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Moyen Orient et Monde - Éclairage

En défiant Obama, Netanyahu à l’offensive avant les élections

Le Premier ministre israélien présente ses suggestions pour un « bien meilleur accord » avec l'Iran.

Le discours de Benjamin Netanyahu devant le Congrès s’est traduit par une légère progression, mais pas une percée du Likoud, le parti du PM. Mandel Ngan/AFP

En défiant ouvertement Barack Obama sur le nucléaire iranien, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, prend le risque de mettre à mal les relations avec Washington, mais il pourrait en tirer un bénéfice politique avant les législatives du 17 mars dans son pays.
La presse et les experts étaient partagés hier sur l'impact du discours de Washington sur la scène politique israélienne à moins de deux semaines d'un scrutin qui s'annonce incertain. Selon deux sondages rendus publics hier soir par la 10 et Aroutz 2, deux chaînes de télévision privées, le discours devant le Congrès s'est traduit par une légère progression mais pas une percée du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, qui est crédité de 23 députés sur 120, soit une progression de deux mandats en quelques jours. Le « Camp sioniste », la principale formation d'opposition dirigée par le travailliste Isaac Herzog, et ses associés centristes conduits par Tzipi Livni restent stables à 23 et 24 députés respectivement selon les sondages. Les commentateurs des deux chaînes ont estimé que M. Netanyahu reste pour le moment mieux placé qu'Isaac Herzog pour mobiliser une majorité avec des partis ultranationalistes et ultraorthodoxes.
Jusqu'à présent, le Premier ministre candidat à un nouveau mandat a réussi à réorienter le débat de la campagne électorale loin des questions socio-économiques, qui constituent son talon d'Achille, souligne le sondeur et stratège politique israélo-américain Stephan Miller. « Ce qui a aidé M. Netanyahu, ce sont les deux semaines passées à parler de ce discours, parce que chaque colonne de journal, chaque minute de télévision consacrées au discours, à l'Iran, aux relations israélo-américaines, c'est autant d'espace qui n'a pas été consacré aux questions économiques », explique M. Miller. Le chef du Likoud se montre « incapable de défendre un bilan ou de présenter une stratégie sur les questions qui intéressent le plus les électeurs, donc la meilleure stratégie est d'essayer de changer de sujet de conversation », poursuit-il.
Les partisans de M. Netanyahu insistent sur le fait que ce discours ne visait qu'à essayer d'empêcher un mauvais accord avec Téhéran. Mais ses opposants y voient surtout une tentative de gagner des voix. C'est « moitié-moitié » et les motivations étaient mêlées, estime Eytan Gilboa, spécialiste des relations israélo-américaines et de l'opinion à l'Université de Bar Ilan. « S'il ne s'agissait que de la question nucléaire, M. Netanyahu aurait pu s'y prendre autrement », par exemple en « repoussant le discours après les élections », alors qu'en parlant mardi, il a « éveillé le soupçon que tout cela était uniquement lié aux élections », selon lui.

« Changement d'attitude »
Sans surprise, les propos du Premier ministre ont été critiqués par les partis d'opposition, qui craignent qu'il ne mette à mal les liens avec le puissant allié américain. Mais M. Netanyahu semblait répondre à ces critiques hier soir en proposant dans un communiqué une « alternative » à l'accord en négociation et en présentant ses suggestions pour un « bien meilleur accord avec l'Iran ».
« J'ai proposé à Washington de recourir à deux paramètres dans tout accord avec l'Iran », a-t-il expliqué dans un communiqué. « Le premier consiste à imposer des restrictions plus dures sur le programme nucléaire iranien, ce qui permettrait de rallonger de plusieurs années le délai nécessaire à l'Iran pour produire des bombes », a précisé le Premier ministre. « Deuxièmement, j'appelle à lever ces restrictions uniquement lorsque l'Iran cessera de promouvoir le terrorisme, mettra fin à ses agressions contre ses voisins et cessera de menacer de détruire l'État d'Israël », a-t-il poursuivi.

Jonah MANDEL/AFP

En défiant ouvertement Barack Obama sur le nucléaire iranien, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, prend le risque de mettre à mal les relations avec Washington, mais il pourrait en tirer un bénéfice politique avant les législatives du 17 mars dans son pays.La presse et les experts étaient partagés hier sur l'impact du discours de Washington sur la scène politique...

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