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Lifestyle - Dans la peau d’une femme

Shermine Abinader Rizk, une nature optimiste

Le temps semble ne pas passer sur Shermine Abinader Rizk. Bien que grand-mère, depuis quelques jours, d'une petite Ayla, elle conserve son enthousiasme d'adolescente pour la cause qu'elle a fait sienne, lorsqu'à 15 ans, elle a choisi de porter les armes.
C'est en voyant son grand-père le sang coulant sur le visage après avoir reçu un coup à la tête, qu'elle se rend à la permanence du parti Kataëb s'enrôler dans l'unité des filles dirigée par Jocelyne Khoueiry. Cela se passait dans les années soixante-dix. À l'époque, il s'agissait pour elle de lutter contre les Palestiniens qui voulaient pousser les chrétiens à l'exode pour pouvoir s'installer au Liban. Elle participe donc activement aux combats du début de la guerre libanaise. Elle se retire lorsque les chrétiens commencent à lutter entre eux pour le pouvoir. Mais elle poursuit quand même son combat d'une autre manière, en aidant d'abord les réfugiés de la montagne (elle prend en charge une école où sont installées des familles ayant fui le Chouf), puis en intégrant l'équipe d'Auxilia à partir de 1997.


Très vite elle devient la responsable de l'association pour le Metn-Nord. Elle continue d'occuper cette fonction avec le même dévouement qu'à ses débuts. Ni les remous au sein de l'association ni les tentatives de politiser l'action sociale n'ont entamé son engagement. Car, pour elle, depuis son enrôlement chez les Kataëb jusqu'à aujourd'hui, la cause est toujours la même: aider les chrétiens à rester au Liban, parce que c'est leur terre et que, sans eux, le Liban perdrait une partie de son âme.
Tout en clamant d'emblée ses affinités avec le Courant patriotique libre, Shermine Abinader Rizk refuse de faire la moindre distinction entre les chrétiens dans les aides sociales qu'elle fournit à travers Auxilia. Elle n'éprouve aucune amertume ou aigreur en regardant le passé. On ne peut à ses yeux parler d'échec, puisque les chrétiens sont encore là et, en dépit des tourmentes, des conflits et des divisions, ils se battent toujours pour avoir leur part au sein du pouvoir...


Les efforts de Shermine Abinader Rizk se concentrent sur la scolarisation des enfants dont le père est absent. D'abord parce que la scolarisation, c'est primordial, et que, en leur permettant de poursuivre leurs études, elle donne à ces enfants la chance de posséder un bagage nécessaire pour un avenir meilleur. Et ensuite parce qu'en leur assurant une scolarité normale, elle permet à leurs mères de les garder avec elles, au lieu de les placer dans un orphelinat, faute de moyens. En près de 20 ans d'action sociale, Shermine Abinader Rizk a vu défiler tant de misère et de désespoir qu'elle remercie Dieu chaque jour parce que ses propres enfants sont privilégiés.


Elle raconte d'ailleurs qu'il lui est souvent arrivé de pleurer dans son lit le soir face à son impuissance à répondre à tous les besoins et à rendre le sourire aux enfants. Mais sa nature optimiste a toujours repris le dessus. C'est pourquoi elle reste d'ailleurs depuis si longtemps à Auxilia, où elle s'efforce de maintenir la politique au dehors. Elle reconnaît toutefois que l'association ressemble au Liban dans la diversité des opinions de ses membres, mais elle préfère privilégier le travail aux débats sans fin. Elle est d'ailleurs si convaincue de son action qu'elle a réussi à mobiliser de nombreuses dames du Metn-Nord, formant ainsi un comité pour aider les enfants et lever des fonds. Parvenant ainsi à couvrir les frais de scolarité à 400 enfants par an, elle est heureuse lorsqu'elle voit l'un d'eux grandir, trouver du travail et faire son chemin au sein de la société. « Je m'inscris toujours dans la résistance chrétienne, dit-elle, et je travaille dans le même esprit, celui de pousser les chrétiens à considérer le Liban comme une patrie définitive et faire le choix d'y rester. » Cette femme décidée est soutenue dans ses efforts par son mari Walid Rizk, ses deux enfants, ainsi que par ses parents. Chez les Abinader-Rizk, le militantisme est dans les gènes et le don de soi une grande source de joie.

 

 

Le temps semble ne pas passer sur Shermine Abinader Rizk. Bien que grand-mère, depuis quelques jours, d'une petite Ayla, elle conserve son enthousiasme d'adolescente pour la cause qu'elle a fait sienne, lorsqu'à 15 ans, elle a choisi de porter les armes.C'est en voyant son grand-père le sang coulant sur le visage après avoir reçu un coup à la tête, qu'elle se rend à la permanence du parti...

commentaires (3)

Le Liban a besoin de la foi de citoyens et de citoyennes de la trempe de Chérine Abi-Nader Rizk. Mille fois Bravo !

Un Libanais

13 h 58, le 23 juin 2015

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Commentaires (3)

  • Le Liban a besoin de la foi de citoyens et de citoyennes de la trempe de Chérine Abi-Nader Rizk. Mille fois Bravo !

    Un Libanais

    13 h 58, le 23 juin 2015

  • Méga bravo Shermine. Bonne continuation et surtout bonne chance dans tout ce que tu entreprends.

    Nadine Naccache

    10 h 43, le 23 juin 2015

  • Super article. Merci Shermine d'exister, merci Scarlett de l'avoir ecrit. mj

    Marie-joe Taleb

    08 h 15, le 23 juin 2015

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