Dîner-débat du Rotary Club Cosmopolitan sur la situation de la femme au Liban

À l'invitation de sa présidente, Lina el-Chaër, le Rotary Club Cosmopolitan de Beyrouth a organisé un dîner-débat à l'hôtel Phoenicia sur le thème de la capacitation de la femme au sein de la société libanaise.
Ont pris la parole à cette occasion, Hayat Arslane et Nadine Moussa. Le débat a été modéré par Rana Salhab. Dans son mot d'accueil, Lina el-Chaër a rappelé que ce n'est qu'à partir de 1989 que les Rotary Clubs ont été ouverts aux femmes, suite à l'amendement de leurs statuts.
Prenant à son tour la parole, Mme Salhab a relevé l'importance de la participation de la femme à la vie publique ainsi qu'au marché du travail, celle-ci étant, pour elle, un facteur positif de développement socio-économique et un élément capital dans la lutte contre la pauvreté. Mme Salhab a cependant fait remarquer que le nombre d'étudiantes dans les universités du Moyen-Orient est supérieur à celui des étudiants, alors que 25 % seulement des femmes du Moyen-Orient sont actives au plan économique.
Mme Arslane s'est attardée sur la présence féminine dans le monde politique. Elle a souligné que les Libanaises restent marginalisées. Elle a attribué cette lacune aux traditions sociales, aux lois ainsi qu'aux lois électorales qui n'assurent pas, selon elle, une bonne représentation et une participation politique équilibrée des femmes. « La représentation politique convient aux dirigeants politiques au lieu de garantir une vie nationale saine », a-t-elle déploré avant de mettre en relief également l'injustice à l'égard des femmes dans les lois sur le statut personnel et de dénoncer la promulgation d'une loi « déformée et vidée de son sens » sur la violence contre les femmes.
Nadine Moussa a pour sa part estimé que le Liban « est le deuxième pire pays au monde après le sultanat de Brunéi pour ce qui est de la participation de la femme à la vie politique ». Elle a aussi critiqué la nouvelle loi sur la violence contre les femmes qu'elle a qualifiée de tronquée, « dans la mesure où les députés n'ont pas inclus dans le texte les points que les ONG féminines jugeaient primordiaux ».