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Lifestyle - Insolite

Les cariatides chez le coiffeur

Une professeure d'histoire de l'art fait tomber un cheveu dans la soupe de ses recherches.

Les coiffures des cariatides sculptées dans du marbre.

Professeure d'histoire de l'art ancien grec et romain à l'Université de Fairfield (État du Connecticut), Katherine Schwab s'est penchée un jour sur la chevelure ouvragée des statues des cariatides de l'Érechthéion de l'Acropole d'Athènes. Elle remarque que « les tresses épaisses couronnant la tête des personnages constituaient une transition visuelle avec la plateforme qu'elles soutiennent. De plus, la coiffure qui se fondait dans l'architecture de l'ensemble était une œuvre d'art à elle seule ».
Elle a ainsi l'idée de jouer les inversions en reproduisant sur des cheveux d'aujourd'hui le look finement sculpté dans le marbre. Pour ce projet, elle fait appel à une coiffeuse, Milexy Torres, qui collabore avec une chaîne de télévision. Toutes deux font des recherches sur ces célèbres statues (datant de 400 ans avant J.-C.) et examinent de très près leurs photographies, puisées dans les archives de l'American School of Classical Studies à Athènes, afin de saisir tous les détails de l'élaboration de leurs coiffures. Puis, à sa demande, six de ses étudiantes acceptent de se transformer en cariatides d'un jour. Une expérience qui a établi un nouveau contact entre elles et ce monde si lointain. La mue s'est opérée en sept heures grâce au talent de la coiffeuse qui a inlassablement tressé, torsadé, enroulé, bouclé et ondulé des mèches en les réunissant, à chaque fois, d'une manière différente, pour rester fidèle au modèle original. Chacune des statues arborait une coiffure d'un type spécial.

Version humaine du chef-d'œuvre antique
Cette version humaine d'un chef-d'œuvre de l'Antiquité a connu tant de succès que ces photos font actuellement l'objet d'une exposition à l'ambassade de Grèce à Washington. Katherine Schwab a également sorti un film de 15 minutes sur le concept et la réalisation de ce projet qui a été présenté à deux festivals du film archéologique à Athènes et à Rovereto en Italie, puis aux États-Unis et au Japon. La coiffure, comme beaucoup d'autres signes extérieurs de l'Antiquité, en dit long sur le statut social et le mode de vie de celles qui les portent.
« Les cheveux arrangés en tresses et bandeaux étaient l'apanage des jeunes filles de haute caste, prêtes au mariage, souligne-t-elle. Elles étaient choisies pour les processions d'offrande durant les cérémonies rituelles. Elles se devaient donc de s'imposer. »
La technique de coiffage millénaire, en l'absence de la panoplie high-tech pour boucler et torsader, comptait d'abord sur l'épaisseur de la chevelure (un attribut des femmes méditerranéennes) qui permettait de la modeler aisément et de diverses façons. On se servait d'une cire spéciale pour la fixation ou on enduisait les tresses d'huile d'olive et de graisse animale. Comme on le fait aujourd'hui avec différents produits capillaires.
« Comme quoi, souligne la coiffeuse des néocariatides, les cheveux demeurent la grande affaire ! Lisses, frisés, bouclés, raccourcis, allongés, colorés et décolorés. » Les figaros seront toujours en veine de créativités capillaires ébouriffantes, qu'ils soient des grands noms du peigne, du dernier né des outils en céramide ou des esclaves d'antan.

Professeure d'histoire de l'art ancien grec et romain à l'Université de Fairfield (État du Connecticut), Katherine Schwab s'est penchée un jour sur la chevelure ouvragée des statues des cariatides de l'Érechthéion de l'Acropole d'Athènes. Elle remarque que « les tresses épaisses couronnant la tête des personnages constituaient une transition visuelle avec la plateforme...

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