La relation entre le CPL et les FL ne reviendra jamais en arrière, affirment Kanaan et Riachi

Le responsable de la communication au sein des Forces libanaises (FL), Melhem Riachi, et le député du Courant patriotique libre (CPL) Ibrahim Kanaan ont affirmé hier que la relation entre les deux partis chrétiens a évolué pour ne jamais revenir en arrière.
Soulignant que la déclaration d'intentions rendue publique le 2 juin entre les deux formations reflète une entente autour des « droits existentiels » des chrétiens et consacre le respect de l'autre, ils ont fait valoir que ce rapprochement vise à empêcher que les différences entre les deux parties n'évoluent en différends, sans que cela ne signifie un désistement des alliances et relations avec les autres composantes du pays.
Une table ronde portant sur le rapprochement entre les FL et le CPL a été tenue hier au Centre Issam Farès réunissant les deux hommes, en présence des anciens ministres Karim Pakradouni et Charbel Nahas, de l'ancien député Marwan Abou Fadel et d'autres figures politiques. Lors de cette rencontre, sous le thème « Que prévoit-on après la déclaration d'intentions ? », M. Kanaan a signalé que les deux parties ont réussi à déboucher sur un « terrain d'entente » qui est « au service de toutes les composantes au Liban ». Il a également précisé que l'atmosphère positive entre les deux parties constitue une opportunité de développer la relation puisqu'elle est « le fruit d'un travail sérieux ».
M. Kanaan a ensuite évoqué ce qu'il a considéré comme « un ciblage des chrétiens et des minorités de la région », estimant que c'est l'une des raisons qui ont motivé l'initiative entre les FL et le CPL. « Après l'accord de Taëf, par ailleurs, le Liban a connu un déséquilibre sous les tutelles syrienne et saoudienne. » Sur le plan intérieur, « la dualité sunnito-chiite a été consacrée face à la marginalisation des chrétiens, et le conflit entre CPL et FL a été accusé d'encourager cette mise à l'écart », a ajouté M. Kanaan. « Notre initiative avait d'abord été abordée avec beaucoup de pessimisme, mais la volonté de Michel Aoun et de Samir Geagea et les efforts déployés par les deux partis ont permis d'aboutir à la déclaration d'intentions. Aujourd'hui, l'initiative prise par les étudiants des deux partis de se réunir, sans aucune directive de la part des leaders, prouve qu'il existe une volonté d'approfondir cette relation », a-t-il encore dit.
De son côté, M. Riachi a souligné que la déclaration d'intentions a été élaborée pour que « nous soyons ensemble quand il le faut, et que nous nous protégions les uns les autres ». Et d'ajouter : « Il n'est pas honteux que nous ayons pris des positions différentes à diverses étapes de notre parcours, mais il est honteux que ces différences nous empêchent de nous rencontrer sans l'aide d'une tierce partie. Toute entente ou solution au sein du Liban pluriel constituera un modèle de solution pour les pays arabes dont le tissu social repose sur la pluralité. »