Mission jusque-là accomplie pour le PDG de Télé-Liban

Talal Makdessi, nommé par le juge des référés de Beyrouth en juillet 2013 directeur provisoire du conseil d'administration de Télé-Liban, tiendra aujourd'hui une conférence de presse au siège de la télévision à Tallet el-Khayat à 11h afin de passer en revue l'état des lieux de la chaîne publique, les projets réalisés durant ces deux dernières années et les perspective de développement dans un futur proche.
Pour M. Makdessi, un rapport s'impose après deux ans de travail acharné afin de sauver une télévision déclarée morte depuis 2001 avec un conseil d'administration absent pour ne pas dire archaïque. « Le montant que nous verse le gouvernement chaque mois couvre à peine les dépenses de la chaîne et les salaires du personnel dont la moyenne d'âge est de 55 ans, dans la mesure où je n'ai pas le droit d'embaucher ou de licencier, ma mission se limitant à la gestion des affaires courantes de la compagnie », explique M. Makdessi à L'Orient-Le Jour.

Le gestionnaire provisoire de la chaîne, qui est récemment passée au numérique et a bénéficié d'un relooking de ses studios, se lamente des héritages successifs des responsables politiques au sein de la télévision : « Nous rencontrons ainsi un chauffeur diplômé face à un directeur à la limite illettré, mais qui était recommandé ou plutôt pistonné par un ministre ou un député, rendant la situation encore plus pitoyable qu'elle ne l'était déjà ! » « Actuellement, beaucoup d'employés sont ouverts aux propositions de changement et enthousiastes à l'idée de suivre des formations qui peuvent améliorer leur rendement et changer leur image négative auprès du téléspectateur », dit-il.

M. Makdessi expliquera donc aujourd'hui le plan d'action visant à transférer les locaux de la télévision de Tallet el-Khayat, où l'immeuble datant de 1959 et qui n'a fait l'objet d'aucune maintenance n'a pas de perspective d'avenir, vers les locaux de Hazmieh, d'une superficie de 4 000 m² avec un studio de 400 m², un espace totalement ouvert, idéal pour le travail télévisé.
« Je peux dire qu'aujourd'hui Télé-Liban, exploitée dans le passé par les politiciens et laissée dans une situation lamentable sans développement et sans matériel neuf depuis 2001, a été sauvée », a affirmé M. Makdessi. « Nous avons renouvelé les studios, mis de nouvelles régies en place, institué des départements d'informatique, de ressources humaines et de marketing », ajoute-t-il.

Les archives, trésor de Télé-Liban
Concernant les archives, qu'il qualifie de « trésor non seulement pour la chaîne publique mais aussi pour le Liban et tous les pays voisins, puisque, entre 1959 et 1970 Télé-Liban était le seul phare médiatique régional », le PDG se veut rassurant : « Nous avons réussi à sauver et déplacer les archives des oubliettes où elles étaient menacées par la chaleur, la moisissure et la poussière vers des bureaux propres et climatisés. Le grand projet est donc déjà entamé, mais il reste la numérisation de ces archives », explique-t-il. « Une fois l'opération terminée, deux copies seront disponibles, l'une sera déposée à la Banque du Liban et une seconde sera disponible dans les locaux de Télé-Liban. »
Pour Talal Makdessi, sa nomination à la tête de Télé-Liban avait pour but de sauver la chaîne, mais sa mission, dans laquelle il a été épaulé par plusieurs institutions et par le ministre de l'Information Ramzi Jreige, devrait être couronnée par la nomination d'un nouveau conseil d'administration compétent et honnête qui serait capable de prendre la relève et effectuer les changements vitaux dans cette chaîne publique qui restera « la seule chaîne de tous les Libanais ».

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