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Liban - Présidentielle

Nouveau fiasco électoral place de l’Étoile, les Kataëb appellent la société civile à bouger

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a renvoyé la balle au leader du Hezbollah : « Je souhaite que sayyed Hassan applique à lui-même ses propres conseils. »

Les députés Kataëb, hier, au cours de leur conférence de presse au Parlement. Photo Sami Ayad

Le spectacle est devenu routinier : au Parlement, 52 députés attendent entre l'hémicycle et le hall que le secrétaire général de l'Assemblée, Adnane Daher, annonce le désormais traditionnel report de la réunion consacrée à l'élection d'un chef de l'État, faute de quorum. Prochain rendez-vous : le 11 mars, pour une vingtième séance. Vingt fiascos, ça devrait se célébrer !
Les députés Kataëb, Élie Marouni, Nadim Gemayel, Samer Saadé et Fadi Habre, ont tenu tout de suite après l'annonce du report une conférence de presse au cours de laquelle M. Marouni a donné lecture d'un communiqué, dans lequel ses collègues et lui ont mis l'accent sur le dysfonctionnement des institutions étatiques qu'ils ont attribué en grande partie à la vacance présidentielle et, dans une relation de cause à effet, au fait que deux grands blocs parlementaires, celui du Hezbollah et celui du CPL, bloquent l'élection d'un nouveau président, en boycottant les réunions électorales. « On aurait souhaité que la présidentielle avance dans les dialogues en cours (...) mais il semble que nous sommes bel et bien engagés dans la routine mortelle d'un État sans président en quête de mécanismes de maintien d'un gouvernement formé de 24 présidents », a indiqué M. Marouni avant de s'attarder sur la crise gouvernementale et l'ensemble des crises syndicales et des problèmes de sécurité qui secouent le pays. « Nous nous adressons aux parties concernées et notamment à ceux qui boycottent les réunions électorales pour leur demander s'ils n'en n'ont pas assez de paralyser l'État, de le pousser vers l'effritement, au profit de leurs intérêts personnels, et d'assister en spectateurs aux dangers qui guettent le pays, comme s'ils ne les concernent pas », a ajouté le député en leur faisant assumer la responsabilité de la vacance présidentielle qui risque, selon lui, de s'étendre au Parlement et au gouvernement « qui vit à l'ère du fédéralisme avec plusieurs groupes appartenant chacun à un bloc et faisant chacun cavalier seul, sans se soucier du pays ».
Il a conclu en appelant les pôles engagés au dialogue à mettre le dossier de la présidentielle en tête de leurs priorités et en invitant la société civile à réagir pour « défendre la tête de l'État ». « Si elle souhaite réellement avoir un État et un président, il faut qu'elle bouge. Nous la soutiendrons », a martelé Élie Marouni.

Geagea : Une libanisation est toujours possible
Faisant écho aux Kataëb, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a également mis l'accent sur l'érosion de l'État du fait de la vacance présidentielle, dressant un tableau sombre de la situation dans le pays. Au cours de la conférence de presse qu'il a tenue à Meerab aussitôt après l'annonce du report, M. Geagea a rebondi sur un commentaire du président de la Chambre, Nabih Berry, selon lequel « les Libanais ont raté l'occasion qui leur a été fournie de libaniser l'échéance présidentielle », pour souligner qu'« il n'est pas trop tard de la libaniser » et que « tout n'est pas encore perdu pour peu que les 128 députés se rendent à l'hémicycle afin d'élire un président ».
Dans ce cadre, il a trouvé « comique » le conseil du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, qui avait demandé aux Libanais, dans son dernier discours, de ne pas attendre des changements régionaux ou les résultats des dialogues irano-américains ou irano-saoudiens. « Ce qui est drôle, c'est ce que je n'ai pas su à qui sayyed Hassan adressait ses paroles. À nous ? Les composantes du 14 Mars et les blocs Berry et Joumblatt n'ont raté aucune réunion électorale », a-t-il observé, avant de renvoyer la balle au leader du Hezbollah : « Celui qui boycotte ces réunions est celui qui attend des changements parce que celui qui y participe n'attend rien et veut seulement élire un président. Je souhaite que sayyed Hassan suive son propre conseil sans attendre un accord irano-américain ou des changements régionaux et qu'il envoie son bloc à la vingtième réunion électorale. »
M. Geagea a par ailleurs approuvé l'appel du leader du Hezbollah à la mise en place d'une stratégie nationale contre le terrorisme. « Sauf que cette stratégie commande la participation de toutes les composantes du pays et, surtout, que le pouvoir de décision soit détenu par le gouvernement et non pas par le Hezbollah », a-t-il dit, en assurant par ailleurs que les Libanais s'accordent sur le fait que le terrorisme et Israël sont leurs ennemis. « Ce sur quoi nous ne sommes pas d'accord, c'est le point de savoir qui décide des moyens de faire face à Israël, quand, comment et où ? Être d'accord sur le fait qu'Israël est notre ennemi ne signifie pas qu'il appartient au Hezbollah de lancer des opérations militaires contre Israël, suivant les intérêts stratégiques de l'Iran. Le rapt d'un soldat israélien ne nous gêne pas. Ce qui nous gêne, en revanche, c'est qu'une partie libanaise décide d'agir en solo. »
Samir Geagea a également contesté l'appel de Hassan Nasrallah à une coordination entre les deux armées et gouvernements libanais et syriens, en relevant que « près de 70 % des Libanais considèrent le régime de Damas comme étant criminel » et qu'il « représente une tumeur cancérigène qui a donné naissance à d'autres tumeurs similaires ».
Sur un autre plan, le leader des FL a assuré que le dialogue se poursuit avec le CPL et qu'une déclaration d'intentions est en voie d'élaboration. Il a reconnu que la mission reste difficile, en raison des divergences passées, et que c'est pour cette raison précise que les deux parties ont décidé d'aborder en premier les dossiers conflictuels, laissant de côté la présidentielle sur laquelle, a-t-il dit, elles portent deux regards différents.

Le spectacle est devenu routinier : au Parlement, 52 députés attendent entre l'hémicycle et le hall que le secrétaire général de l'Assemblée, Adnane Daher, annonce le désormais traditionnel report de la réunion consacrée à l'élection d'un chef de l'État, faute de quorum. Prochain rendez-vous : le 11 mars, pour une vingtième séance. Vingt fiascos, ça devrait se...

commentaires (2)

DAESCH A BRÛLÉ ET TUÉ LE PILOTE EN QUELQUES HEURES ET ÉGORGÉ LES VICTIMES EN QUELQUES MINUTES... ILS BRÛLENT LE PAYS ET TUENT L'ESPOIR ET LA VIE DES LIBANAIS DÉJÀ DEPUIS PLUS DE DEUX DÉCENNIES... NULLITÉS QUATORZISTES... REDEVENEZ DES UTILITÉS... OU DÉMISSIONNEZ !!!

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 10, le 19 février 2015

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Commentaires (2)

  • DAESCH A BRÛLÉ ET TUÉ LE PILOTE EN QUELQUES HEURES ET ÉGORGÉ LES VICTIMES EN QUELQUES MINUTES... ILS BRÛLENT LE PAYS ET TUENT L'ESPOIR ET LA VIE DES LIBANAIS DÉJÀ DEPUIS PLUS DE DEUX DÉCENNIES... NULLITÉS QUATORZISTES... REDEVENEZ DES UTILITÉS... OU DÉMISSIONNEZ !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 10, le 19 février 2015

  • Quand la société civile se bouge pour dénoncer vos excès Messieurs les députés, elle se fait tabasser par les forces de l'ordre...

    Ashjian Andreas

    08 h 22, le 19 février 2015

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