Le chef des Marada, le député Sleiman Frangié, a refusé hier que la communauté chrétienne soit accaparée par qui que ce soit, estimant qu'il revient au peuple de décider qui le représente à travers les élections.
M. Frangié, qui s'exprimait dans le cadre d'un entretien à la MTV, a indiqué que l'idée du dialogue entre Michel Aoun et Samir Geagea était née « autour du soutien de la candidature du chef du CPL à la présidence de la République ».
Il a indiqué qu'il soutenait la rencontre entre les deux hommes, qui « rétablit un peu l'équilibre en faveur des chrétiens », ainsi que la déclaration d'intentions qui en a découlé, « sauf si les intentions changent lors du passage à la pratique. Pour que cela devienne du concret, il faut cependant beaucoup de suivi. Mais l'expérience de la proposition orthodoxe prouve que les intentions changent lors du passage à la pratique », a-t-il ajouté, en allusion au revirement de M. Geagea vis-à-vis du projet Ferzli.
Et le député de Zghorta de poursuivre : « Nous sommes pour l'unité des chrétiens face aux dangers. Le général est une bonne personne. L'intention derrière ce dialogue est de semer le doute entre le général Aoun et nous au niveau du discours politique, notamment concernant les armes de la résistance. Mais le général ne tombera pas dans le piège. Les propos sont d'ordre général, et chacun des deux camps crie victoire. »
« Si Aoun et Geagea s'entendent sur notre ligne politique, nous souhaiterons la bienvenue à Geagea dans notre camp. Sinon, nous aurons une autre position par rapport à cette rencontre », a-t-il souligné.
Le chef des Marada s'est par ailleurs opposé à ce que les deux leaders des Forces libanaises et du Courant patriotique libre monopolisent la représentation chrétienne. « C'est l'opinion publique qui décide qui représente les chrétiens, à travers les élections. La pensée qui souhaite éliminer l'autre chez les chrétiens n'a fait que nous ramener en arrière. C'est le peuple qui décide, en définitive », a-t-il indiqué.
Sleiman Frangié a par ailleurs affirmé qu'il n'acceptera pas « un président faible si nous n'arrivons pas à élire un président fort ». « Nous ne sommes pas convaincus par les consensuels et les centristes. Nous voulons un président fort qui puisse unir les chrétiens. Il n'y aura pas de centriste à la présidence. Ce sera un candidat soit du 8 Mars, soit du 14 Mars, et ce sont les événements dans la région qui en décideront. Soit un président fort, soit rien du tout. Nous n'accepterons pas un président contre lequel nous devrons nous battre pendant six ans », a-t-il noté. « Michel Sleiman nous a dupés. C'est l'expérience Sleiman qui est la plus grande cause du blocage à la présidence aujourd'hui », a-t-il ajouté.
M. Frangié s'est en outre prononcé en faveur du « référendum proposé par Michel Aoun, à condition qu'il soit transparent et national, non pas limité aux seuls chrétiens ». « Si Aoun et Geagea se retrouvent hors de la course, il faudra s'entendre sur une alternative qui puisse réunir les leaders chrétiens. L'essentiel, c'est de ne pas se battre entre nous », a-t-il ajouté.
Pour le chef des Marada, « si le Hezbollah ou le régime syrien s'effondrent, les chrétiens devront prendre les armes pour se défendre contre les jihadistes ». « Le Hezbollah défend les lieux saints chrétiens et ce qui reste comme présence chrétienne dans la région », a-t-il ajouté.
Se prononçant enfin « en faveur d'une assemblée constituante et d'amendements constitutionnels », le député de Zghorta a indiqué qu'à son avis, « les ministres du CPL ne sortiront pas du gouvernement ».
Liban
Frangié : C’est au peuple de décider qui représente les chrétiens...
OLJ / le 11 juin 2015 à 00h00
commentaires (4)
Je viens de raccrocher avec le pdt élu Bashar, c est bon il m'a promis de partir dans 2 semaines pour faire plaisir à certains huluberlus. lol.
FRIK-A-FRAK
21 h 50, le 11 juin 2015