L'intervention lancée par l'Arabie saoudite au Yémen a provoqué la colère de l'Iran et de ses alliés, alors que les États-Unis et les Arabes ont clairement affiché leur soutien à l'action de Riyad.
Ainsi, le président iranien Hassan Rohani a condamné hier « l'agression militaire » contre le Yémen lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre britannique David Cameron, selon le site de la présidence iranienne. « Les ingérences militaires étrangères sont très dangereuses et renforcent la crise », a par ailleurs déclaré M. Rohani lors d'un entretien téléphonique avec le président français François Hollande, ajoutant que « la solution du problème yéménite n'est pas militaire ». De son côté, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, présent à Lausanne (Suisse) pour les négociations nucléaires, a affirmé que cette opération provoquera « davantage de morts », « créera plus de tensions dans la région et n'apportera aucun bénéfice à aucun pays ». Cette intervention risque, selon lui, de faire le jeu des jihadistes. Le président de la Commission de la sécurité nationale et politique étrangère au Parlement iranien, Alaeddine Boroujerdi, a pour sa part qualifié l'Arabie saoudite d'irresponsable. Il a en outre accusé les États-Unis de soutenir les frappes aériennes saoudiennes sur le Yémen, affirmant que l'Arabie saoudite et les pays du Golfe n'auraient pu lancer une telle intervention sans « autorisation américaine ».
L'Irak condamne
Le chef de la diplomatie irakienne a, lui aussi, condamné hier l'intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite, se disant pour une solution « pacifique ». « Nous ne sommes pas avec la frappe et nous ne sommes pas avec l'intervention étrangère », a indiqué à l'AFP le ministre des Affaires étrangères irakien, Ibrahim al-Jaafari.
Côté américain, la Maison-Blanche a exprimé son inquiétude concernant les « activités iraniennes » au Yémen. Les Américains « ont des informations sur le transfert iranien d'armes qui contribuent à la déstabilisation et à la menace pesant sur le gouvernement légitime », a déclaré Alistair Baskey, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). Parallèlement, le secrétaire d'État John Kerry a « salué le travail de la coalition qui agit militairement contre les houthis » lors d'une conférence téléphonique avec ses homologues du Conseil de coopération du Golfe à propos de la situation au Yémen, a indiqué un responsable du département d'État.
Même son de cloche du côté de la Ligue arabe, dont le secrétaire général Nabil al-Arabi a exprimé son « soutien total » à l'intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite. « C'est une opération contre des cibles appartenant aux houthis qui ont mené un coup d'État », a jugé M. Arabi. L'offensive des houthis « nous a obligés à répondre rapidement et à adopter les mesures nécessaires pour rétablir la paix et la sécurité », a renchéri le ministre des Affaires étrangères du Koweït, cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah.
Erdogan critique l'Iran
Le président islamo-conservateur turc a également vertement critiqué les activités de l'Iran au Yémen, dénonçant une volonté de « domination » iranienne dans la région. « Nous soutenons l'intervention de l'Arabie saoudite au Yémen », a-t-il répondu aux journalistes, cité par l'agence de presse progouvernementale Anatolie. « L'Iran déploie des efforts pour dominer la région. Comment cela peut-il être toléré », s'est interrogé Recep Tayyip Erdogan avant d'appeler l'Iran à « retirer toutes ses forces du Yémen, de la Syrie et de l'Irak ».
L'Union européenne s'est, pour sa part, inquiétée des « risques de graves conséquences régionales », après l'intervention militaire saoudienne. « Je suis convaincue que l'action militaire n'est pas une solution », a affirmé dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. L'UE a appelé « tous les acteurs régionaux » à « agir de manière responsable et constructive, afin de créer de façon urgente les conditions pour un retour aux négociations ».
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a, lui aussi, indiqué que la négociation était « la seule solution » pour résoudre la crise au Yémen.
(Source : AFP)
LES EXACTIONS DES IRANIENS ET DE LEURS MILICES RELIGIEUSES AGGRAVE LA GUERRE RELIGIEUSE DANS LA RÉGION... ET RISQUE UNE DÉFLAGRATION AUX DIMENSIONS INCONTRÔLABLES !!!
23 h 53, le 27 mars 2015