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Culture - Conférence de presse

« Ilik Ya Baalbak », parce que les civilisations perdurent « grâce à l’art et à la culture »...

Le 31 juillet, sur les marches du temple de Bacchus, le cri d'amour de plus de trente artistes libanais à la Cité du soleil. « Ilik Ya Baalbak », ou « À toi Ya Baalbeck ». Un titre plus qu'évocateur, une preuve de foi et d'union, lancé hier par le comité du Festival de Baalbeck lors d'une conférence de presse pour annoncer son premier spectacle de 2015.

Entourant Nayla de Freige, les ministres Pharaon et Araiji, Leila el-Solh Hamadé, Nada Sardouk et Hamad Hassan. Photo Michel Sayegh

« Persuadé que la création artistique et culturelle est une des valeurs rares qui fondent durablement les civilisations humaines – regardez Baalbeck ! – le Comité du festival souhaite placer cet événement sous le signe de la solidarité et de la pluralité. Ainsi non seulement nous avons commandé des œuvres à (plusieurs) créateurs, mais nous les avons invités à venir à Baalbeck, le soir de la représentation, pour se donner la main et exprimer chacun à leur manière leur attachement à Baalbeck. »

C'est en ces termes que Nayla de Freige, présidente du Festival de Baalbeck (FIB), a présenté hier les détails de Ilik Ya Baalbak, le spectacle d'ouverture de l'édition 2015, la Iftitéhiyeh comme elle l'a nommée, en présence des ministres du Tourisme et de la Culture, Michel Pharaon et Rony Araiji, et de la directrice générale du Tourisme, Nada Sardouk. À leur côté également, Leila Solh Hamadé, membre d'honneur du comité et partenaire de l'événement, le président de la municipalité de Baalbeck Hamad Hassan, et le mohafez de la Békaa, Bachir Khodr.
Ces dernières années, Baalbeck a traversé des moments difficiles avec les débordements du conflit syrien de ce côté-ci de la frontière. « On a pensé qu'il était de notre devoir, en tant que festival, de braver ces difficultés, de contrer en quelque sorte le destin ; qu'il était de notre responsabilité de rappeler l'importance culturelle et touristique de cette ville et de son site, emblème de notre patrimoine libanais, qui fait rêver les Libanais et les étrangers », a ainsi noté Mme de Freige.
Le FIB a alors fait appel à des écrivains, musiciens et artistes libanais « qui portent haut le nom de leur pays dans le monde ou qui entretiennent un lien privilégié avec Héliopolis, en leur demandant d'écrire, chacun selon son propre mode d'expression, une œuvre brève, une création, en hommage à Baalbeck, et enfin en les réunissant sur l'Acropole, lors d'une soirée exceptionnelle, où ces œuvres seront créées par l'Orchestre philharmonique du Liban et une brochette d'artistes locaux », indique le comité dans sa présentation.

Sold out à Aix
Nayla de Freige rappelle à ce titre qu'Ilik Ya Baalbak sera donné dans une version intimiste (piano, percussions, chant et poésie) le 7 juillet prochain dans le cadre de l'hommage que le Festival d'Aix-en-Provence rend au FIB, dans le prestigieux théâtre du Jeu de Paume. « Ce qui nous fait très plaisir c'est que les places de ce spectacle ont été vendues en quelques jours après l'ouverture de la billetterie. Sold out ! Les organisateurs du Festival d'Aix étudient actuellement la possibilité de le reprendre à Marseille, à la Villa Méditerranée. D'autres contacts sont en cours pour présenter ce projet protéiforme dans différentes capitales du monde. »
Après avoir remercié les ministres présents, Mme Solh-Hamadé et les représentants de la ville de Baalbeck, la présidente du festival a exprimé sa reconnaissance envers Walid Moussalem, le maestro Harout Fazlian, le poète Talal Haydar, les artistes Ghadi Rahbani, Rafic Ali Ahmad, Fadia el-Hage et le metteur en scène Nabil el-Azan.


En souvenir des « Nuits libanaises »
Le ministre de la Culture a ensuite pris la parole pour souligner l'importance de cet événement qui est, dit-il, « un gage d'attachement à la symbolique de la Cité du soleil. Baalbeck est une raison d'être fier. Elle l'a toujours été avec son festival, à travers les créations mondiales qui s'y sont succédé, les Nuits libanaises avec les Rahbani, Feyrouz, Nasri Chamseddine, Wadih el-Safi, Sabah et le poète ici présent Talal Haydar », a-t-il dit.
Et Rony Araiji d'ajouter que c'est un « retour à Baalbeck, aux sources, où la résistance culturelle croise la résistance que l'armée libanaise assume au quotidien, avec les habitants, sur les hauteurs de Baalbeck et qu'il nous incombe de saluer ». Un message fort repris par Michel Pharaon qui a également salué l'effort collectif autour de cette création originale.

Culture avant tout
Pour le metteur en scène Nabil el-Azan, « à chaque fois que le mot Liban est mentionné, il y a un acte de création artistique qui est impliqué. Le destin du Liban est dans la culture. Avant la politique. Avant l'économie ». Citant le poète français Saint-John Perse parlant de Georges Schéhadé, il a ajouté : « Le poète n'est-il pas celui qui déplace de nuit les bornes de la propriété foncière ? Il n'est pas évident qu'un pays aussi petit que le Liban, soit en train d'élargir ses frontières culturelles. Ilik Ya Baalbak sort de là, de ces artistes qui irradient la culture libanaise aux quatre coins du monde. Nous sommes tous redevables au Festival de Baalbeck pour cette flamme de création qu'il entretient », a-t-il lancé avant de conclure en nommant un à un les artistes qui ont répondu à l'appel de Baalbeck.
Chants, musiques, textes, langues, corps et images, tous uniques, tous variés et tous créés pour la circonstance, se donneront la main en ce 31 juillet. Le public aussi, pour l'occasion.
Un spectacle qui s'annonce fort en émotions.

 

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Spectacle protéiforme

Ce spectacle a été conçu à géométrie variable afin de tourner un peu partout dans le monde, explique Nayla de Freige, en précisant que l'impératif reste de préserver l'essence de cet hommage à Baalbeck, dans son double volet musical et littéraire. Que ce soit un simple récital en duo (piano et voix), ou alors un spectacle plus développé (orchestre à double formation, occidentale et orientale, solistes, danse, poésie... comme à Baalbeck).

 

 

La fine fleur des artistes

Pour rendre hommage à la Cité du soleil, des Libanais venus des quatre coins du monde « qui portent haut le flambeau du Liban culturel dans le monde » et « qui ont tous un attachement particulier à Baalbeck » participeront à cette ode à l'amour, orchestrée par le metteur en scène Nabil el-Azan. Côté textes, il y aura des morceaux inédits d'Adonis, Etel Adnan, Talal Haydar, Issa Makhlouf, Wajdi Mouawad, Salah Stétié et Nadia Tuéni. En musique, des créations originales de Abdel Rahman el-Bacha, Naji Hakim, Marcel Khalifé, Béchara el-Khoury, Ibrahim Maalouf, Zad Moultaka, Ghadi Rahbani et Gabriel Yared, toutes dédiées à Baalbeck. Côté interprétation, l'Orchestre philharmonique du Liban sous la conduite de Harout Fazlian, Fadia Tomb el-Hage (chant et texte) et Rafic Ali Ahmad (texte). À noter également la participation de Marcel Khalifé (chant), Ibrahim Maalouf (trompette), la troupe al-Majd sous la houlette de Khaled Naboush (dabké) et Tarek Rammo (danse-acrobatie).
Les costumes sont signés Rabih Kayrouz ; les images vidéo sont de Ali Cherri ; la coordination musicale de Zeina Saleh-Kayali ; Philippe Lacombe orchestre le jeu de lumières et Nadim Deaibes est assistant à la mise en scène.

 

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