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Santé

Fibrillation auriculaire : un trouble qui touche près de 2 % de la population mondiale

La fibrillation auriculaire (FA) est un trouble du rythme cardiaque qui touche 1 à 2 % de la population mondiale. Généralement, la FA apparaît à un âge avancé, mais elle est de plus en plus diagnostiquée à un âge jeune, le mode de vie malsain étant pointé du doigt. S'il n'est pas traité, ce trouble peut se compliquer et entraîner un accident vasculaire cérébral. D'où l'importance d'un bon diagnostic et d'une prise en charge. Le point avec le Dr George Andrikopoulosis, directeur du département de cardiologie à l'hôpital Henry Dunant à Athènes, en Grèce, et vice-président de l'Institut de recherche et d'éducation sur les thromboses et les thérapies antithrombotiques. Le Dr Andrikopoulosis a accordé une interview à L'Orient-Le Jour, en marge des travaux de la conférence de Louxor, en Égypte.

Qu'est-ce que la fibrillation auriculaire ?
La FA est la cause d'arythmie cardiaque la plus fréquente. Le cœur se met à battre d'une manière irrégulière. Les patients qui en souffrent disent souvent que « le cœur est devenu fou ». Cela est vrai d'une certaine manière, puisque le battement cardiaque est accéléré. Malheureusement, la FA continue à être sous-diagnostiquée partout dans le monde. Or la prévalence de cette maladie est plus élevée qu'on ne le pense.

Quelle est la prévalence de ce trouble ?
Selon les derniers chiffres publiés aux États-Unis, il y a une dizaine d'années, la FA touche 1 % de la population. Au Moyen-Orient, la prévalence de la FA est de 1 à 1,5 % contre 2 % en Europe. Encore une fois, la prévalence augmente avec l'âge. Ainsi, 10 % des personnes âgées de plus de 80 ans souffrent d'une FA.

Quels en sont les symptômes ?

Le patient ressent essentiellement une palpitation cardiaque ou des battements rapides à la poitrine. Il peut également ressentir une douleur ou une pression à ce niveau, un essoufflement, une fatigue... Ces symptômes pouvant être attribués à d'autres maladies également, il est conseillé de consulter son médecin pour écarter le moindre doute, surtout si on a plus de 50 ans, parce qu'à partir de cet âge, la prévalence de la maladie augmente. Un électrocardiogramme permet de diagnostiquer une FA.

Quels sont les facteurs de risque de la FA ?
Les facteurs de risque les plus importants sont l'hypertension artérielle et l'âge. Plus on avance en âge, plus on a de risques de souffrir d'une FA. À cela s'ajoute le facteur génétique qui augmente de 5 à 10 fois le risque de FA.

Quid des complications ?
L'une des principales complications de la FA est l'accident vasculaire cérébral (AVC) qui peut être fatal dans 25 % des cas. Dans 50 % des cas, les patients s'en sortent, non sans un handicap. Le risque d'AVC augmente avec l'âge, mais il dépend aussi de l'état de santé du patient. Si, par exemple, il souffre en plus de diabète ou d'hypertension, il a plus de risques d'avoir un AVC. Une bonne prise en charge de la FA permet de diminuer ce risque d'au moins 30 %.

Pourquoi la FA est-elle de plus en plus diagnostiquée chez certains jeunes ?
Essentiellement à cause de l'hypertension, cette pathologie étant le principal facteur de risque de la FA. Or, de nos jours, l'hypertension artérielle est en train d'augmenter de façon considérable en raison du mode de vie malsain et du nombre sans cesse croissant des personnes affichant une obésité. De ce fait, la fibrillation auriculaire est diagnostiquée de plus en plus chez des patients jeunes. Par ailleurs, les médecins sont mieux sensibilisés à la FA et en recherchent mieux le trouble.

Comment peut-on la prévenir ?
La seule vraie prévention consiste à lutter contre l'hypertension artérielle et l'obésité dans les populations, en adoptant des stratégies nationales efficaces. Deuxièmement, la prévention consiste à diagnostiquer la FA le plus tôt possible. D'où l'importance de sensibiliser les médecins à la FA et de la détecter. Une fois diagnostiqué, le patient doit être mis sous traitement adéquat à base d'anticoagulants et non d'aspirine. L'aspirine est un antiagrégant plaquettaire. Or seul un anticoagulant est efficace contre la FA.

Existe-t-il des avancées thérapeutiques ?
Le développement, il y a une dizaine d'années, de la nouvelle famille d'anticoagulants reste probablement la plus importante innovation dans ce domaine. Cette nouvelle classe de médicaments a facilité la prise en charge de la maladie. Ainsi, il n'est plus nécessaire de consulter son médecin tous les mois pour surveiller le taux d'anticoagulants dans son sang, ou encore à modifier son régime alimentaire, comme c'était le cas avec l'antivitamine K. De plus, cette nouvelle classe a peu d'interactions avec d'autres médicaments. Comme elle a permis de diminuer de moitié les risques de saignement.

N. M.

La fibrillation auriculaire (FA) est un trouble du rythme cardiaque qui touche 1 à 2 % de la population mondiale. Généralement, la FA apparaît à un âge avancé, mais elle est de plus en plus diagnostiquée à un âge jeune, le mode de vie malsain étant pointé du doigt. S'il n'est pas traité, ce trouble peut se compliquer et entraîner un accident vasculaire cérébral. D'où...

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