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Moyen Orient et Monde - Nucléaire iranien

Reprise des discussions le 21 avril, Téhéran veut des mesures « irréversibles »

Les batteries sol-air sophistiquées livrées par la Russie à l'Iran véhiculent plusieurs messages, selon les experts.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, à Madrid. Sergio Perez/Reuters

L'Iran a annoncé hier que des discussions reprendraient le 21 avril en vue d'un accord final sur le nucléaire et promis des mesures « irréversibles » pour régler le dossier si ses partenaires font de même. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a annoncé la reprise des discussions entre les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et Téhéran, au cours d'une conférence hier matin à Madrid. M. Zarif n'a pas indiqué où auraient lieu ces discussions, mais a donné un peu plus tard des précisions sur l'esprit dans lequel Téhéran assisterait à ces nouvelles négociations. « Voici le cadre dans lequel nous allons travailler avec le groupe 5+1 : des pas irréversibles seront faits du côté iranien en échange de pas irréversibles de l'autre partie », a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse aux côtés de son homologue espagnol José Manuel Garcia Margallo. « L'Iran prendra les mesures nécessaires dès la première phase, toutes les mesures, et nous considérons que puisque c'est ainsi, l'autre partie prendra aussi ces mesures », a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie iranienne a ainsi évoqué des gestes concrets, comme « la réduction du nombre des centrifugeuses ». Il a aussi tenu à rappeler que les États-Unis devaient « mettre fin à la mise en œuvre des sanctions, une obligation légale ». « Nous tenons les États-Unis pour responsables de ce qu'ils feront » a-t-il dit, rappelant qu'ils devaient obtenir l'accord de leur Congrès, mais que c'était « leur problème ». En revanche, a-t-il souligné, les sanctions de l'Union européenne et des Nations unies seront annulées dès la « première phase ». Le ministre espagnol des Affaires étrangères, qui préside actuellement, au titre de la rotation, le comité des sanctions sur l'Iran aux Nations unies, a quant à lui rappelé hier à quel point les Occidentaux avaient intérêt à cette réussite. « L'Iran joue un rôle très important dans la région et peut avoir un rôle très important pour régler les conflits qui sont en cours », a-t-il dit, avant de citer l'exemple du Yémen.

Droit de regard pour le Congrès ?
Parallèlement, la Maison-Blanche a annoncé hier que le président Barack Obama ne s'opposait plus totalement à ce que le Congrès dispose d'un droit de regard sur tout accord final sur le nucléaire iranien, se félicitant d'un compromis entre sénateurs républicains et démocrates. La commission des Affaires étrangères du Sénat, dominée comme le reste du Congrès par les républicains, devait débattre et voter hier, une proposition de loi portée par son président Bob Corker et plusieurs démocrates. La loi en question, dite Corker-Menendez, ne se prononce pas sur le fond de l'accord-cadre nucléaire conclu le 2 avril en Suisse entre Téhéran et le groupe de pays 5+1. Mais elle mettrait en place un mécanisme pour que le Congrès, en cas d'accord final fin juin, ait son mot à dire sur son contenu. Le texte examiné en commission imposerait une période d'attente à Barack Obama entre la signature de l'accord final et la levée des sanctions américaines adoptées ces dernières années par le Congrès. Pendant 30 jours, le Congrès aurait trois options : voter une résolution approuvant l'accord, voter une résolution bloquant l'accord ou ne rien faire.

Mécontentement
Sur un autre plan, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé hier son « mécontentement » après la décision russe de lever l'interdiction de vendre des batteries antiaériennes S-300 à l'Iran. Lors d'un entretien téléphonique avec le président Vladimir Poutine, M. Netanyahu a mis en garde contre cette mesure qui « va augmenter l'agressivité de l'Iran dans la région et saper la sécurité au Moyen-Orient », selon un communiqué de ses services. Mais Vladimir Poutine a assuré à Benjamin Netanyahu que l'éventuel livraison de missiles S-300 à l'Iran ne représentait « aucune menace » pour Israël. Il a expliqué en détail la logique des décisions du gouvernement russe dans le contexte actuel et a notamment souligné le fait que compte tenu de leurs caractéristiques tactiques et techniques, « les S-300 ont une signification purement défensive et ne représentent aucune menace pour Israël », a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
« Cette histoire de S-300, c'est un peu les Mistral de l'Iran, compare François Heisbourg, chercheur et conseiller à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), en référence aux deux bâtiments de guerre Mistral français vendus à Moscou, dont Paris a suspendu la livraison en raison du conflit ukrainien. C'est un sujet chaud et les Russes cherchaient une porte de sortie. » De plus, ces batteries sol-air sophistiquées véhiculent plusieurs messages. « Cela fera réfléchir les agresseurs potentiels » de l'Iran, tranche l'analyste russe Andreï Baklitskï, du centre de réflexion indépendant Pir. « Nous voyons ce qui se passe au Yemen et ailleurs au Proche-Orient », où « les puissances régionales sont mieux équipées que l'Iran », souligne-t-il, citant l'Arabie saoudite, l'Égypte, Israël... « Les S-300 pourraient aider à égaliser les chances », note-t-il.

L'Iran a annoncé hier que des discussions reprendraient le 21 avril en vue d'un accord final sur le nucléaire et promis des mesures « irréversibles » pour régler le dossier si ses partenaires font de même. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a annoncé la reprise des discussions entre les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, États-Unis,...

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