Rechercher
Rechercher

À La Une - France

Départementales : la gauche "dos au mur", à deux ans de la présidentielle

L'enracinement du Front national confirme que le tripartisme s'installe durablement en France.

La gauche française, menacée de perdre plus de la moitié des 61 départements qu'elle administre, devait à tout prix mobiliser son électorat pour limiter sa dégringolade. AFP PHOTO / POOL / MEHDI FEDOUACH

Face à une droite rassemblée et à une extrême-droite qui s'enracine, le Parti socialiste au pouvoir en France s'attend ce dimanche à une défaite au soir d'un scrutin local qui pourrait être historique et de mauvais augure à deux ans de la présidentielle de 2017.

"Est-ce qu'ils (les électeurs) se sont levés ce matin?", a lancé en souriant le président François Hollande à un assesseur avant de voter dans son fief de Tulle, en Corrèze (centre). Une boutade qui n'en est pas une, car le taux de participation à ces élections départementales constituera un élément déterminant.

Sur les 40 millions de Français en âge de voter, seul un sur deux s'était déplacé il y a une semaine pour le premier tour de ce scrutin. Et la gauche, menacée de perdre plus de la moitié des 61 départements qu'elle administre, devait à tout prix mobiliser son électorat pour limiter sa dégringolade.

A Lille (nord), Paul, un agent d'entretien de 52 ans, a décidé d'aller voter, après s'être abstenu au premier tour. "C'est pour changer un peu le vote, la situation est catastrophique, peut-être que les choses changeront". Le Premier ministre, Manuel Valls, a multiplié les meetings ces dernières semaines afin de mobiliser ses troupes et de faire barrage au Front national (FN),qui a engrangé un quart des voix au premier tour. "Résistance, résistance, résistance face au parti d'extrême-droite !", a lancé vendredi soir M. Valls, pour qui le FN constitue "un danger mortel" et "peut gagner l'élection présidentielle".

Cet enracinement de l'extrême-droite dans le paysage politique français, longtemps caractérisé par un affrontement droite-gauche, confirme que le pays est entré dans le tripartisme, un phénomène "durable", selon le politologue Pierre Martin. "De plus en plus polarisé sur l'immigration et l'insécurité, ainsi que sur le sentiment de déclin économique de la France", l'électorat "considère que les partis installés ont échoué et ne sont plus crédibles", ajoute cet expert cité samedi par le quotidien Le Parisien.

 

(Lire aussi : Une société désormais « très clairement orientée à droite » ?)

 

'Dos au mur'

Au premier tour, la gauche s'est montrée désunie, la gauche radicale et les écologistes refusant de soutenir un gouvernement socialiste à la politique jugée trop libérale. Cet éparpillement a profité à l'opposition de droite: l'UMP de l'ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012), allié au parti de centre droit UDI, a nettement dominé le premier tour, avec 28,75% des voix contre 21,47% au Parti socialiste.

"Pour le deuxième tour, la priorité est de s'unir", soulignait en fin de semaine l'entourage du président François Hollande, qui espère qu'un bon report des voix de la gauche radicale sur les candidats socialistes permettra d'endiguer "la vague" du parti d'extrême-droite dirigé par Marine Le Pen. Le FN a pour la première fois la possibilité de l'emporter dans plusieurs départements, notamment dans le Vaucluse (sud), où s'est implantée Marion Maréchal-Le Pen, nièce de la présidente du FN et étoile montante du parti. L'extrême-droite pourrait par ailleurs s'imposer dans l'Aisne et le Pas-de-Calais, dans le nord de la France.

Toute la semaine, Manuel Valls a fustigé le refus de Nicolas Sarkozy de soutenir les candidats socialistes dans les duels FN-PS du second tour. Dénonçant "un chèque en blanc donné au Front national", le Premier ministre a appelé au rassemblement "des républicains". Très engagé dans la campagne, Manuel Valls devrait rester à son poste quelle que soit l'issue du vote, mais un remaniement pourrait intervenir début avril, avec le retour au gouvernement de ministres écologistes.

La période est délicate pour le président Hollande, toujours très impopulaire alors que l'économie française semble encalminée et que le chômage reste à des niveaux record. Inquiet, un proche du président anticipe "une amplification" ce dimanche du revers du premier tour. A deux ans de la présidentielle, François Hollande est "dos au mur". "A la tête d'une majorité très affaiblie et éclatée, il est sans marge de manoeuvre pour de nouvelles réformes: tout le monde (dans son entourage) a peur de son élimination dès le premier tour (de la présidentielle) en 2017", ajoute ce proche.

 

Lire aussi
Marine Le Pen fustige le communautarisme, "cancer de notre société"

Marine Le Pen accuse le gouvernement "d'utiliser la douleur du pays"

L'irrésistible ascension du FN sème le désarroi à gauche comme à droite

 « Le FN ? Pourquoi pas... On n'a pas essayé »

 

Face à une droite rassemblée et à une extrême-droite qui s'enracine, le Parti socialiste au pouvoir en France s'attend ce dimanche à une défaite au soir d'un scrutin local qui pourrait être historique et de mauvais augure à deux ans de la présidentielle de 2017.
"Est-ce qu'ils (les électeurs) se sont levés ce matin?", a lancé en souriant le président François Hollande à...

commentaires (1)

Voilà... le début de la fin annoncée du socialisme Made In France...! of course c'est une niouze de l' AFP...

M.V.

13 h 33, le 29 mars 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Voilà... le début de la fin annoncée du socialisme Made In France...! of course c'est une niouze de l' AFP...

    M.V.

    13 h 33, le 29 mars 2015

Retour en haut