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L’Usek commémore le génocide arménien

Les panélistes planchant sur la question du génocide arménien.

L'Usek a commémoré le centenaire du génocide arménien en organisant, le lundi 20 avril, une conférence intitulée : « Le génocide arménien : cent ans... et après ? ». Étudiants et professeurs ont ainsi planché sur la question de la justice et de la reconnaissance mondiale de ces massacres.
Une grande banderole, au centre de laquelle un myosotis trône, a été accrochée sur la façade de l'Université Saint-Esprit de Kaslik en ce 20 avril ensoleillé. « Ne m'oubliez pas ! »
est la phrase silencieuse que susurre cette fleur aux cinq pétales, symbole des cinq continents sur lesquels les Arméniens se sont installés après le génocide. La faculté de philosophie et de sciences humaines de l'Usek a mis sur pied cet événement dans le but « d'apporter une contribution à l'édifice de justice qu'érigent, non sans peine, nos compatriotes arméniens, comme un témoignage de résistance contre le despotisme et l'injustice », d'après Hoda Nehmé, doyenne de la faculté.
La commémoration, qui a pris la forme d'une conférence regroupant témoignages, études académiques, recherches dans les archives de l'Empire ottoman, n'a pas laissé l'assistance indifférente. Au travers du tracé historique poignant de Véra Yaacoubian, directrice exécutive du Comité arménien national au Moyen-Orient, une conclusion a été tirée. « Contrairement à ce que la communauté internationale croit, la cause arménienne ne sera pas satisfaite par la simple reconnaissance mondiale du génocide, mais en passant par la consolidation du rôle politique de l'État arménien et la garantie des droits des citoyens arméniens », d'après Mme Yaacoubian.
Le professeur Saleh Zahr el-Dine, historien et professeur d'histoire à l'Université libanaise, par le truchement d'une plongée dans les archives ottomanes, a mis en lumière la déclaration du ministre de l'Intérieur Talaat Pacha en date du 14 mai 1915. Cette déclaration révèle qu'une décision de liquider l'élite intellectuelle arménienne invitant à l'indépendance a été prise, afin que le peuple arménien soit comme un corps décapité. La philosophe et professeure à l'Usek Souheila Salloum a inscrit sa réflexion dans le sillon du travail de mémoire à effectuer et sans lequel la réconciliation et le pardon ne verront pas le jour. « Faut-il indéfiniment s'enliser dans un cercle vicieux ou œuvrer à élaborer une remémoration qui oriente le présent autrement ? »
s'est-elle enquis en laissant la question ouverte à tous les débats.
Les conférenciers, à l'unanimité, ont affirmé que la cause arménienne est une cause juste dont l'absence de réalisation maintiendra l'injustice pour toujours. Dans un entretien exclusif avec L'Orient-Le Jour, le professeur en relations internationales et diplomatie et représentant de l'organisation internationale Euclid (formant de futurs diplomates), Nicolas Badaoui, présent dans l'audience, estime que la responsabilité de la reconnaissance du génocide arménien incombe à l'Organisation des Nations unies. « À l'aune de la politique internationale, la réconciliation devrait passer par des initiatives menant à l'instauration de la paix entre les deux gouvernements turc et arménien. Et les inimitiés entre les peuples, quant à elles, n'existent plus comme avant. D'ailleurs, les Libanais d'origine arménienne ont déclaré que leur manifestation n'est pas contre le peuple turc, mais contre le gouvernement qui adopte toujours une politique négationniste », a-t-il précisé.

Maya KHADRA

L'Usek a commémoré le centenaire du génocide arménien en organisant, le lundi 20 avril, une conférence intitulée : « Le génocide arménien : cent ans... et après ? ». Étudiants et professeurs ont ainsi planché sur la question de la justice et de la reconnaissance mondiale de ces massacres.Une grande banderole, au centre de laquelle un myosotis trône, a été accrochée sur la...

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