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À La Une - diplomatie

Netanyahu à Washington "pour une mission cruciale et même historique"

La visite du Premier ministre israélien vise à torpiller l'accord international sur le nucléaire iranien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est recueilli samedi soir sur le lieu le plus sacré du judaïsme, quelques heures avant de s'envoler pour Washington pour tenter de torpiller les négociations sur le nucléaire iranien. REUTERS/Marc Sellem/Pool

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit arriver dimanche à Washington pour une mission "historique" visant à torpiller l'accord international sur le nucléaire iranien que les Etats-Unis, au contraire, font tout pour sceller d'ici un mois.

Ce règlement historique entre les grandes puissances et la République islamique qui doit être signé au plus tard le 31 mars provoque un nouveau très sérieux coup de froid entre les alliés israélien et américain. Symboliquement, au moment où le chef du gouvernement israélien quittait dimanche l'aéroport Ben Gourion pour se rendre aux Etats-Unis, le secrétaire d'Etat John Kerry partait vers l'Europe pour un nouveau cycle de discussions internationales avec l'Iran.

M. Netanyahu doit faire un discours lundi devant la conférence annuelle du lobby américain pro-israélien Aipac, avant de s'adresser solennellement mardi au Congrès, entièrement contrôlé par les républicains, puis de rentrer en Israël. Il estime qu'un accord entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) avec l'Iran ne l'empêcherait pas de se doter de la bombe atomique. Une arme nucléaire aux mains de la puissance chiite est un chiffon rouge pour Israël mais aussi pour l'administration de Barack Obama qui, si elle mise à tout prix sur la diplomatie avec Téhéran, n'a jamais totalement exclu l'option militaire.

"Je pars pour Washington pour une mission cruciale et même historique. J'ai le sentiment d'être l'envoyé de tous les citoyens d'Israël, même de ceux qui ne sont pas d'accord avec moi, et de l'ensemble du peuple juif", a déclaré M. Netanyahu, juste avant d'embarquer pour la capitale américaine. "Je ressens une inquiétude profonde et sincère pour la sécurité de tous les citoyens d'Israël, et pour le destin de notre pays et de notre peuple. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer notre futur", a-t-il ajouté.

 

(Pour mémoire : Netanyahu déterminé à aller à Washington, Obama à ne pas le rencontrer)



Washington ulcéré
Mais ce voyage, en pleine campagne électorale pour les législatives israéliennes du 17 mars, ulcère le gouvernement américain. Furieuse de cette visite organisée dans son dos par le speaker de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, la Maison Blanche a exclu toute rencontre avec M. Netanyahu. Et le vice-président Joe Biden, qui assiste traditionnellement aux discours de dirigeants étrangers, doit se rendre aussi -opportunément- au Guatemala.
John Kerry sera donc aussi hors des Etats-Unis.

 

(Lire aussi : Entre Obama et Netanyahu, rien ne va plus)


La conseillère à la Sécurité nationale de la Maison Blanche Susan Rice avait fustigé cette semaine une initiative "destructrice pour les bases mêmes des relations américano-israéliennes". Du jamais vu depuis des années entre les alliés aux liens régulièrement présentés comme "indestructibles".

"C'était bizarre, voire unique, de l'avoir appris de la bouche du speaker de la Chambre et que le gouvernement n'ait pas été inclus dans le processus. Mais l'administration ne cherche pas à politiser cela", a assuré toutefois dimanche John Kerry sur la télévision ABC, juste avant de grimper dans son avion.
"Le Premier ministre d'Israël est bien sûr le bienvenu pour parler aux Etats-Unis et nous n'avons jamais eu dans l'Histoire une relation plus étroite qu'aujourd'hui avec Israël, en termes de sécurité", a-t-il ajouté, en signe d'apaisement.
Les deux hommes se sont encore parlés samedi au téléphone à propos de l'Iran, a confié dimanche un diplomate américain.


En Suisse en début de semaine prochaine, M. Kerry reverra à plusieurs fois reprises son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Ce dernier a fustigé samedi "Monsieur Netanyahu qui est contre toute solution", jugeant que ses efforts pour faire capoter l'accord sur le nucléaire seraient "infructueux".
Mieux, selon un proche conseiller politique du président iranien Hassan Rohani, Hamid Aboutalebi, le voyage du Premier ministre israélien "profitera" in fine à la République islamique. Son "discours guerrier" renforcera "les failles" entre démocrates et républicains américains, entre le Congrès et le gouvernement, mais aussi entre "les Etats-Unis et le régime sioniste", a écrit M. Aboutalebi sur Twitter.

Le président américain Barack Obama a fait d'un rapprochement avec l'Iran une priorité de sa politique étrangère. Dans le même temps, ses relations personnelles avec le Premier ministre israélien sont notoirement mauvaises.

 

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit arriver dimanche à Washington pour une mission "historique" visant à torpiller l'accord international sur le nucléaire iranien que les Etats-Unis, au contraire, font tout pour sceller d'ici un mois.Ce règlement historique entre les grandes puissances et la République islamique qui doit être signé au plus tard le 31 mars...

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