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À La Une - Diplomatie

Washington annonce une "réévaluation" de son soutien diplomatique à Israël à l'Onu

Netanyahu plaide pour des négociations "sincères", mais sous conditions, avec les Palestiniens.

"Je ne suis revenu sur aucune chose que j'ai dite dans mon discours il y a six ans, lorsque j'avais appelé à une solution avec un Etat palestinien démilitarisé, qui reconnaît l'Etat hébreu", a souligné jeudi 19 mars 2015 Benjamin Netanyahu. AFP PHOTO / THOMAS COEX

La Maison Blanche a indiqué jeudi qu'elle allait "réévaluer" son soutien diplomatique à Israël à l'ONU après la remise en cause par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d'une solution à deux Etats, tout en précisant n'avoir pris aucune décision à ce stade. Un éventuel changement de position de Washington au Conseil de sécurité de l'ONU, où Israël peut historiquement compter sur un indéfectible soutien américain, pourrait permettre l'adoption d'une résolution sur une solution à deux Etats le long des frontières d'avant 1967.

"Les décisions prises par les Etats-Unis aux Nations unies étaient basées sur cette idée d'une solution à deux Etats", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama. "Maintenant que notre allié (Israël) a dit qu'il n'était plus engagé dans cette voie (...) cela signifie que nous devons réévaluer notre position sur ce sujet et c'est ce que nous ferons", a-t-il ajouté, prenant soin de préciser qu'"aucune décision" n'avait été prise à ce stade. L'engagement envers une solution à deux Etats "est le socle de la politique américaine vis-à-vis de cette région", a martelé M. Earnest, jugeant que, dans la mesure où cette fondation avait été "érodée", les décisions politiques des Etats-Unis dans différentes enceintes multilatérales, dont les Nations unies, devraient entre réexaminées.

La Maison Blanche a par ailleurs précisé que Barack Obama, qui n'a pas encore eu d'échanges avec M. Netanyahu depuis sa large victoire lors des élections législatives de mardi, pourrait l'appeler jeudi dans la journée.

 

(Pour mémoire : Entre Obama et Netanyahu, rien ne va plus)

 

Netanyahu plaide pour des négociations "sincères", mais sous conditions, avec les Palestiniens

Sur la chaîne américaine NBC, M. Netanyahu a tenté l'apaisement, affirmant qu'il ne voyait "aucune alternative à la coopération" et assuré que malgré les "différends" avec l'administration Obama, "nous travaillerons ensemble".

Un peu plus tôt, le Premier ministre israélien sortant, quasi-assuré de former le prochain gouvernement en Israël, avait démenti avoir dit qu'il n'accepterait jamais la création d'un Etat palestinien, arguant que les conditions n'étaient tout simplement pas réunies. "Je ne suis revenu sur aucune chose que j'ai dite dans mon discours il y a six ans, lorsque j'avais appelé à une solution avec un Etat palestinien démilitarisé, qui reconnaît l'Etat hébreu. J'ai simplement dit que, aujourd'hui, les conditions pour cela ne sont pas réunies", a déclaré M. Netanyahu à la chaîne américaine Fox News.

Ces déclarations n'ont cependant pas convaincu les Palestiniens qui ont répété leur détermination à poursuivre leur offensive diplomatique et à rompre la coopération sécuritaire avec l'Etat hébreu.

M. Netanyahu avait enterré lundi l'idée de la création d'un Etat palestinien dans une manoeuvre de dernière minute pour rallier la droite et les indécis avant les élections.

Après avoir mis à mal les relations avec le grand allié américain en défiant le président Obama à la tribune du Congrès à Washington, le Premier ministre israélien sortant a par ailleurs plaidé pour "la paix" sur NBC, tout en assortissant son appel à des négociations "sincères", des conditions qu'il pose habituellement. Il a en outre exhorté les dirigeants palestiniens à "abandonner leur pacte avec le Hamas" qui contrôle toujours la bande de Gaza malgré un accord de réconciliation qui devait voir l'Autorité y reprendre la main. Pour revenir à la table des négociations, les Palestiniens devront reconnaître Israël comme un "Etat juif" et assurer "une vraie sécurité afin d'avoir une solution à deux Etats qui soit réaliste", a-t-il encore dit.

Les Palestiniens rejettent de longue date la première condition et la seconde est l'objet de toutes les spéculations alors que la direction palestinienne a entamé jeudi les préparations d'une mesure potentiellement explosive: la rupture de la coopération sécuritaire entre l'Autorité palestinienne et Israël. L'une des grandes inquiétudes devant la fin de cette coopération est une déstabilisation sécuritaire de la Cisjordanie et en réponse une extension de l'occupation militaire israélienne. Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est donné deux semaines pour mettre en place la fin de cette coopération.

 

(Lire aussi : « Ce sont les reports de voix au sein de la droite qui ont donné la victoire à Netanyahu »)

 

Instances internationales

Et parce que "le gouvernement israélien ne veut pas sérieusement d'une solution politique menant à l'instauration de deux Etats", le président Mahmoud Abbas a réaffirmé sa volonté de retourner devant les instances diplomatiques et judiciaires internationales pour obtenir l'Etat auquel les Palestiniens aspirent depuis 1948 et la création d'Israël. L'une de ces instances est la Cour pénale internationale (CPI) devant laquelle les Palestiniens entendent déposer leurs premières accusations de dirigeants israéliens pour "crime de guerre" dès le 1er avril.

 

(Lire aussi : Après la victoire de Netanyahu, une "conclusion s'impose : la nation doit être remplacée")

 

En Israël, la chasse aux portefeuilles ministériels était lancée après que les résultats quasiment définitifs des élections ont confirmé la large victoire de M. Netanyahu et une majorité potentielle de droite de 67 sièges sur 120, selon la commission électorale.

 

 

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