Rechercher
Rechercher

À La Une - egypte

"Un fils de balayeur ne peut devenir juge"

Le ministre égyptien de la Justice démissionne après des propos controversés.

La fonction de juge est trop "prestigieuse" pour être confiée à un fils de balayeur, avait notamment estimé le ministre égyptien Mahfouz Saber interrogé dimanche soir sur le plateau d'une chaîne de télévision, déclenchant un tollé sur les réseaux sociaux. Capture d'écran d'une vidéo Youtube.

Le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahlab a affirmé lundi avoir "accepté la démission" de son ministre de la Justice, après les propos de ce dernier affirmant que la fonction de magistrat était réservée à une certaine élite. La fonction de juge est trop "prestigieuse" pour être confiée à un fils de balayeur, avait notamment estimé le ministre égyptien Mahfouz Saber interrogé dimanche soir sur le plateau d'une chaîne de télévision, déclenchant un tollé sur les réseaux sociaux.

"Le gouvernement respecte toutes les composantes de la société et notamment ceux qui exercent des métiers manuels, qui contribuent à bâtir l'avenir du pays", a insisté le chef du gouvernement depuis Paris, où il se trouve pour une visite officielle de trois jours, dans des propos rapportés par l'agence de presse officielle Mena. Selon M. Mahlab, le ministre de la Justice a choisi de démissionner par "respect pour l'opinion publique", tout en regrettant de s'être mal exprimé.

Le métier de magistrat est "prestigieux et il a un certain statut", le candidat doit venir d'un "milieu respectable", avait-t-il déclaré à la télévision. Interrogé par le journaliste sur la possibilité pour un fils de balayeur d'accéder à cette fonction, le ministre avait répondu: "il sombrerait dans la dépression et il abandonnerait".

Les commentaires outrés n'avaient pas tardé à fleurir sur Twitter, à travers notamment une campagne réclamant l'éviction du ministre, alors que plus d'un quart des Egyptiens vivent sous le seuil de pauvreté, selon des statistiques officielles. Ce taux est probablement bien plus élevé dans la réalité, une immense partie de la richesse du pays étant concentrée entre les mains d'une toute petite portion de la population. "Quand un pays perd le sens de la justice sociale, il n'y a plus rien à espérer", s'est ému également sur Twitter Mohamed Elbaradei, ancien vice-président de l'Egypte et ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

En 2014, les candidatures de 138 aspirants à des fonctions au sein du parquet égyptien ont été refusées parce que leurs pères n'avaient pas de diplômes universitaires.

 

Pour mémoire
Colère en Egypte après l'augmentation drastique du prix de l'essence

Le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahlab a affirmé lundi avoir "accepté la démission" de son ministre de la Justice, après les propos de ce dernier affirmant que la fonction de magistrat était réservée à une certaine élite. La fonction de juge est trop "prestigieuse" pour être confiée à un fils de balayeur, avait notamment estimé le ministre égyptien Mahfouz Saber...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut