L'Autriche a ouvert hier un premier un camp de tentes pour l'accueil de demandeurs d'asile, une initiative vivement critiquée par les ONG. Ce camp de douze tentes de huit places, pouvant donc recevoir 96 personnes au total, doit accueillir ses premiers occupants dans les prochains jours. Le gouvernement autrichien a annoncé cette semaine vouloir au total créer trois structures de ce type, toutes limitées à 96 places. Des camps de tentes existent déjà en Allemagne.
La ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner, une démocrate-chrétienne, a assuré au cours d'une réunion de crise à Vienne hier que les tentes représentaient la « dernière option » possible pour héberger les demandeurs d'asile, au risque pour eux d'être des « sans-abri » sinon. Quelque 300 demandeurs d'asile arrivent actuellement quotidiennement en Autriche, pays de 8,5 millions d'habitants.
Cette situation ne justifie toutefois pas le recours à des tentes, ont fait savoir plusieurs ONG présentes à la réunion d'hier. « Pour nous, il s'agit de la plus mauvaise solution imaginable », a ainsi réagi le secrétaire général de la Croix-Rouge en Autriche, Werner Kerschbaum, rappelant que ce pays est « l'un des plus riches au monde » et ne manque pas de possibilités d'hébergement. L'organisation catholique Caritas, qui héberge un nombre important de migrants en Autriche, a également dénoncé le plan gouvernemental, jugeant que l'attribution d'un véritable toit à tous les demandeurs d'asile restait « une tâche gérable ». Son secrétaire général, Klaus Schwertner, a estimé que le gouvernement cherchait surtout à « faire pression » sur l'UE avec des images-chocsz montrant des réfugiés sous des tentes.
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