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Économie - Hydrocarbures

L’Opep ne peut plus « protéger » le prix du baril de pétrole, selon les Émirats

Le ministre de l’Énergie des EAU, Souhaïl Mazroui, s’est dit « inquiet » du déséquilibre entre l’offre et la demande de pétrole. Photo AFP

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne peut plus « continuer à protéger un certain (niveau des prix du baril) », en chute libre depuis juin, a constaté mardi le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Souhaïl Mazroui, lors d'un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi.
Selon des analystes, certains pays riches de l'Opep comme les Émirats arabes unis sont prêts à accepter un prix bas pour pousser les producteurs de pétrole de schiste, en premier lieu les États-Unis, hors du marché. Le cartel a décidé fin novembre à Vienne de maintenir à 30 millions de barils par jour (mbj) son plafond de production, contribuant à l'effondrement des cours qui pourrait placer les producteurs d'hydrocarbures de schiste américains dans une situation où ils risquent de produire à perte.
Cette stratégie ne fait pas que des heureux au sein même de l'Opep. Le président iranien Hassan Rohani a assuré mardi que l'économie de son pays pouvait surmonter la chute des cours, et a prévenu les partisans d'une baisse des cours qu'ils « souffriront plus » que l'Iran. « Ceux qui ont planifié la baisse des prix du pétrole contre certains pays devraient savoir qu'ils le regretteront », a-t-il déclaré lors d'un discours à Bouchehr, sur la côte du Golfe.
Les prix du pétrole continuaient de chuter mardi en cours d'échanges européens, après notamment les propos du ministre émirati. Vers 11h40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 47,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,67 dollar par rapport à la clôture de lundi. Vers 08h00 GMT, il est même tombé à un nouveau plus bas depuis mars 2009, à 46,54 dollars. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance perdait 1,40 dollar à 44,66 dollars. Vers 11h10 GMT, la référence du brut américaine est descendue à 44,20 dollars, son plus bas niveau depuis mars 2009.
Ce très fort repli pose problème à plusieurs pays, dont le Venezuela et l'Algérie. Après s'être rendu en Iran et en Arabie saoudite, le président vénézuélien Nicolas Maduro est arrivé dans la nuit de lundi à mardi à Alger pour s'entretenir avec son homologue Abdelaziz Bouteflika et tenter de mettre sur pied une concertation entre les deux pays sur les prix du pétrole.

Appel aux pays non membres de l'Opep
M. Mazroui a indiqué que son pays était « inquiet » du déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché pétrolier, affirmant cependant qu'il ne pouvait « en être le seul responsable ». Il faisait allusion à l'augmentation de la production des pays non membres du cartel alors que la production de pétrole et de gaz liquide de schiste américaine a explosé ces dernières années, imposant une nouvelle donne au marché mondial. Avec 9 millions de barils par jour, les États-Unis se retrouvent maintenant concurrents directs de l'Arabie saoudite et de la Russie pour la place de premier producteur mondial d'hydrocarbures. Le ministre émirati a souligné que si l'Opep venait à réduire sa production, d'autres producteurs prendraient sa place sur le marché et qu'une telle mesure n'aurait pas d'effet sur les prix.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne peut plus « continuer à protéger un certain (niveau des prix du baril) », en chute libre depuis juin, a constaté mardi le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis, Souhaïl Mazroui, lors d'un forum sur l'industrie pétrolière à Abou Dhabi.Selon des analystes, certains pays riches de l'Opep comme les Émirats...

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