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À La Une - reportage

Missions plein gaz pour les pilotes du Charles de Gaulle

"Qu'est-ce qui se passe si on n'a pas le tanker au bon endroit, si on a une panne, pas de radio....on essaie de prévoir un maximum, selon l'adage +Plan for the worst, hope for the best+".

Le Charles de Gaulle est engagé depuis le 23 février 2015 dans la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). AFP PHOTO / PATRICK BAZ

Avant chaque mission au-dessus de l'Irak, "Helmut", pilote de Rafale, passe son vol en revue dans les moindres détails, sans oublier tout ce qui pourrait venir le troubler, de la panne au problème de ravitaillement.
"On répète toute la séquence comme une scène pour un spectacle", raconte-t-il sur le porte-avions français Charles de Gaulle, au nord du Golfe, au lendemain de sa première mission dans le ciel irakien.

Les préparatifs commencent dès la veille de l'opération. Helmut (son nom de guerre) prend alors connaissance de la "boîte" (espace aérien) dans laquelle il va opérer, avec d'autres avions de la coalition internationale antijihadistes, et du "travail" qu'on attend de lui. Il s'enquiert des conditions météo qui vont dicter le type d'armements à embarquer, à guidage GPS si le temps est couvert ou à guidage laser, et des plans de ravitaillement, essentiels à la bonne marche de la mission, qui peut en comprendre jusqu'à cinq.

Au tout début de l'engagement, les pilotes doivent aussi "s'approprier tous les numéros des zones, des fréquences" dont ils auront besoin durant leurs six heures de vol, souligne Helmut, qui a adopté ce nom de guerre à cause de "liens avec l'Allemagne". Il n'en dira pas plus sur son identité, tout l'équipage du Charles de Gaulle étant soumis à de strictes conditions d'anonymat à l'heure des opérations contre l'organisation Etat islamique (EI). Ceux qui témoignent le font hors caméra ou à visage caché.

Le jour de la mission, le compte à rebours démarre trois heures avant le vol. Le pilote est informé des derniers changements tactiques sur la ligne de front. Puis il va "chair flyer", littéralement "voler dans un fauteuil", c'est-à-dire répéter toute la séquence avec son équipier (chaque patrouille comprend deux Rafale monoplace).
"Qu'est-ce qui se passe si on n'a pas le tanker au bon endroit, si on a une panne, pas de radio....on essaie de prévoir un maximum, selon l'adage +Plan for the worst, hope for the best+ (prévois le pire, espère le meilleur)", relate Helmut qui, comme tous ses camarades, a reçu une formation aux Etats-Unis.

"Epuisé"
Il est ensuite temps d'enfiler sa combinaison anti-G, d'y glisser un pistolet au cas où et d'aller "aux avions" sur le pont, où mécanos et "boum" (responsables de l'armement) attendent pour un dernier tour d'inspection de l'appareil.
Dès le décollage, le pilote est tout à sa mission, même s'il lui faut encore une demi-heure pour rallier l'Irak puis une heure jusqu'au théâtre d'opérations.

"On a énormément de fréquences à gérer, différents contrôleurs à appeler, parfois simultanément. Des contrôleurs civils, au Koweït, en Irak. Des contrôleurs tactiques sur l'aspect militaire des opérations", décrit Helmut.
"Et le +JTAC+ (Joint terminal attack controller), point de contact dans la zone dans laquelle on est assigné, qui nous donne les objectifs à surveiller ou frapper". De fait, les avions de chasse sont assistés par des relais au sol, généralement des forces spéciales.

Une fois sur zone, le Rafale a environ trois heures devant lui pour des missions de reconnaissance ou de frappes ainsi que plusieurs ravitaillements qui demeurent, malgré les nombreux entraînements, un exercice d'équilibriste.
L'avion doit glisser une perche dans un panier, à des vitesses de 850 km/h, avec une marge de manœuvre de quelques centimètres. "On peut rester de longues minutes derrière à essayer de l'attraper !", résume Helmut.

Au retour, il faut encore tout donner pour l'appontage, une manœuvre risquée d'atterrissage sur une aire grande comme un terrain de tennis, a fortiori si les bombes n'ont pas été larguées et l'avion est lourdement armé.
"On est alors souvent épuisé (...) et quand on redescend de l'appareil, il se passe encore bien quatre heures avant que tout soit terminé", note Helmut.

Il faut d'abord "débriefer" techniciens, équipiers et état-major sur ce qui s'est passé en vol. Ensuite se déséquiper, rendre son pistolet et faire un compte-rendu écrit de la mission. Alors seulement, assure le pilote, on "sent les muscles qui remontent à la surface, littéralement".

 

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Le porte-avions "Charles-de-Gaulle" est dans l'Océan indien pour défendre la liberté du monde. Elle fait la guerre pour le compte de la France. "Un pays comme la France, s'il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre." Le Général de Gaulle, le 3/11/1959

Un Libanais

18 h 36, le 01 mars 2015

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Commentaires (1)

  • Le porte-avions "Charles-de-Gaulle" est dans l'Océan indien pour défendre la liberté du monde. Elle fait la guerre pour le compte de la France. "Un pays comme la France, s'il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre." Le Général de Gaulle, le 3/11/1959

    Un Libanais

    18 h 36, le 01 mars 2015

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