Syrie: verdict mercredi dans le procès du militant Mazen Darwich

Un tribunal antiterroriste à Damas devrait rendre mercredi son verdict dans le procès du militant anti-régime Mazen Darwich et deux de ses collègues, accusés de "promouvoir des actes terroristes", a indiqué lundi à l'AFP son avocat.

"Le président de la Cour antiterroriste rendra son jugement le 15 avril dans le procès de Mazen Darwich et ses collègues Hani Zaitani et Hussein Ghreir, après que le jugement a été ajourné à plusieurs reprises", a précisé l'avocat Michel Chammas à l'AFP.

Un militant a déclaré à l'AFP qu'il excluait que le verdict soit prononcé mercredi. "Il n'est pas sûr que le tribunal prononce le verdict mercredi, car il a déjà été ajourné plusieurs fois et Mazen a été transféré de la prison centrale de Damas à une prison à Hama" dans le centre du pays, a-t-il dit.

Journaliste, défenseur des droits de l'Homme et directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression, Mazen Darwich avait été arrêté avec deux de ses collègues le 16 février 2012 à Damas par les forces syriennes de sécurité.

Ils sont accusés d'avoir fait l'"apologie du terrorisme" en vertu d'une loi antiterroriste controversée.
En mars 2014, le procureur de la cour antiterroriste avait requis 15 ans de travaux forcés à leur encontre, avait indiqué à l'époque l'épouse de M. Darwich.

Des dizaines d'ONG, comme Amnesty international, et HRW, réclament régulièrement au régime de Damas la libération des trois défenseurs des droits de l'Homme.
Ces militants sont restés en prison en dépit d'une mesure d'amnistie du président Bachar el-Assad le 9 juin 2014.
Des centaines de personnes ont été relâchées en vertu de cette amnistie, ont indiqué des avocats qui s'attendaient à ce que la mesure s'applique à des dizaines de milliers de détenus.

Selon des militants, environ 100.000 personnes ont été emprisonnées depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad, qui s'est transformée face à la répression en un conflit armé complexe.
Plus de 215.000 personnes ont été tuées, selon une ONG.