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À La Une - France

Chambres à gaz : Le Pen récidive, sa fille se désolidarise

"Ces déclarations n'entachent pas le crédit du FN mais le sien", affirme la présidente du parti d'extrême droite.

La présidente du Front National, Marine Le Pen, s'est à nouveau opposée à son père en estimant jeudi que les polémiques "l'arrachent lui au néant médiatique, pas le Front." AFP PHOTO / MIGUEL MEDINA

La présidente du FN, Marine Le Pen, a été contrainte une nouvelle fois jeudi de se désolidariser des propos de son père, qui a répété ses déclarations sur les chambres à gaz nazies, "détail de l'Histoire".
"Je suis en profond désaccord sur le fond et sur la forme", a-t-elle indiqué à l'AFP.  Dans la matinée, Jean-Marie Le Pen avait réitéré sur BFMTV ses affirmations sur les chambres à gaz, qualifiées de "point de détail de la guerre".

Prononcés une première fois en 1987 et très largement condamnés, ces propos ont été volontiers répétés par Jean-Marie Le Pen: en 1997, à Munich (Allemagne), en 2008, au magazine Bretons, en 2009 au Parlement européen, etc. Il a été condamné plusieurs fois.

Mme Le Pen s'est démarquée à plusieurs reprises: en 2011, elle avait dit que les camps nazis étaient "le summum de la barbarie".
En juin dernier, elle avait aussi dénoncé une "faute politique" de Jean-Marie Le Pen quand celui-ci avait parlé d'une "fournée" concernant Patrick Bruel, qui est juif. Elle avait vu dans "l'antisémitisme", largement dénoncé, de la "malveillance", mais estimé que son père aurait dû "anticiper l'interprétation qui serait faite" du mot "fournée".

En revanche, la patronne du FN s'était abstenue de critiquer, en période électorale, la citation par son père de l'écrivain collaborationniste et antisémite Robert Brasillach en 2012, ou juste avant les élections européennes de 2014 la déclaration paternelle sur "Monseigneur Ebola" qui peut régler "l'explosion démographique".

Opposition constante père-fille : pour le "punk" Jean-Marie Le Pen, comme l'a qualifié sa fille dans un entretien au magazine Causeur, les polémiques, voulues ou pas, font progresser le FN. Elles "l'arrachent lui au néant médiatique, pas le Front", rétorque Mme Le Pen, en "désaccord majeur" avec lui à ce sujet. "Ces déclarations n'entachent pas le crédit du FN mais le sien", lâche-t-elle.

(Lire aussi : France : entre les Le Pen père et fille, le courant ne passe plus)

 

"Il ne changera pas"
Reste que Jean-Marie Le Pen n'est pas que président d'honneur du FN, à ce titre membre de droit de toutes les instances du parti d'extrême droite : il est aussi candidat autoproclamé du parti pour les régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'une des principales cibles du FN.
"Il veut savonner la planche de sa fille. En l'occurrence, il a savonné la sienne en Paca ! C'est délibéré: il n'a jamais voulu gagner une seule élection de sa vie!" analyse un "mariniste".

Ces derniers temps, quelques responsables frontistes ont émis l'idée que Jean-Marie Le Pen s'interrogerait sur l'opportunité d'"y aller" ou pas. Marine Le Pen peut-elle lui retirer sa candidature, qui n'est pas encore officialisée par les instances du parti ? "Ça sera à elle de décider. Il faut mettre Jean-Marie Le Pen face à ses responsabilités: il ne veut pas le pouvoir, qu'il le dise."

 

(Lire aussi : Sans grande surprise, la droite sort victorieuse du second tour des départementales)

 


"Je ne peux pas prendre position aujourd'hui devant vous. Ce n'est pas à moi de répondre", abonde Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN et comme tous les frontistes très prudent sur les relations entre "Le Pen" et "Marine".
"Le FN de Marine Le Pen a déjà suffisamment démontré qu'il n'était pas du tout sur la même longueur d'ondes que Jean-Marie Le Pen à ce sujet-là. Les gens sont toujours sensibles à ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale, à la spécificité des camps. Mais ce que dit Jean-Marie Le Pen, tout le monde s'en fiche, je pense", veut-il croire aussi.
Pour un proche de Jean-Marie Le Pen, celui-ci "a la légitimité pour être candidat." Et ses déclarations ? "Il ne changera pas. Alors il faut faire avec."

Reste que les opposants au FN se sont immédiatement saisis de l'affaire. D'abord les associatifs : le Crif par un communiqué, SOS Racisme par des tweets affirmant que l'association "refera condamner" le patriarche frontiste pour ces propos, l'Union des étudiants juifs de France en annonçant une plainte. Les politiques aussi : les Jeunes socialistes, les UMP Renaud Muselier et Eric Ciotti - potentiels rivaux de M. Le Pen en Paca - ont dénoncé ces propos dans des tweets.
Un ponte de l'UMP dans la région se réjouissait il y a quelque temps: "Sa candidature, c'est un atout pour nous" par rapport à Marion Maréchal-Le Pen, sa petite-fille qui briguait aussi le poste.

 

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La présidente du FN, Marine Le Pen, a été contrainte une nouvelle fois jeudi de se désolidariser des propos de son père, qui a répété ses déclarations sur les chambres à gaz nazies, "détail de l'Histoire"."Je suis en profond désaccord sur le fond et sur la forme", a-t-elle indiqué à l'AFP.  Dans la matinée, Jean-Marie Le Pen avait réitéré sur BFMTV ses affirmations sur les...
commentaires (2)

Quand on est super droit on ne peut être qu'enfant de coeur du nazisme . Pauvre Marine Le Pen.

Sabbagha Antoine

17 h 14, le 02 avril 2015

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Commentaires (2)

  • Quand on est super droit on ne peut être qu'enfant de coeur du nazisme . Pauvre Marine Le Pen.

    Sabbagha Antoine

    17 h 14, le 02 avril 2015

  • Le Pen est gâteux ...! serait 'il lui même, en devenir d'être un détail de l'histoire....?

    M.V.

    16 h 57, le 02 avril 2015

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