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Économie - Liban - Marché de l’art

La collection Mokbel à l’honneur de la vente Christie’s

Christie's organise le 18 mars à Dubaï une vente aux enchères dédiée aux artistes de la région. Des œuvres de plus d'une trentaine d'artistes libanais sont au catalogue, dont certaines provenant de la collection Mokbel, l'une des plus importantes du Liban.

Nadine et Johnny Mokbel cèdent 14 tableaux d’artistes libanais à la vente aux enchères de Christie’s.

La prochaine vente aux enchères de Christie's (Dubaï) dédiée à l'art de la région pourrait dépasser le record de 12 millions de dollars établi en octobre dernier. Même si la région Mena n'a compté que pour 50 millions de dollars du marché de l'art mondial, elle est portée par une dynamique fortement haussière au niveau mondial : 2014 a été une année record avec un chiffre d'affaires de 15 milliards de dollars, contre un peu plus de 12 milliards en 2013.

Quelque 158 lots d'œuvres arabes, turques ou iraniennes seront mises à l'encan le 18 mars, dont 14 pièces de la collection de Johnny et Nadine Mokbel. Fondée en 1998, elle est devenue l'une des plus importantes collections privées du Liban, avec une centaine d'œuvres. Lors de la vente Christie's, le couple se dessaisit de toiles de Paul Guiragossian, Farid Aouad, Aref al-Rayess ou, pour la jeune génération, Ayman Baalbaki et Tagreed Darghouth. « Nous avons l'habitude de vendre une ou deux pièces chaque année. Cela fait partie intégrante du "métier" de collectionneur. Comme il faut savoir acheter, il faut savoir vendre, lorsque nous estimons le marché mûr pour un artiste », explique Johnny Mokbel. Les estimations de Christie's oscillent entre 745 000 dollars et 1,1 million de dollars pour ces quatorze tableaux.

Mais certaines œuvres pourraient exploser les compteurs, comme Babel (2005) d'Ayman Baalbaki (1975). Achetée en 2007 pour 7 000 dollars à la galerie Agial, alors que l'artiste était un illustre inconnu, la toile est aujourd'hui proposée entre 150 000 et 200 000 dollars. Preuve de son importance : cette réinterprétation du motif de la tour de Babel fait la une du catalogue de vente de Christie's. C'est un tableau très important dans l'œuvre de Baalbaki et dans l'art en général. Il réinterprète certes un motif classique, mais il fait aussi écho à notre actualité et nous dit : « Ne faites pas comme les gens de Babel, parlez-vous les uns les autres sinon vous courez à la catastrophe », commente le collectionneur. En 2013, Ya'illahi (2008) du même Baalbaki avait était adjugé pour 377 000 dollars (charges comprises) lors d'une vente de Sotheby's à Doha.

Paul Guiragossian (1926-1993) est l'autre vedette libanaise de cette vente de Christie's. Johnny et Nadine Mokbel proposent huit toiles de cet artiste prolixe, l'un des Libanais les mieux cotés qui a déjà sa place dans de grands musées comme celui du Vatican à Rome. Son œuvre Automne (1989), présentée ici, est estimée entre 150 000 et 250 000 dollars. Mais elle pourrait être adjugée plus cher : en 2012, La lutte de l'existence (1988) du même Guiragossian avait atteint le double de son évaluation initiale, soit 605 000 dollars (commissions incluses).

Les artistes libanais dominent
Si la collection Mokbel est le clou de ces enchères, d'autres collectionneurs et institutions ont également confié leurs œuvres à Christie's. Au total, une trentaine d'autres peintres libanais sont au catalogue, comme Chafic Abboud, dont la peinture Le Divan (1979), est estimée entre 120 000 et 180 000 dollars. Abboud est un autre habitué des records : en 2012, son Chemin d'Alep (1998) avait trouvé acquéreur pour quelque 387 750 dollars (commission comprise) lors d'une vente aux enchères de Christie's.

Reste à savoir si ces artistes feront le poids face à d'autres grands noms de la région. L'Iranienne Monir Farmanfarmaian (1924), dont on retrouve le travail au Metropolitan Museum of Art de New York, tient a priori la corde avec Zahra's image (2009), une œuvre valorisée autour de 350 000 à 500 000 dollars. Autre concurrent de taille : le Palestinien Suleiman Mansour (1947) dont la toile Le Chameau (exposée en 2014 au Beirut Exhibition Center) oscille entre 200 000 et 300 000 dollars, ou encore le Syrien Fateh Moudares (1922-1999) dont une huile (sans titre, datée de 1975) est proposée entre 200 000 et 250 000 dollars.

À ce jour, c'est le sculpteur iranien Parviz Tanavoli qui détient le record pour la région, avec The Wall (Oh Persepolis I), adjugée à 2,8 millions de dollars en 2008. Le peintre égyptien Mahmoud Saïd (1897-1964) le suit, avec une toile datant de 1934 adjugée 2,4 millions de dollars en 2010. « Le succès de la vente du 18 mars dépendra de trois à quatre grands acheteurs. S'ils sont présents ce jour-là, les prix peuvent s'envoler », explique Johnny Mokbel.

 

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