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À La Une - Cinéma

"Birdman", grand vainqueur d'une soirée d'Oscars très politisée

Julianne Moore et Eddie Redmayne sacrés meilleurs acteurs.

J.K. Simmons et Patricia Arquette, meilleurs seconds rôles, ainsi que Julianne Moore et Eddie Redmayne meilleurs acteurs (de gauche à droite) de l'édition 2015 des Oscars. AFP PHOTO / FREDERIC J. BROWN

La comédie noire "Birdman", d'Alejandro Inarritu, a décroché l'Oscar du meilleur film dimanche et a dominé une 87ème soirée des Oscars ponctuée de messages militants sur le droit des femmes et des minorités.
"Birdman" interprété par Michael Keaton, Edward Norton, Naomi Watts et Emma Stone entre autres, raconte un ex-acteur de films de super-héros qui tente de renouer avec la gloire au théâtre. Le film faisait notamment face à "Boyhood", "Selma", "Une merveilleuse histoire du temps" et "American Sniper".
"Birdman", produit, écrit et réalisé par le mexicain Alejandro Inarritu, partait favori avec neuf nominations. Il en a remporté quatre dont meilleur scénario, meilleur réalisateur et meilleur directeur de la photographie. "Un scénario qui démarrait avec un homme d'âge moyen assis en tailleur, ça ne menait nulle part, et pourtant nous sommes là", a ironisé le réalisateur mexicain.


Autres gagnants de la soirée, la comédie loufoque et surannée "The Grand Budapest Hotel", de Wes Anderson, a décroché 4 statuettes et le thriller musical "Whiplash", de Damien Chazelle, trois prix.


C'est la rousse Julianne Moore qui a été sacrée meilleure actrice pour son interprétation fine d'une malade d'Alzheimer dans "Still Alice". Le britannique Eddie Redmayne a, lui, été primé pour son interprétation puissante du cosmologue Stephen Hawking dans "Une merveilleuse histoire du temps". Il a rendu hommage au courage de ceux qui souffrent de la maladie de Charcot, comme le génial scientifique britannique.

 

Le compositeur français Alexandre Desplat --déjà nommé huit fois-- a, quant à lui, été primé pour la musique de "The Grand Budapest Hotel" ainsi qu'une autre "Frenchie", Mathilde Bonnefoy, qui a monté le lauréat du meilleur documentaire, "Citizenfour".

 

Les larmes de David Oyelowo
Dès l'ouverture de la soirée le présentateur Neil Patrick Harris avait donné le ton politique en lançant: "ce soir nous honorons les films plus blancs... pardon les plus brillants d'Hollywood", référence à la critique de la sélection de cette année, accusée d'être trop blanche et trop masculine. Il a poursuivi dans la même veine un peu plus tard en s'adressant à l'acteur noir David Oyelowo, qui incarne Martin Luther King dans le très acclamé "Selma", mais qui n'a pas été nommé pour l'Oscar du meilleur acteur. "Ahh! Vous l'aimez bien maintenant", a-t-il lancé à l'assistance.

 

(Lire aussi : La polémique sur le manque de diversité à Hollywood enfle à la veille des Oscars)


La chanson principale du film "Selma", "Glory", a remporté l'Oscar de la meilleure chanson, saluée par deux fois par une ovation debout, et faisant couler les larmes de David Oyelowo, bouleversé.
Common, qui l'interprète avec John Legend, a déclaré que "l'esprit" du pont de Selma, l'une des étapes marquantes de la lutte pour les droits des noirs-américains, "transcende les races, les orientations sexuelles". Le rappeur a rendu hommage à "ceux qui ont marché pour la liberté d'expression en France et au peuple de Hong-Kong" qui a manifesté pour plus de démocratie. "Il y a plus d'hommes noirs en prison ici maintenant que d'esclaves en 1850", a renchéri John Legend.


Autre instant fort de la soirée, "Citizenfour", film coup de poing sur le lançeur d'alerte Edward Snowden, qui a révélé le programme de surveillance massif du gouvernement américain, a remporté l'Oscar du meilleur documentaire. Edward Snowden "a révélé les menaces qui pèsent non seulement sur notre vie privée mais sur notre démocratie", a déclaré sa réalisatrice Laura Poitras, accompagnée par le journaliste Glenn Greenwald, à qui Snowden avait également fait ses révélations.
Dans un communiqué, l'ex-conseiller de la CIA poursuivi par les Etats-Unis et réfugié en Russie a félicité la réalisatrice pour "son film courageux et brillant", ajoutant que "quand les citoyens travaillent ensemble, ils peuvent changer le monde".


La blonde Patricia Arquette, qui a reçu l'Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation de mère-courage dans "Boyhood", n'a pas été en reste. Elle a salué "toutes les femmes qui ont porté un enfant", et appelé à "l'égalité de droits et salaires" pour les américaines.
Alejandro Gonzalez Inarritu a lui aussi lancé un message plus politique en rendant hommage à ses compatriotes, "ceux qui vivent au Mexique (...) et ceux qui vivent dans ce pays. (...) Je prie pour qu'ils soient traités avec la même dignité et respect que ceux qui les ont précédés dans cette nation incroyable d'immigrants".


C'est le brillant interprètes de seconds rôles J.K. Simmons qui avait reçu le premier prix de la soirée --meilleur second rôle-- pour son incarnation haletante d'un professeur de musique tyrannique dans "Whiplash", des mains de la comédienne Lupita Nyong'o, en fourreau blanc aux 6.000 perles.


Neil Patrick Harris a mené avec efficacité et humour la soirée, faisant rire tout le Dolby Theatre quand il a déboulé sur scène en slip blanc, parodiant "Birdman" et "Wiplash". Il a redonné de l'allant et un rythme à cette grand messe du cinéma parfois poussive.
La fantasque Lady Gaga a fait une magnifique interprétation des classiques de "The sound of music", rejointe sur scène par son interprète originale la mythique comédienne Julie Andrews, très émue.

 

 

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