Huit personnes ont été arrêtées mardi matin en Seine-Saint-Denis (région parisienne) et dans la région lyonnaise et placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête sur une filière jihadiste vers la Syrie, a annoncé le ministère français de l'Intérieur. "Ces individus sont soupçonnés de participer activement à l'enrôlement de jeunes Français dans le jihadisme", a précisé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans une déclaration à la presse retransmise par Twitter.
"Les personnes arrêtées, sept hommes et une femme, sont âgées de 21 à 46 ans. Trois d'entre elles ont été en Syrie et en sont revenues en décembre dernier", a détaillé une source proche du dossier. "Originaires de Turquie et du Maghreb", il s'agit de "membres d'un réseau francilien plus large, dont les membres ont rejoint la Syrie en trois vagues: mai 2013, été 2013 et septembre 2013. Des membres de ce réseau se trouvent également sur place", a ajouté cette source.
Ces arrestations ont été effectuées par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de la direction de la police judiciaire de la Préfecture de police de Paris, sur commission rogatoire de magistrats du pôle anti-terroriste, a-t-il ajouté.
Cette opération intervient une semaine après l'arrestation de cinq personnes à Lunel (Hérault), dans le sud de la France, mis en examen pour des raisons similaires.
L'opération de mardi matin est une "nouvelle manifestation" de la détermination totale du gouvernement dans la lutte contre le jihadisme, a fait valoir Bernard Cazeneuve.
Le gouvernement estime à environ 1 300 le nombre de ressortissants français actuellement concernés par des filières de recrutement de combattants islamistes pour la Syrie et l'Irak. Selon le ministre de l'Intérieur, 161 procédures judiciaires sont en cours et concernent 547 individus.
(Infographie : Le nombre de jihadistes français en hausse spectaculaire)
Bernard Cazeneuve a annoncé l'entrée en vigueur mercredi d'un nouveau décret d'application de la loi antiterrorisme, moins d'un mois après les attentats jihadistes qui ont fait 17 morts début janvier en France. Selon le ministre, il s'agit du décret précisant les conditions de blocage administratif des sites internet faisant l'apologie du terrorisme.
Bernard Cazeneuve a également annoncé qu'il irait mercredi à Bruxelles pour rencontrer les coordinateurs de la commission ad hoc du Parlement européen, afin de plaider pour l'instauration avant fin 2015 d'une base de donnée des passagers (PNR) aériens à l'échelle européenne.
"Ce système d'échange des données enregistrées des passagers des vols européens est en effet un moyen de mieux détecter les mouvements et agissements des jihadistes", a-t-il expliqué, selon le texte de son intervention. "Nous ne pouvons nous en passer plus longtemps : la bataille contre le terrorisme est aussi une course contre la montre et le chronomètre tourne", a-t-il ajouté.
Le ministre se rendra aussi, fin février, aux Etats-Unis pour y rencontrer ses "homologues américains ainsi que de grands opérateurs du Net comme Google, Facebook, Twitter, Microsoft et les inciter à rejoindre notre combat contre la propagande terroriste sur le Net et les réseaux sociaux".
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commentaires (4)
UNE AUTRE TÊTE DE L'HYDRE... MAIS IL EN POUSSERA BIEN D'AUTRES...
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 03, le 03 février 2015