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À La Une - Négociations

Nucléaire iranien : Washington veut un "bon accord"

Benjamin Netanyahu a affirmé mercredi qu'il ne souhaitait pas la guerre contre l'Iran, mais un "bien meilleur accord" sur le nucléaire que celui négocié actuellement par les grandes puissances.

Tout accord avec l'Iran sur son programme nucléaire doit être en mesure de recevoir l'approbation de la communauté internationale, a assuré mercredi le secrétaire d'État américain John Kerry. Reuters/Evan Vucci/Pool

Tout accord avec l'Iran sur son programme nucléaire doit être en mesure de recevoir l'approbation de la communauté internationale, a assuré mercredi en Suisse le secrétaire d'État américain John Kerry, après trois jours de négociations "difficiles" avec les Iraniens.

"L'objectif n'est pas d'obtenir n'importe quel accord, c'est d'obtenir le bon accord, capable de résister à un examen minutieux" par la communauté internationale, a déclaré à la presse M. Kerry au terme de trois jours de discussions à Montreux avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif.

"Depuis le début, ces négociations sont difficiles et intenses, c'est toujours le cas mais nous avons accompli des progrès et des choix importants doivent être faits", selon M. Kerry. Il prévoit pour un tel accord "un examen par des experts partout dans le monde, par les autres gouvernements (...), par le Congrès des États-Unis, par les pays de la région qui sont concernés".

Pour sa part, M. Zarif a fait état pour la télévision iranienne de "progrès" sur l'usine d'enrichissement de Fordo, le deuxième plus grand site d'enrichissement d'uranium de l'Iran et "sur la recherche et le développement" dans le domaine nucléaire. Mais il y a "toujours des différences notables sur les sanctions", selon lui. Il faut "faire des progrès sur l'enrichissement et le réacteur à eau lourde d'Arak", a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Quand le Mossad contredisait Netanyahu sur le nucléaire iranien)

 

Réponse à Benjamin Netanyahu

"Nous n'allons pas être distraits par des facteurs externes et politiques, nous allons continuer à être guidés par nos experts, nos scientifiques, nos intérêts nationaux et ceux de nos partenaires et alliés", a indiqué M. Zarif dans une sorte de réponse aux critiques exprimées mardi à Washington par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"En ce qui concerne toutes les objections que des pays ont quant aux activités iraniennes dans la région (...) le premier pas consiste à empêcher l'Iran de parvenir à une arme nucléaire. Sans accord, l'Iran aura la capacité d'aller de l'avant avec son programme nucléaire, nous en sommes sûrs", a ajouté M. Kerry, attendu en Arabie Saoudite. Le chef de la diplomatie américaine a aussi insisté sur l'importance de se doter des moyens de vérifier de façon durable les installations iraniennes.

M. Kerry rencontrera samedi à Paris ses homologues britannique, français et allemand. Les prochains entretiens bilatéraux entre Américains et Iraniens auront lieu le 15 mars, "probablement à Genève". Ces pourparlers doivent déboucher sur un règlement politique d'ici au 31 mars, puis à un texte technique complet d'ici au 30 juin/1er juillet, garantissant la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales.

Les représentants des grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et de la République islamique se retrouvent jeudi à Montreux pour faire le point sur ces trois jours de négociations.

 

(Lire aussi : Netanyahu vante l'alliance avec les États-Unis malgré la crise sur l'Iran)

 

Un "bien meilleur accord" 

M. Netanyahu a affirmé mercredi, au lendemain de son discours devant le Congrès américain, qu'il ne souhaitait pas la guerre contre l'Iran mais un "bien meilleur accord" sur le nucléaire que celui négocié actuellement par les grandes puissances.

"Au lieu d'empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires, l'accord en cours de discussion va faciliter son développement. L'alternative à ce mauvais accord ce n'est pas la guerre, mais un bien meilleur accord", a affirmé M. Netanyahu dans un communiqué. "J'ai proposé à Washington de recourir à deux paramètres dans tout accord avec l'Iran", a-t-il ajouté.

"Le premier consiste à imposer des restrictions plus dures sur le programme nucléaire iranien, ce qui permettrait de rallonger de plusieurs années le délai nécessaire à l'Iran pour produire des bombes", a expliqué le Premier ministre. "Deuxièmement, j'appelle à lever ces restrictions uniquement lorsque l'Iran cessera de promouvoir le terrorisme, mettra fin à ses agressions contre ses voisins, et cessera de menacer de détruire l’État d'Israël", a-t-il poursuivi. "Je crois que ces propositions constituent une alternative (...) à ce qui se trouve actuellement sur la table" des négociations, a-t-il souligné.

Dans un discours devant le Congrès à Washington, où il a été ovationné à plusieurs reprises, M. Netanyahu avait assuré mardi qu'un "accord avec l'Iran ne l'empêchera pas de produire des bombes atomiques". Le président Obama, qui a refusé de rencontrer M. Netanyahu lors de sa visite à Washington, a exprimé sa désapprobation en affirmant que ce discours n'apportait "rien de nouveau" et n'offrait aucune "alternative viable". Pour le président iranien Hassan Rohani, cité par l'agence Irna, "ce régime qui est lui-même le plus criminel et (...) terroriste prétend parler de paix et de dangers futurs alors qu'il est lui-même la source du principal danger pour la région".

A son retour en Israël mercredi matin, M. Netanyahu a rejeté les critiques de M. Obama et s'est félicité des réactions "encourageantes tant des Démocrates que des Républicains" à son discours.

 

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