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Économie - Liban - Rapport

Le Liban s’adapte aux crises régionales

La Banque mondiale a estimé dans son rapport annuel publié hier que l'économie libanaise s'adaptait progressivement aux retombées négatives des crises régionales, notamment la guerre en Syrie. L'institution rappelle ainsi que l'économie libanaise a dû subir des transformations radicales depuis le début du conflit syrien.
Traditionnellement dépendant des flux de capitaux pour financer la consommation et dynamiser l'activité de certains secteurs, notamment le tourisme et l'immobilier, le modèle économique libanais a été fortement ébranlé par les crises régionales qui ont ralenti les investissements étrangers. Selon les auteurs du rapport, la présence des réfugiés syriens a transformé la dynamique du marché, leur pouvoir d'achat et leur capacité d'investissement restant bien en deçà de celui des ressortissants du Golfe. Au niveau de l'emploi, le rapport note que les Syriens font désormais partie de facto du marché du travail libanais, ce qui, conjugué à l'incapacité du pays à créer suffisamment d'emplois pour les absorber, a entraîné des conséquences négatives sur l'embauche des Libanais.
Les auteurs du rapport notent toutefois que la présence des réfugiés syriens a aussi permis de soutenir la demande. De manière générale, l'amélioration de la situation sécuritaire, la baisse du prix du brut et la formation d'un gouvernement ont permis une relance de l'activité économique au deuxième semestre 2014. La croissance est ainsi passée de 0,9 % en 2013 à 2 % en 2014, tirée notamment par une progression du secteur touristique qui a bénéficié de l'augmentation de 6,3 % en glissement annuel du nombre de touristes, une première depuis 2011. Avec la relance économique et la chute des prix des carburants, le taux d'inflation a atteint son niveau le plus bas en une décennie, à 1,9 % en 2014, en baisse de 0,8 % par rapport à 2013.
L'institution internationale indique par ailleurs que des mesures adoptées par le gouvernement ont amélioré les finances publiques en 2014. Le déficit budgétaire a baissé de 2,3 % pour ne représenter que 7,2 % du PIB. Cette amélioration a été essentiellement due à une meilleure collecte des taxes mais également à un gonflement artificiel des recettes à travers le transfert de ce que le ministère des Finances appelle les « arriérés » des télécoms pour la période 2010-2013. La dette publique a néanmoins continué de croître en 2014, mais à un rythme plus lent, atteignant 145,7 % du PIB (66,6 milliards de dollars fin 2014, contre 143,1 % du PIB fin 2013 et 133,5 % du PIB fin 2012). Cette dégradation est essentiellement due à la hausse des intérêts sur la dette libellée en monnaie locale. L'exposition de la dette souveraine des banques libanaises est quant à elle passée à 57,5 % fin 2014 contre 55,8 % un an plus tôt. La Banque mondiale note aussi que le Liban reste structurellement très dépendant des flux de capitaux pour financer le déficit de ses comptes courants. Les auteurs du rapport estiment toutefois qu'en l'absence de réformes structurelles portant sur les dépenses et les recettes, les finances publiques demeureront structurellement fragiles, voire se détérioreront à l'avenir.


P. S.

La Banque mondiale a estimé dans son rapport annuel publié hier que l'économie libanaise s'adaptait progressivement aux retombées négatives des crises régionales, notamment la guerre en Syrie. L'institution rappelle ainsi que l'économie libanaise a dû subir des transformations radicales depuis le début du conflit syrien.Traditionnellement dépendant des flux de capitaux pour financer la...

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