Le directeur de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord au Quai d'Orsay, Jean-François Girault, a poursuivi hier ses entretiens avec les responsables libanais, en compagnie de l'ambassadeur de France, Patrice Paoli, dans le cadre des efforts qu'il déploie pour débloquer la présidentielle. Les milieux politiques affirment néanmoins que la visite de l'émissaire « n'a rien apporté de nouveau ».
M. Girault a été reçu hier par le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, à la rue Bliss. Les députés Atef Majdalani, Ziad Kadri, Khodr Habib et Bassem Chab, présents au bureau de l'ancien Premier ministre, n'ont toutefois pas pris part à l'entretien.
Le diplomate français s'est également entretenu avec le leader des Kataëb, l'ancien président de la République, Amine Gemayel, au domicile de ce dernier à Sin el-Fil. S'exprimant à l'issue de l'entretien, le président Gemayel a situé l'objet des échanges au niveau de la présidentielle. « La crise de la présidentielle s'amplifie. Il faut prendre conscience de ses répercussions et accélérer l'élection d'un président qui éloigne le danger de l'implosion du pacte national et du sabotage des mécanismes institutionnels », a déclaré le leader des Kataëb.
« J'ai invité Paris à sensibiliser la communauté internationale sur la dimension extérieure de la crise, sans occulter toutefois la responsabilité fondamentale des Libanais, surtout que nous tenons au caractère libanais de l'élection d'un chef de l'État », a-t-il ajouté, avant d'annoncer une nouvelle initiative pour débloquer la présidentielle. « Cette initiative allie l'exigence d'un président fort, défendue à l'unanimité, à l'impératif de respecter les procédures démocratiques et les règles parlementaires », a déclaré le président Gemayel, proposant que « les pôles maronites se présentent tous à la présidence, sans bloquer la voie à d'autres candidatures, de manière à ce que le jeu démocratique prenne son cours normal ».
Plus tôt dans la journée, Jean-François Girault a été reçu par le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, à Rabieh, en présence des députés Simon Abiramia et Alain Aoun, et du responsable des relations diplomatiques au Courant patriotique libre, Michel de Chadarevian. Notons que le leader du CPL a également reçu l'attaché militaire de l'ambassade du Brésil, Claudio Grilli.
Par ailleurs, la tournée de l'émissaire français a inclus hier un entretien avec le responsable des relations internationales du Hezbollah, Ammar Moussawi. Un communiqué du Hezbollah a précisé que « la rencontre a porté sur la situation au Liban et dans la région. Le dossier de la présidentielle a également été évoqué, ainsi que les efforts déployés par le responsable français à ce niveau, aussi bien à travers ses tournées dans les capitales de la région que ses entretiens avec des responsables officiels et des autorités politiques à Beyrouth ». Notons par ailleurs, toujours selon le communiqué du Hezbollah, que Ammar Moussawi a effectué une visite de condoléances à l'ambassadrice d'Espagne, Milagros Echevarria, pour la mort du soldat Francesco Toledo, membre du contingent espagnol de la Finul, tué par un bombardement israélien en réaction à l'attaque du Hezbollah dans les fermes de Chebaa.
Enfin, le diplomate français a été reçu à déjeuner par le chef de la Rencontre démocratique, le député Walid Joumblatt. Ce dernier s'est également entretenu en cours de journée, à Clemenceau, avec l'ambassadeur de Russie, l'ambassadeur du Yémen, l'ancien ministre Farès Boueiz et le député Khodr Habib.
Liban
Girault s’entretient avec Gemayel, Siniora, Aoun, Joumblatt et Moussawi
OLJ / le 05 février 2015 à 00h00
ILS LUI ONT FAIT PERDRE LA BOUSSOLE !
19 h 47, le 06 février 2015