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Culture - Dans les rues

Quand Beyrouth ressemble (un peu) à La Nouvelle-Orléans

La capitale célébrait hier pour la troisième année consécutive la Journée internationale du jazz sous le patronage de l'Unesco.

Photo Sami Ayad

Il fallait de la dextérité et beaucoup de patience hier soir pour se déplacer rue Youssef Rami, derrière la municipalité de Beyrouth, tant le public était venu en nombre en cette veille de 1er Mai pour célébrer la Journée internationale du jazz. Sur la scène située entre une pharmacie et une parfumerie, les groupes se succèdent au rythme des applaudissements d'un public composé de familles ou de groupes d'amis. Amoureux du jazz ou simples curieux, touristes ou Libanais, étudiants ou retraités, tous étaient réunis dans un esprit de fête. Certains osent un petit déhanché, d'autres, verre à la main, se contentent de balancer la tête au rythme d'un saxophone ou d'une guitare endiablée. « Ça devrait durer plus longtemps qu'une journée ! On aime le jazz mais c'est surtout pour l'atmosphère que nous sommes venus », expliquent Janine et Alain, un couple de retraités libanais. « L'atmosphère est top ! renchérit Nour, fan de jazz grâce à son père. C'est familial, on voit que les gens sont heureux. »
En novembre 2011, le 30 avril a été décrété par l'Unesco Journée internationale du jazz. Depuis, chaque année à la même date, d'Alger à Buenos Aires, de Kuala Lumpur à Varsovie, plus d'une centaine de pays célèbrent cette musique que l'Unesco considère comme un outil éducatif et un vecteur de paix, d'unité et de dialogue.
« C'est notre rôle en tant que musiciens, surtout au Liban, de servir de pont entre les gens. Une connexion entre personnes, c'est ça pour moi le jazz », estime Thomas Hornig, le saxophoniste du groupe Rafi Mandalian Jazz Quintet.
Alors que l'heure avance, le public grossit à vue d'œil, rejoint par ceux qui ont été attirés par le bruit ou qui étaient venus pour les stands de nourriture de Souk el-Akel, un événement gastronomique qui a élu domicile dans la même rue. Un plaisir pour les oreilles et les papilles.
Alors que le groupe Rafi Mandalian Jazz Quintet laisse sa place au Monday Blues Band, le public en profite pour flâner entre les échoppes, d'où des effluves de cuisine italienne, indienne ou libanaise se mêlent dans la chaleur de ce printemps avancé : c'est Souk el-Akel (lire en page 4).
Sur scène, musiciens et chanteurs passent du jazz au blues, se risquant même à des airs de rock et de salsa, pour le plus grand plaisir d'un public cosmopolite qui est avant tout venu écouter de la musique en direct.
« Le pop-jazz, par exemple, est plus accessible pour un public large que le jazz classique, explique John Kassabian, l'organisateur de l'événement. J'ai le sentiment que les Libanais, surtout les jeunes, s'intéressent plus à la musique pop et électronique qu'au jazz, mais il faut simplement qu'ils s'habituent, c'est pourquoi ce genre d'événement est important. Ça doit être gratuit. »
Cette année, c'est Paris qui a été sélectionnée pour accueillir la Journée internationale du jazz, mais John Kassabian rêve que Beyrouth puisse un jour devenir le centre de cet événement qui transcende générations et communautés.

Il fallait de la dextérité et beaucoup de patience hier soir pour se déplacer rue Youssef Rami, derrière la municipalité de Beyrouth, tant le public était venu en nombre en cette veille de 1er Mai pour célébrer la Journée internationale du jazz. Sur la scène située entre une pharmacie et une parfumerie, les groupes se succèdent au rythme des applaudissements d'un public composé de...
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