Les Palestiniens mettent en garde Netanyahu contre une visite aux colons de Hébron

Les Palestiniens ont mis en garde lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre le projet qui lui est prêté de rendre visite avant les élections de mars aux colons à Hébron, ville ultra-sensible symbole de l'occupation de la Cisjordanie.

La possibilité d'une telle visite est évoquée dans la presse israélienne avant les législatives anticipées du 17 mars. Les colons sont un électorat courtisé par la droite israélienne. Interrogé par l'AFP sur la réalité ou non d'un tel projet, le porte-parole du gouvernement israélien Mark Reguev n'a pas fait de commentaire.

"Nous tenons M. Netanyahu et le gouvernement israélien pour responsables de tout ce qui pourrait arriver après l'annonce de cette visite", a déclaré à l'AFP Xavier Abou Eid, porte-parole de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Sept cents colons israéliens ont chassé les Palestiniens du centre historique de Hébron pour s'y installer, de façon illégale aux yeux de la communauté internationale. Les 200.000 habitants palestiniens de la ville vivent dans la tension constante causée par la présence de ces colons extrémistes et des soldats israéliens déployés en masse pour les protéger.

La visite du président israélien Reuven Rivlin le 2 février avait déjà suscité l'agacement parmi les Palestiniens et les défenseurs israéliens des droits de l'Homme.
"Nous rejetons totalement cette visite car, avec elle, M. Netanyahu montre ses vraies intentions: détruire la solution à deux Etats et poursuivre la colonisation", a dit M. Abou Eid.

Les implantations israéliennes illégales au cœur des Territoires qui doivent constituer l'Etat auquel aspirent les Palestiniens sont un obstacle majeur à la résolution du conflit israélo-palestinien.
Hébron abrite un lieu de culte important vénéré à la fois par les musulmans, qui l'appellent la mosquée d'Ibrahim, et les juifs, qui l'appellent le Caveau des patriarches. C'est dans ce lieu de culte, désormais coupé en deux, d'une part une mosquée, de l'autre une synagogue, qu'un extrémiste juif avait tué 29 Palestiniens en prière en 1994.