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À La Une - Scandale de Roumieh

Machnouk : Si ma démission peut prévenir l'extrémisme au Liban, je suis prêt à la présenter

Le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, annonce l'arrestation de cinq agents des FSI.

Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk. Photo Ani

Au lendemain du scandale de la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des scènes de torture de détenus dans la prison, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a effectué lundi une visite surprise à la prison de Roumieh.

"J'ai rencontré les trois détenus qui ont été torturés et qui, depuis leur transfert au bâtiment B de la prison, n'ont pas subi de mauvais traitement", a déclaré M. Machnouk lors d'une conférence de presse.

Dimanche, en sa qualité de ministre de tutelle des prisons, M. Machnouk avait précisé que "ces images ont été tournées au cours de la perquisition du bâtiment D de la prison de Roumieh suite à une rébellion des détenus islamistes". Cette perquisition avait eu lieu le 20 avril dernier, quelque trois mois après que ces détenus islamistes avaient été mutés du fameux bâtiment B de la prison, qui était réputé impénétrable, même pour les forces de l'ordre.

Lors de sa conférence de presse lundi, le ministre de l'Intérieur a affirmé que l'enquête se poursuivra avec tous les agents des Forces de sécurité intérieure impliqués dans cette affaire et que les résultats de l'enquête seront rendus publics. Dans ce contexte, le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, a annoncé lundi que cinq agents des FSI ont été arrêtés.

S'adressant aux parents des détenus islamistes, Nouhad Machnouk a affirmé : "Cette erreur ne se reproduira plus et tous les droits humains de vos fils seront assurés".

Réagissant aux accusations portées à l'égard du ministre de la Justice, Achraf Rifi, dans le quotidien al-Akhbar et selon lesquelles il serait derrière la fuite des images, M. Machnouk a martelé : "Je refuse toute accusation contre M. Rifi. Et si ma démission peut prévenir l'extrémisme au Liban, je suis prêt à la présenter".

 

(Pour mémoire : Le cheikh Salem Raféï à « L'OLJ » : Rendez-nous justice ou laissez-nous vivre seuls)


Le dossier des détenus islamistes emprisonnés sans jugement depuis des années défraie régulièrement la chronique. De ce fait, certaines réactions aux images diffusées étaient particulièrement virulentes, spécialement celles émanant de personnalités de Tripoli (ville d'origine de la majorité des détenus islamistes, mais aussi du ministre Achraf Rifi). Dimanche, le rassemblement des ulémas musulmans de Tripoli s'est réuni pour "demander la démission du ministère de l'Intérieur et même sa traduction en justice". Les ulémas de Ersal, ville d'origine du cheikh sunnite Omar el-Atrache qui serait apparu dans une des vidéos, étaient eux aussi en colère.

L'ancien Premier ministre Nagib Mikati a lui aussi publié un communiqué dimanche dans lequel il s'est demandé : "Si le ministre de l'Intérieur a reconnu que les faits se sont déroulés au cours de la perquisition qui a suivi la dernière rébellion à la prison de Roumieh, pourquoi n'a-t-il pas pris des dispositions à ce moment-là ? Pourquoi a-t-il attendu que les vidéos aient fuité dans les médias ? Cet incident est-il isolé ou y a-t-il d'autres dont nous ne savons rien ?" M. Mikati a demandé au gouvernement de discuter de ce dossier sous toutes les coutures, étant donné que "la responsabilité ministérielle est bien plus grave que celle que l'on impute à quelques agents de l'ordre".

L'ancien député de Tripoli Misbah Ahdab n'a de son côté pas hésité à appeler le ministre de l'Intérieur à "démissionner". Il a dénoncé de "tels comportements terroristes qui font des institutions de l'Etat une usine à fabriquer des terroristes et de futures recrues de Daech".

Ce scandale a également fait monter la colère des parents des militaires otages du groupe État islamique qui a menacé d'agir de même avec les soldats qu'il détient. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les familles des militaires sont inquiètes des répercussions négatives de cette fuite sur le dossier de leurs fils. Après avoir reçu des menaces, les familles ont bloqué lundi après-midi la route Dahr el-Ahmar-Rachaya.


Enfin, le Premier ministre Tammam Salam a condamné les scènes de torture qualifiant ces agissements d'"odieux, d'immoraux et d'anti-constitutionnels". Il a appelé à poursuivre l'enquête d'une manière professionnelle et transparente et à limiter le dossier dans son cadre juridique.

 

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"J'ai rencontré les trois détenus qui ont été torturés et qui, depuis leur transfert au bâtiment B de la prison, n'ont pas subi de mauvais...

commentaires (3)

On s'en fout.... de sa "démission".

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

21 h 18, le 22 juin 2015

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Commentaires (3)

  • On s'en fout.... de sa "démission".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    21 h 18, le 22 juin 2015

  • AL AKHBAR DERRIÈRE LES ACCUSATIONS DE RIFI... FAUT-IL QUE LE MINISTRE MACHNOUK SOIT LE BOUC ÉMISSAIRE ? QUI EN PROFITERAIT ? À QUEL BLOC APPARTIENNENT LES ABRUTIS BOURREAUX ? TANT DE QUESTIONS POUR RÉPONSES !!! SI ON JUGE PAR L'ACCUSATEUR... LA RÉPONSE VIENT D'ELLE SEULE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 25, le 22 juin 2015

  • faut pas en faire tout un plat non plus !! bordel

    Bery tus

    18 h 22, le 22 juin 2015

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