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Liban - Débat

Eichhorst devant des étudiants : Je suis une diplomate, pas une politicienne

De gauche à droite : Alex Lenaerts, ambassadeur de Belgique ; Joëlle Harfouche, étudiante de la NDU chargée de dresser le bilan positif de la présence de l’UE au Liban ; Angelina Eichhorst, chef de la Délégation de l'Union européenne au Liban ; Élie Hindy, président du département des relations internationales et gouvernementales de la NDU ; Rita Abou Mrad, étudiante chargée de dresser le bilan négatif de la présence de l’UE ; le père Fadi Daou, président de la Fondation Adyan, et Rolf Holmboe, ambassadeur du Danemark.

« Le compromis est vu comme une faiblesse dans cette région du monde. Lorsque vous cédez, on vous considère comme faible, or ce n'est pas vrai ! »
La chef de la Délégation de l'Union européenne (UE) au Liban, Angelina Eichhorst, répond ainsi à un étudiant de l'Université Notre-Dame de Louaizé qui l'interpelle sur les résultats de l'Union européenne en termes d'accompagnement des réformes politiques au Liban. Le débat coorganisé par la Délégation de l'UE et le département des relations internationales et l'union estudiantine à la NDU a réuni hier des invités prestigieux autour d'Élie Hindy, président du département des relations internationales et gouvernementales au sein de l'université. Les ambassadeurs de Belgique et du Danemark, Alex Lenaerts et Rolf Holmboe, ainsi que le père Fadi Daou, de la Fondation Adyane, étaient présents dans l'auditorium rempli d'étudiants.

Après le mot de bienvenue du doyen, deux étudiantes sont intervenues pour dresser un bilan de l'action de l'UE au pays du Cèdre : préservation et promotion de la culture libanaise, développement économique, aide aux réfugiés... Mais aussi échec des objectifs de contrepartie aux fonds, manque de pression de la part de l'UE pour l'abolition de la peine de mort ou pour appuyer la loi contre les violences faites aux femmes. Autant de sujets autour desquels le débat a tourné.
Dans le cadre de la politique de voisinage, l'UE « essaie de faire en sorte que les politiques réalisent ce que l'on attend d'eux. Je suis une diplomate, pas une politicienne », a expliqué Mme Eichhorst. Les trois intervenants diplomatiques ont insisté sur le fait que l'UE ne devait pas « imposer », mais « soutenir ».

« Je travaille sur l'oxygène »
Très applaudi, le père Fadi Daou – dont la fondation Adyane reçoit des fonds de l'UE – a développé dix points de réflexion sur la réforme politique du Liban et sa vision du pays dans dix ans. « La situation du Liban dépend de celle de la région, mais la situation de la région dépend aussi de celle du Liban », a-t-il ainsi soutenu. « La crise est partagée. Pour y remédier, les Libanais ont beaucoup à apprendre de l'Europe et surtout de son histoire. Et de prendre l'exemple des traités de Westphalie, signés en 1648, qui ont été l'aboutissement de cinq ans de négociations pour une paix durable. Nous devons briser le cercle de conflit, comme l'Europe a su le faire », a-t-il dit, pointant la responsabilité des jeunes, chargés, selon lui, d'être une « génération du changement ». « La neutralité du Liban est contre-productive », toujours selon le père Fadi Daou, dont les propos ont été appuyés par la chef de la Délégation de l'Union européenne qui a déclaré que « le Liban [manquait] d'un aimant : les pays ont besoin d'avoir des alliés pour travailler ensemble ».

« L'Union européenne soutient un système corrompu et aussi bien les bonnes que les mauvaises ONG (organisations non gouvernementales, NDLR) ! » s'est insurgé un homme d'âge mûr dans l'assemblée, reprenant un argument avancé par plusieurs étudiants participant au débat. Ce à quoi, sans se démonter, Mme Eichhorst a répondu qu'elle attendait des « preuves » de ce qu'il avançait : « Dites-nous quelles sont les ONG corrompues, nous faisons extrêmement attention lorsque nous allouons nos fonds et demandons des dossiers très détaillés. » Avec humour et efficacité, la diplomate a renvoyé la balle à l'assistance décomplexée qui a reproché tour à tour à l'UE d'« arriver avec des cartes pour une partie d'échecs » ou de « manquer de courage ».
« Le verre n'est pas à moitié plein, il est plein d'eau et d'oxygène. Je travaille sur l'oxygène... » a-t-elle commenté.

 

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