Rechercher
Rechercher

Liban - Grand Sérail

Derbas quitte le Conseil des ministres après un miniclash avec Bassil

« Si nous avions un président de la République, j'aurais présenté ma démission du cabinet », a confié le ministre des Affaires sociales à « L'Orient-Le Jour », mécontent que le Conseil n'ait pas approuvé un don du HCR à son ministère.

Les ministres réunis au Grand Sérail hier matin.

La séance d'hier du Conseil des ministres aurait pu s'achever calmement, au terme de trois heures de discussions, si une brève altercation n'avait eu lieu entre le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, et son collègue des Affaires étrangères Gebran Bassil, au sujet d'un don accordé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au ministère des Affaires sociales.

Le Premier ministre Tammam Salam avait assuré en début de réunion qu'il préférait éviter tout sujet controversé, reléguant à la semaine prochaine la discussion autour du dossier des prisons et de celui du budget.
Après trois heures de réunion, temps limite fixé par M. Salam pour chaque Conseil des ministres, M. Derbas a demandé que soit approuvé le don alloué à son ministère. M. Bassil a alors pris la parole, estimant que ce sujet mériterait plus de temps et devrait être discuté en profondeur. Cette intervention a provoqué la colère de Rachid Derbas qui a insisté pour que le don, dont l'approbation avait déjà été reportée la semaine dernière, soit entériné dans l'immédiat. Cette aide « va permettre de payer les salaires de 300 employés au sein du ministère qui travaillent sur le dossier des réfugiés », a-t-il dit, avant que le Premier ministre ne lui réplique que « l'approbation de ce don, comme tant d'autres questions, devrait être reportée à la semaine prochaine ». Rachid Derbas a alors quitté la salle de réunion en colère malgré les tentatives des ministres Nouhad Machnouk et Sejaan Azzi de le calmer.
« Je suis en colère contre moi-même et contre ma présence au sein du gouvernement », a-t-il martelé devant les journalistes en sortant. « Si nous avions un président de la République, j'aurais présenté ma démission du cabinet », a-t-il dit à L'Orient-Le Jour, critiquant « tout le mécanisme de fonctionnement du gouvernement ».

Selon les informations rapportées par notre correspondante au Grand Sérail, Hoda Chédid, Gebran Bassil aurait refusé l'approbation du don à ce stade car il aurait des réserves concernant le travail du HCR, auquel il reproche d'avoir enregistré au Liban 50 000 réfugiés syriens après la décision du gouvernement de fermer les frontières. De nombreux ministres ont adhéré aux réserves exprimées par le ministre Bassil.


(Lire aussi : Les enseignants en grève menacent d'interrompre l'année scolaire)

 

Salam réitère son appel à l'élection d'un président
Sur un autre plan, le Premier ministre Tammam Salam a, comme à chaque séance du Conseil des ministres, appelé en début de réunion à l'élection d'un président « au plus tôt afin de ne plus entraver le travail des institutions ».
Le Conseil des ministres a par ailleurs approuvé la demande du ministère de l'Intérieur d'enrôler 500 agents formés au sein de la Direction générale de la Sûreté générale. Il a également approuvé le projet de loi visant à créer une zone économique privée à Batroun, le ministre Nabil de Freige ayant toutefois appelé à ce que cette zone soit différente de celle de Tripoli « pour éviter tout conflit d'intérêts ». Le Conseil des ministres a, entre autres, approuvé la demande d'exemption de certains monastères de taxes municipales et a approuvé le projet d'organisation de la Bibliothèque nationale qui sera bientôt dirigée par un comité d'administration.
Au cours de la réunion, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a pour sa part demandé que soit financé le projet de création d'une prison centrale, mais ce sujet a été reporté à la semaine prochaine. La réunion de jeudi prochain devrait par ailleurs se pencher sur la question du budget et sur celle de la subvention à l'exportation.

 

Lire aussi
Impôts de chambre, le billet de Gaby Nasr

Le feuilleton de Roumieh lié aux tensions confessionnelles, le décryptage de Scarlett Haddad

La « Tempête de la fermeté » a également soufflé sur l'alliance Aoun-Nasrallah, l’éclairage de Philippe Abi-Akl

À la recherche d'une citoyenneté inclusive, par-delà les génocides

La séance d'hier du Conseil des ministres aurait pu s'achever calmement, au terme de trois heures de discussions, si une brève altercation n'avait eu lieu entre le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, et son collègue des Affaires étrangères Gebran Bassil, au sujet d'un don accordé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au ministère des Affaires...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut