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À La Une - kenya

"J'avais peur de venir à l'église. Mais je suis une chrétienne et ma foi me donne la force"

Craintes et espérances en ce dimanche pascal endeuillé à la Cathédrale anglicane de Nairobi.

Le dimanche pascal, traditionnel symbole de joie, était pour les chrétiens du Kenya terriblement assombri par le massacre de l'université de Garissa. AFP PHOTO /NICHOLE SOBECKI

Certains ont dû vaincre leur peur, d'autres ont tenu à venir prier pour les familles endeuillées et la nation. Ce dimanche pascal, traditionnel symbole de joie, était pour les chrétiens du Kenya terriblement assombri par le massacre de l'université de Garissa.

"Les terribles événements de Garissa sont encore frais dans nos esprits et dans nos cœurs, mais aujourd'hui est un jour de nouvel espoir", a déclaré l'archevêque anglican Eliud Wabukala dans son sermon depuis la chaire de la Cathédrale de Tous les Saints de Nairobi, bondée.
"Aujourd'hui nous gardons la foi dans la résurrection (...) le Christ s'est levé pour nous montrer que la mort ne peut vaincre", a-t-il poursuivi devant l'Assemblée d'hommes, de femmes et d'enfants de tous âges.
Selon l'archevêque anglican, "cette attaque était une manifestation du Mal, destinée à détruire notre Nation et notre foi, mais en ce dimanche de Pâques nous savons que, le pire qu'il puisse être, le Mal n'a jamais le dernier mot".

Malgré ses craintes, Susan 32 ans, a tenu à assister au service. "J'avais peur de venir à l'église parce qu'ils attaquent les chrétiens", explique-t-elle en berçant sa petite fille, "mais je suis une chrétienne et ma foi me donne la confiance et la force". "Il est important de prier pour notre pays, pour ceux qui ont perdu ceux qui leur sont chers".

Le bâtiment massif de pierre, orné de deux tours d'aspect médiéval, est surveillé par des membres d'une unité paramilitaire de la police, en treillis, fusil d'assaut en main, qui tentent de se faire discrets. Chaque fidèle est fouillé en entrant dans l'église par des membres de la paroisse, en gilets jaunes.

 

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"Sortir plus fort"

Anthony Mwangi, 50 ans, est venu avec son épouse Pauline.
"Nous sommes venus pour célébrer la résurrection de Jésus, pour remercier Dieu pour ceux qui ont survécu et pour prier pour ceux qui ont perdu un être cher", explique Anthony.
"La semaine pascale est une semaine de pardon. Quand Jésus a été crucifié, il a dit +Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. Nous sommes dans le même état d'esprit, un esprit de pardon, malgré les circonstances", dit-il.

Anthony Mwangi veut voir dans la fête de Pâques, célébration de la résurrection du Christ au troisième jour de sa mort sur la croix, un symbole d'espérance, pour son pays meurtri.
Pâques "est aussi un jour d'espoir, nous voulons rétablir l'espoir" au Kenya, après le terrible massacre de 142 étudiants, majoritairement chrétiens. Les islamistes, après avoir pénétré dans l'université, les avaient pris en otage après les avoir séparés des musulmans, autorisés à partir.
"Plus l'or est chauffé fort, de meilleure qualité il est, dit-on. Notre pays traverse un moment très difficile. Nous devons prier pour le pays (...) nous allons sortir plus fort des épreuves que nous traversons", assure-t-il. "Sortir plus fort (des épreuves), c'est le message de Pâques".

Les musulmans du Kenya ont tenu à s'associer aux deuils de leurs compatriotes chrétiens. "Nous ressentons profondément la douleur de la perte de ces jeunes vies", a expliqué Hassan Ole Naado, un dirigeant du Conseil suprême des musulmans du Kenya, mettant en garde contre l'objectif des islamistes somaliens shebab, qui est selon lui "de créer un conflit religieux".

 

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Certains ont dû vaincre leur peur, d'autres ont tenu à venir prier pour les familles endeuillées et la nation. Ce dimanche pascal, traditionnel symbole de joie, était pour les chrétiens du Kenya terriblement assombri par le massacre de l'université de Garissa."Les terribles événements de Garissa sont encore frais dans nos esprits et dans nos cœurs, mais aujourd'hui est un jour...

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