En dépit des critiques et de la polémique politique, les combattants du Hezbollah sont en train d'avancer dans le jurd de Ersal. Ils ont déjà chassé les combattants jihadistes de près de 60 % de la superficie de ce jurd qui couvre quelque 800 km², en commençant par le sud, fief des combattants d'al-Nosra, pour remonter vers le nord où sont postés les combattants de Daech. Dans son dernier discours, le secrétaire général du Hezbollah avait expliqué que si ses hommes ont commencé par le sud, c'est suite à une attaque d'al-Nosra contre leurs positions. Mais le parti chiite fait désormais face à Daech. Les sources proches de ce parti révèlent que la progression des combattants de la Résistance est plus importante que prévu, les éléments armés jihadistes étant quasiment victimes de la guerre psychologique menée contre eux. Ces mêmes sources révèlent que les jihadistes étaient retranchés dans des grottes quasiment imprenables qu'ils avaient creusées en profondeur, en aménageant quatre étages en sous-sol. Malgré cela, dès l'approche des hommes du Hezbollah, ils ont fui sans demander leur reste, laissant des équipements sophistiqués, des documents et des armes derrière eux.
Les combattants d'al-Nosra se sont si rapidement effondrés que le Hezbollah se voit en train d'affronter Daech plus tôt que prévu, alors que, dans ses calculs, il ne voulait pas mener cette bataille si rapidement. Les sources proches du parti révèlent aussi qu'en deux jours, suite à l'attaque surprise que cette organisation a menée contre le jurd de Ras Baalbeck et le jurd de Kaa, Daech a reconnu près de 50 tués et 80 blessés dans ses rangs face au Hezbollah, lequel a même réussi à faire des prisonniers et à garder une douzaine de dépouilles de combattants. Avec l'aide de l'armée syrienne du côté syrien et celle de l'armée libanaise lorsque les positions de cette dernière sont en danger, le Hezbollah est donc en train d'avancer inexorablement vers la libération de l'ensemble du jurd de Ersal.
Mais ce succès militaire rapide pose sérieusement le problème de la situation à Ersal. D'autant que les quelques milliers de combattants jihadistes ont de moins en moins la possibilité de se réfugier du côté de Zabadani en direction de Ghouta. Une source sécuritaire estime ainsi que les options des combattants islamistes deviennent de plus en plus réduites. Soit ils restent retranchés dans le jurd, notamment dans des grottes aménagées pour cela, comme celles qu'ont découvertes les combattants du Hezbollah dans leur avancée, en attendant des développements sur le front du sud syrien et dans la région de Chebaa allant jusqu'à la Ghouta orientale. Ce qui leur permettrait de se déplacer plus librement à l'intérieur du territoire syrien. C'est une option possible, mais qui risque de prendre du temps et qui reste liée aux développements à Deraa, Kuneitra et Soueyda. Soit ils se réfugient dans la ville de Ersal et dans les camps de réfugiés syriens qui la jouxtent et s'y retranchent, en utilisant les habitants, qui leur sont de plus en plus hostiles, comme boucliers humains, y proclamant une sorte d'émirat. Ils miseraient, dans ce projet, sur l'incapacité du gouvernement, dans le climat de tensions politiques et confessionnelles, de prendre la décision de demander à l'armée de pacifier réellement la ville de Ersal. La troisième option est de se retrancher effectivement dans la ville de Ersal et dans les camps de réfugiés tout proches, tout en entamant des négociations avec les autorités libanaises pour s'assurer une voie de passage sûre.
Officiellement, et le commandant en chef de l'armée l'a répété hier, toutes les voies de passage vers Ersal sont sous le contrôle de l'armée, mais la source sécuritaire précitée estime qu'il y a toujours un moyen de se faufiler dans la ville, sachant que de nombreux combattants sont déjà à Ersal et en ont bouclé certains quartiers, où ils ont installé un hôpital de campagne et des tribunaux religieux. Selon cette même source, le chef d'al-Nosra au Qalamoun Abou Malek al-Tallé serait déjà à Ersal et il serait prêt à entamer des négociations avec les autorités libanaises qui porteraient sur son départ, lui et son groupe, en contrepartie d'une libération des militaires pris en otage. La médiatisation de nouvelles conditions et l'utilisation des familles des otages ne seraient destinées qu'à camoufler la situation de faiblesse des ravisseurs.
La source sécuritaire estime ainsi que les développements dans le jurd sont, contrairement à ce qui se dit, en faveur des militaires otages. D'abord parce que aujourd'hui, plus que jamais, la vie de ces otages est précieuse pour leurs ravisseurs et ensuite parce que ceux-ci n'ont plus beaucoup de cartes à jouer dans les négociations : s'ils menacent de bombarder Ersal, ils risquent d'abord d'en souffrir eux-mêmes et surtout ils devraient renoncer à l'ultime refuge que peut représenter cette ville, sachant qu'au cours de l'année écoulée, ils ont perdu l'appui de certaines couches de la population ainsi que les réfugiés, qui avaient commencé par les accueillir favorablement avant de se retourner aujourd'hui contre eux. Dans ce contexte, confisquer la ville de Ersal ne peut plus être une option utile pour les combattants, puisqu'elle ne ferait que les affaiblir sur le plan populaire, tout en poussant les habitants sunnites à se rebeller contre eux, avec l'appui de l'armée qui veille et contrôle une bonne partie des lieux.
La source sécuritaire précitée est ainsi convaincue que le dossier des militaires pris en otage en est à son dernier acte et que leur libération constitue la dernière carte entre les mains des jihadistes. D'autres sources évoquent d'ailleurs la possibilité d'un accord politique qui permettrait d'ici à septembre l'application d'un plan de sécurité militaire à Ersal, comme cela a été le cas à Tripoli, avec la fuite de certains chefs et l'arrestation d'autres dans le cadre d'un accord global. Après tout, au Liban, tout est possible et ce qui se dit dans les lieux fermés est bien différent des propos médiatisés...
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commentaires (4)
N'eut ete l"aide que leur fournissent les allies des occicons et des occicons eux memes, les salafo wahabites se seraient effondres partout ou ils ont a affronter les forces de resistance a la barbarie sionisto wahabite. Vous avez raison Scarlett de dire que ce qui se dit eb secret est different de ce qui se passe dans les medias. A travers des medias hyper orientes on arrive a capter les esprits faibles et credules. La realite est que la peur qu ontles maitres des bacteries a savoir les sio d israrecel visa vis du hezb resistant , a ete transmis a ces derniers qui fuient comme des lapins. Vous savez Scarlett on ne peut pas plaire a tout le monde c est la votre atout majeur.
FRIK-A-FRAK
12 h 00, le 13 juin 2015