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Moyen Orient et Monde - Yémen

Hadi fait état de « l’échec d’une tentative de putsch »

Les combats à Aden ont fait au moins onze morts et 54 blessés.

Des miliciens fidèles au président Hadi ont pillé hier les casernes des forces spéciales, à Aden. Yaser Hasan/Reuters

La situation s'est de nouveau aggravée hier au Yémen où les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi ont réussi à reprendre le contrôle de Aden après de violents combats contre des unités rebelles.
L'intensité des combats, qui ont fait au moins onze morts et 54 blessés, a entraîné la suspension des vols à l'aéroport de Aden, où le trafic aérien n'avait pas repris en fin de journée, selon une source aéroportuaire. Sept membres des forces spéciales ont été tués et 23 blessés dans les combats alors que les « comités populaires » (supplétifs de l'armée) déploraient quatre morts et 31 blessés dans leurs rangs, selon les bilans donnés par les deux belligérants. Les routes menant à l'aéroport restaient fermées à la circulation par les forces loyales qui ont multiplié les barrages de contrôle dans divers quartiers de Aden, selon des sources de sécurité et des témoins. Les « comités populaires » ont en outre fait prisonniers 15 membres des forces spéciales en faction devant l'antenne locale de la Banque centrale du Yémen, a indiqué à l'AFP une source des forces spéciales.

 

(Lire aussi : « La rivalité régionale Riyad-Téhéran complique et amplifie le conflit au Yémen »)


Les affrontements avaient éclaté dans la nuit entre les unités d'un général rebelle, Abdel Hafedh al-Sakkaf, et des membres des « comités populaires », qui défendent le président Hadi, selon des sources de sécurité. Le général Sakkaf, dont les liens sont avérés avec les houthis et l'ex-président Ali Abdallah Saleh, refuse un ordre de limogeage du président Hadi. Il est à la tête d'une unité des forces spéciales comptant 1 000 à 2 000 hommes, lourdement armés et basés dans un camp situé dans un quartier central de Aden. Ce regain de violence « marque une escalade dans le conflit du Yémen (...) qui s'approche d'une guerre civile totale », a estimé l'expert Jason McGeown, du bureau Verisk Maplecroft basé en Grande-Bretagne. Il illustre aussi le rôle que continue à jouer l'ex-président Saleh qui, chassé du pouvoir en 2012, reste « une personnalité très influente dans le pays », selon lui.
Dans la journée, des troupes de l'armée conduites par le ministre de la Défense, le général Mahmoud al-Soubeihi, et soutenues par des chars et des blindés avaient été dépêchées pour épauler les « comités populaires ». « Soumis à un intense pilonnage, les hommes de Sakkaf ont été contraints de se retirer vers leur campement », situé à proximité du secteur nord de l'aéroport, selon une source militaire. En fin d'après-midi, les forces loyalistes sont entrées dans ce campement dont « elles ont repris le contrôle » alors que deux autres bases des troupes du général rebelle à Aden tombaient aux mains des partisans de M. Hadi, ont indiqué à l'AFP des sources de sécurité.

 

Hadi « n'a pas quitté le pays »
Dans la foulée, un avion de combat a effectué un raid contre le complexe du palais présidentiel, où se trouvait M. Hadi, mais sans le toucher. La DCA est intervenue pour repousser l'appareil, selon des sources de sécurité. Le président Hadi se retrouve ainsi dans une position très délicate, un mois après sa fuite de la capitale Sanaa passée sous le contrôle de la milice chiite des houthis. Dans un communiqué, le président a fait état de « l'échec d'une tentative de putsch » et appelé les forces armées à « refuser toutes les directives (...) de Sanaa ». « Le président Hadi a été évacué vers un lieu sûr, mais il n'a pas quitté le pays », a ensuite déclaré à l'AFP une source de la présidence.
Le gouverneur de Aden, Abdel Aziz ben Habtour, a confirmé l'évacuation du président et indiqué que le général Sakkaf, affaibli, avait dû quitter Aden sans préciser sa destination. Mais une source sécuritaire a indiqué que « Sakkaf s'est rendu au gouverneur de Lahj, Ahmad al-Majidi, qui avait offert sa médiation ».
Plus au nord, cinq agents des forces de sécurité ont été tués dans une attaque armée par des inconnus contre leur caserne à Houta, chef-lieu de la province de Lahj, selon des sources de sécurité.
Par ailleurs, le groupe Ansar al-charia, émanation locale d'el-Qaëda, a revendiqué l'assassinat la veille à Sanaa de Abdel Karim al-Khiwani, un journaliste réputé et chargé de l'information au sein de la milice des houthis.

 

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