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À La Une - conflit

Consultations infructueuses à l'ONU sur la situation humanitaire au Yémen

Les services de santé sont "sur le point de s'effondrer",  a averti M. Ban.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a échoué vendredi à se mettre d'accord sur un projet russe réclamant des pauses humanitaires dans la guerre au Yémen, où la pénurie de carburants menace sérieusement la distribution d'aide. AFP PHOTO / MOHAMMED HUWAIS

Le Conseil de sécurité de l'ONU a échoué vendredi à se mettre d'accord sur un projet russe réclamant des pauses humanitaires dans la guerre au Yémen, où la pénurie de carburants menace sérieusement la distribution d'aide.

Sur le terrain, les combats n'ont pas connu de répit entre les rebelles chiites et les partisans du président en exil forcé soutenus par une campagne aérienne arabe dirigée par l'Arabie saoudite qui veut empêcher les insurgés de prendre le contrôle total du pays. Après cinq semaines d'intervention militaire arabe, le programme d'assistance aux civils pris au piège des combats ne s'est toujours pas matérialisé en raison de la poursuite des violences meurtrières.

Jeudi, le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, a lancé un cri d'alarme sur la situation humanitaire et exhorté les belligérants à épargner les hôpitaux et à rétablir l'approvisionnement en carburant, faute de quoi l'aide humanitaire pourrait s'interrompre "dans les jours qui viennent". Mais le Conseil de sécurité, réuni à New York, n'a pas trouvé de terrain d'entente sur un projet russe de pauses humanitaires, des membres demandant plus de temps pour se prononcer ou consulter leurs capitales, selon des diplomates.

 

(Lire aussi : Après la tempête, une autre guerre qui ne dit pas son nom, le décryptage de Scarlett Haddad)

 

"Au minimum, nous avons besoin de pauses humanitaires régulières pour faciliter la livraison de l'aide", a déclaré l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine après des consultations à huis clos à l'initiative de Moscou.
"Nous soutenons pleinement la livraison sans entrave de l'aide humanitaire au Yémen, y compris des pauses humanitaires pour permettre à la nourriture, aux médicaments ou au carburant d'entrer dans le pays", a expliqué un responsable américain sous couvert d'anonymat. Mais il a rejeté la responsabilité de la crise humanitaire et de l'impasse politique sur les seuls miliciens chiites Houthis.

Le conflit au Yémen a fait 1.244 morts et 5.044 blessés depuis le 19 mars selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et plus de 12.000 personnes ont fui le pays, la plupart vers Djibouti et la Somalie, d'après l'Organisation internationale pour les migrations.

 

Les hôpitaux souffrent
A l'ONU, M. Ban a averti que les services de santé sont "sur le point de s'effondrer" et demandé "à toutes les parties de faire en sorte que les agences humanitaires aient un accès fiable et sécurisé" à la population. La pénurie d'essence a déjà contraint le Programme alimentaire mondial à stopper la distribution de vivres dans certaines régions. L'accès de plus en plus difficile aux routes reliant la capitale Sanaa aux régions de Taëz, Aden, Dhaleh et Lahej (sud) est aussi également un sérieux obstacle à la distribution d'aide.

Dans un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le directeur de l'hôpital koweïtien de la capitale yéménite Sanaa a déploré des "difficultés logistiques énormes pour faire fonctionner l'établissement".
"Nous manquons de carburant. Nos ambulances ne peuvent plus transporter les malades et la moitié de notre personnel ne peut plus travailler, nos bus ayant cessé de rouler", explique Issa Alzubh. Le Dr Adel Al-Yafyi, médecin d'un hôpital local d'Aden, a indiqué que son établissement était désormais incapable de traiter les malades ordinaires en raison du "grand nombre de blessés qui s'y entassent".

 

(Lire aussi : L'Onu confirme la livraison d'armes par l'Iran aux houthis)

 

Ni pain, ni eau, ni électricité
Depuis le 26 mars, l'Arabie saoudite sunnite dirige une coalition de neuf pays arabes qui bombardent les positions de la rébellion, soutenue par le rival iranien chiite et qui a réussi depuis juillet 2014 à prendre de larges pans du territoire dont la capitale Sanaa.

Au sol, les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite, résistent aux rebelles qui, aidés de soldats restés fidèles à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh, tentent de prendre Aden et Taëz, deuxième et troisième villes du pays. A Aden, 47 personnes, dont une majorité de rebelles, sont mortes dans les derniers raids aériens et combats, selon des sources médicales.

Les rebelles, dits Houthis, imposent un blocus aux quartiers proches du port, "empêchant l'acheminement de l'aide et l'évacuation des blessés", selon Bassam al-Qhadi, un secouriste. Imad Batata, un habitant du secteur, craint un manque de pain: "Il y a une seule boulangerie d'ouverte et on y attend des heures pour pouvoir espérer acheter du pain. Nous sommes sans eau et sans électricité depuis 15 jours".

Malgré les tensions irano-saoudiennes, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a félicité son nouvel homologue saoudien Adel al-Jubeir. Mais Riyad et ses alliés du Golfe ont rejeté l'idée de tenir hors de Ryad des négociations de paix yéménites, comme Téhéran l'a proposé. Des membres du Conseil de sécurité proposent maintenant qu'elles aient lieu en Europe, selon des diplomates.

 

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commentaires (4)

Et dire que c'était le berceau de l'Arabie Heureuse !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 51, le 02 mai 2015

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Commentaires (4)

  • Et dire que c'était le berceau de l'Arabie Heureuse !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 51, le 02 mai 2015

  • QUE L'ONU PRENNE SES RESPONSABILITÉS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 43, le 02 mai 2015

  • Ce qui ne se publie pas ! Le prince Moqran Ben Abdellah, limogé voici trois jours, de son poste par le roi Salman, est sorti, vendredi, du silence, en publiant, sur sa page personnelle, un communiqué, où il condamne l'offensive militaire contre le Yémen. "En déclenchant l'offenisve "Tempête décisive", l'Arabie saoudite est entrée, en termes politiques, économiques et militaires, dans une phase délicate, phase, dont elle paiera le prix, dans un avenir proche. Ce sera le pays et le peuple saoudien qui en feront les frais. J'ai fait part de ma protestation contre cette guerre au roi et exposé, dans une lettre, les impacts néfastes d'une telle décision, impacts, à la fois, militaires et économiques. J'ai, aussi, évoqué les effets négatifs de cette guerre, sur nos relations régionales et internationales. Or, aucune réponse ne m'a pas été donnée, personne n'y a fait attention...Le fils du roi a pris, à lui seul, la décision d'attaquer le Yémen ...Je lance un appel urgent à tous ceux qui aiment et chérissent la famille royale, pour qu'ils déploient, le plus sérieusement, des efforts, et mettent un terme à cette guerre Arabie /Yémen, et fassent en sorte que la raison l'emporte sur les sentiments. J'appelle, plus expressément, les pays participant à la coalition de cesser leurs activités militaires, de retirer leurs forces du sol saoudien, d'aider à ce que les tensions baissent, de faire tout, pour sauver le peuple et le gouvernement saoudien".

    FRIK-A-FRAK

    13 h 28, le 02 mai 2015

  • De même à Gaza ! ce qui est hilarant c'est israrecel qui fait le beau à Katmandou et qui oublie Gaza !! lolll!!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 00, le 02 mai 2015

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