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Liban - Écotourisme

La préservation de Jabal Moussa à l’honneur

Deux nouveaux sentiers ont été inaugurés samedi, ainsi qu'un centre d'écotourisme dans le village de Chouwane.

La vallée d’Adonis est un des endroits les plus remarquables du Liban.

La route qui mène à Chouwane laisse le visiteur sans voix. Les versants de la vallée d'Adonis subjuguent par leur pente abrupte et rocailleuse. Plus on s'aventure dans la vallée, et plus le temps semble se figer.
Ils étaient 150 randonneurs, aguerris et amateurs, à s'être retrouvés samedi matin pour participer à la marche organisée par l'Association de protection de Jabal Moussa (APJM) à l'occasion de l'ouverture de deux nouveaux sentiers de randonnée et d'un centre d'écotourisme à Chouwane. La cérémonie inaugurale s'est déroulée en présence du ministre du Tourisme, Michel Pharaon, et de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag.


La pluie donnait au paysage des allures de forêt tropicale. En descendant jusqu'au lac, le chemin ouvre une vue imprenable sur la vallée, le bleu du lac et le vert des arbres se mélangeant aux odeurs du bois mouillé.
La réserve de Jabal Moussa est une des trois réserves de biosphère de l'Unesco du pays. Ce bijou naturel est protégé par l'organisation onusienne depuis 2010 et l'APJM travaille de manière permanente sur le terrain pour éveiller les consciences au sujet de la protection de la nature. « La vallée d'Adonis est un mélange de nature et de culture, explique Daniela Doumet, la responsable culture de l'association. Elle regorge de sites archéologiques phéniciens et romains qu'il est impératif de protéger et de mettre en valeur. » Au niveau de la flore, la réserve de Jabal Moussa compte la plus grande forêt de genévriers du Liban. « La réserve abrite 70 % des espèces végétales du pays », fait remarquer Joëlle Barakat, chargée de la biodiversité au sein de l'association.

 

(Pour mémoire : Naqoura, village écologique en puissance)

 

« Marcher pour aimer son pays »
L'association organise des marches dans la vallée pour faire prendre conscience aux habitants et aux randonneurs de la richesse de leur habitat. Avec l'ouverture de cette nouvelle entrée à Chouwane, la réserve compte désormais 4 points de départ pour le plaisir des marcheurs : à Qehmez, Mchati et Yahchouch. Quinze guides, des jeunes issus de la région, travaillent volontairement pour mener les promeneurs à travers la réserve. C'est le cas de la jeune Ranine Souaid, originaire de Yahchouch et guide depuis moins d'un an : « Je suis devenue guide car j'aime beaucoup marcher et aller à la rencontre des gens », explique-t-elle.
Dans les rangs des randonneurs ce samedi matin, le plaisir semblait partagé. « Je n'étais jamais venue dans ce coin particulier de la vallée, et je dois dire qu'il est magnifique », note Nada, une marcheuse originaire de Tripoli. « On ne peut pas aimer son pays tant qu'on ne l'a pas visité en marchant », interpelle un randonneur dans la file.

 

Faire vivre la vallée avec ceux qui l'habitent
Pour l' APJM, l'important est de travailler avec les locaux. Après la marche, les randonneurs se sont vu offrir un déjeuner festif préparé par les femmes du village. Le buffet a ravi les convives, tombés sous le charme de la cuisine locale. L'occasion de visiter le nouveau centre d'écotourisme ouvert dans le village. Cette petite maison en terre, restaurée par l'association, servira de point de départ des randonnées ainsi que de point de vente de produits du terroir.
Le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a marqué par sa présence sa volonté de promouvoir le tourisme rural au Liban. « Le Liban connaît un boom incroyable de l'écotourisme », affirme Daniela Doumet. Une tendance paradoxale au Liban, où la conscience écologique reste très marginale. L'APJM veut continuer à développer ses projets au sein de la réserve, malgré l'ombre du projet de construction du barrage de Janneh. « Tout l'équilibre de la vallée d'Adonis tient au fleuve », s'inquiète Joëlle Barakat. « La construction du barrage réduirait nos efforts à néant et les conséquences seraient très graves pour l'écosystème de la vallée », avertit-elle.

 

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La route qui mène à Chouwane laisse le visiteur sans voix. Les versants de la vallée d'Adonis subjuguent par leur pente abrupte et rocailleuse. Plus on s'aventure dans la vallée, et plus le temps semble se figer.Ils étaient 150 randonneurs, aguerris et amateurs, à s'être retrouvés samedi matin pour participer à la marche organisée par l'Association de protection de Jabal Moussa (APJM)...

commentaires (2)

En ma qualité de vieux Kasrouanais, je souhaite de tout mon coeur que les mesures prises afin de préserver la zone de Jabal Moussi, c'est ainsi qu'on l'appelait depuis que je le connais en 1935, perdurent plus que dure une rose, l'espace d'un matin. Que Mar-Sémaan et Saydet-Ghochraya soient témoins de ce que je viens de souhaiter pour ce petit bout du paradis terrestre.

Un Libanais

19 h 58, le 23 juin 2015

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Commentaires (2)

  • En ma qualité de vieux Kasrouanais, je souhaite de tout mon coeur que les mesures prises afin de préserver la zone de Jabal Moussi, c'est ainsi qu'on l'appelait depuis que je le connais en 1935, perdurent plus que dure une rose, l'espace d'un matin. Que Mar-Sémaan et Saydet-Ghochraya soient témoins de ce que je viens de souhaiter pour ce petit bout du paradis terrestre.

    Un Libanais

    19 h 58, le 23 juin 2015

  • Bravo! Pourquoi ne serait-il pas possible d’œuvrer de la même façon pour la préservation de la Qadicha? N'est-elle pas sur la liste du Patrimoine Mondial? Or, en ce moment même, des engins de terrassement sont en train de la défigurer et les chasseurs continuent en toute impunité leur oeuvre d'extermination.

    Yves Prevost

    07 h 54, le 23 juin 2015

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