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Économie - Commerce

Cuba dans la ligne de mire des hommes d’affaires libanais

Avec la levée prochaine de l'embargo américain sur Cuba et le vote d'une nouvelle loi encourageant les investissements étrangers, l'île attire également les convoitises des hommes d'affaires libanais. Une vingtaine d'entre eux s'est rendue hier à La Havane pour étudier les possibilités d'investissements dans ce pays.

La LCBC prévoit d’effectuer quatre visites d’hommes d’affaires libanais par an.

Une délégation de 26 hommes d'affaires libanais, conduite par l'Association des hommes d'affaires libano-cubains (LCBC), s'est rendue, hier, à La Havane, avec pour mission de nouer des liens avec les autorités économiques cubaines. Soutenue par le ministère libanais de l'Économie, cette visite prévoyait également la signature d'un protocole de coopération entre les Chambres de commerce des deux pays. « La mission première de notre association est d'identifier rapidement des projets d'investissement, et le marché est extrêmement porteur. Nous avons prévu pour cela quatre visites de délégations d'hommes d'affaires par an », affirme à L'Orient-Le Jour Ali Kazma, cofondateur de l'enseigne de parcs d'attractions Kidzmondo et président de la LCBC. Récemment établie pour développer des liens commerciaux entre le Liban et Cuba, cette association compte une vingtaine de membres issus de plusieurs secteurs de l'économie et a connu une hausse significative de ses demandes d'adhésion, selon M. Kazma.
Avec une population de 12 millions d'habitants et des besoins d'investissements estimés aux alentours de 2,5 milliards de dollars par an, selon le ministre cubain du Commerce extérieur Rodrigo Malmierca, le marché cubain suscite en effet les convoitises des hommes d''affaires de tous horizons. Surtout depuis l'annonce du dégel avec les États-Unis, fin 2014, et la perspective d'une levée prochaine de l'embargo commercial et financier imposé par ce pays depuis 1962. Dans cette perspective, la loi 118 votée en décembre 2014 par le Parlement cubain encourage les investissements étrangers dans tous les secteurs de l'économie de l'île. Elle prévoit notamment la réduction de 30 à 15 % des taxes sur les profits et autorise la création d'entreprises détenues à 100 % par des investisseurs étrangers. Les investisseurs opérant en joint-venture sont exemptés de taxe sur les profits durant huit ans.

 

(Lire aussi : « La diaspora est au cœur de notre diplomatie économique »)

 

30 000 émigrés
« Le gouvernement cubain a identifié 246 projets dans différents secteurs d'une valeur de 7 milliards de dollars à réaliser sur l'île dans les trois prochaines années. Cela représente une belle opportunité pour les Libanais », explique M. Kazma. Si, compte tenu de l'embargo, les échanges entre le Liban et Cuba sont aujourd'hui presque inexistants, la LCBC a d'ores et déjà identifié sept secteurs potentiellement attractifs dans l'île : le tourisme, l'agriculture, l'énergie, l'industrie, les produits pharmaceutiques, les médias et les télécommunications.
L'association a ainsi prévu de créer un fonds d'investissements dans l'immobilier de 30 millions de dollars pour la construction d'immeubles, d'appartements meublés et de bureaux à La Havane. « Nous sommes au stade des pourparlers avec des investisseurs », explique Ali Kazma. Un hôtel-restaurant libanais devrait également bientôt ouvrir ses portes dans la capitale cubaine, révèle le président de la LCBC sans préciser le montant de l'investissement. « Tous les investisseurs que nous approchons expriment leur intérêt pour Cuba, même les banques libanaises », affirme Ali Kazma. Il rappelle par ailleurs que plus de 30 000 personnes vivant à Cuba sont d'origine libanaise.
Dans le but d'accélérer l'établissement de liens avec l'île, l'association organise en septembre prochain un forum économique au Liban, auquel de nombreux hommes d'affaires cubains devraient participer, de même que le Liban sera présent en force avec un pavillon de 250 m2 à une exposition internationale prévue en novembre à La Havane. « Nous pouvons aussi tirer profit de la situation géographique de Cuba pour renforcer nos échanges avec le marché latino-américain. À terme, Cuba sera un "hub" pour le marché américain », estime Ali Kazma.

 

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