Rechercher
Rechercher

À La Une - Pétrole

Rohani : L'Arabie saoudite et le Koweït "souffriront plus" que l'Iran de la chute des cours du pétrole

L'Opep ne peut plus "protéger" le prix du baril, constatent les Emirats

"Ceux qui ont planifié la baisse des prix du pétrole contre certains pays devraient savoir qu'ils le regretteront", a déclaré le président iranien Rohani, le 15 janvier 2015, lors d'un discours à Bouchehr. AFP / IRANIAN PRESIDENCY WEBSITE / MOHAMMAD BERNO / HO

Le président iranien Hassan Rohani a assuré mardi que l'économie de son pays pouvait surmonter la chute des cours du pétrole, contrairement à d'autres producteurs comme l'Arabie saoudite et le Koweït qui "souffriront plus" que l'Iran.
Alors que le prix du baril est tombé à moins de 50 dollars, l'Iran et d'autres membres de l'Opep comme le Venezuela critiquent la politique de l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, qui refuse une baisse de la production pour faire remonter les cours.
"Ceux qui ont planifié la baisse des prix du pétrole contre certains pays devraient savoir qu'ils le regretteront", a déclaré M. Rohani lors d'un discours à Bouchehr, sur la côte du Golfe. "L'Iran ne sera pas sous pression de la baisse des prix du pétrole" et "il surmontera ce complot", a affirmé le président Rohani devant plusieurs milliers de personnes réunies dans un stade de la ville.


Téhéran enregistre un manque à gagner important dans ses recettes pétrolières alors que le budget gouvernemental a été basé cette année sur un baril à 100 dollars. Celui de la prochaine année iranienne (21 mars 2014-20 mars 2015) a été calculé avec un baril à 72 dollars mais les revenus pétroliers ne devraient compter que pour 33% de ce budget.


"Si l'Iran souffre de cette réduction (...) d'autres pays producteurs comme l'Arabie saoudite et le Koweït souffriront plus que l'Iran", a-t-il ajouté, rappelant la dépendance importante des deux monarchies du Golfe aux revenus pétroliers. Riyad, qui pompe quelque 9,6 millions de barils par jour (mbj), possède toutefois des réserves en devises estimées à 750 milliards de dollars.


Le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi a répété fin décembre que l'Opep n'allait pas réduire sa production même si les prix du brut tombent à 20 dollars le baril.


La chute des cours était également, mardi matin, au coeur d'une conférence organisée à Abou Dhabi, pendant laquelle le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, a constaté que l'Opep ne peut plus "protéger" le prix du baril de pétrole, en dégringolade depuis juin. "On ne peut plus continuer à protéger un certain (niveau des prix)", a déclaré le ministre en parlant de l'Opep dont font partie les Emirats arabes unis. "Nous avons connu une surproduction, venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé", a-t-il ajouté. Le ministre s'adressait à un forum pétrolier d'une journée à Abou Dhabi, appelé Gulf Intelligence UAE Energy Forum, auquel participe également l'ancien Premier ministre libanais Fouad Siniora.

 

(Lire aussi : Le pétrole bon marché, cadeau inespéré pour les consommateurs libanais ?)


Mardi matin, le pétrole cédait encore du terrain en Asie, frôlant des plus bas depuis six ans en raison d'une offre surabondante mais se maintenant au-dessus du seuil des 45 dollars le baril.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 71 cents, à 45,36 dollars mardi en Asie, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance abandonnait 70 cents à 46,73 dollars.
Le Brent avait fini lundi à Londres sous les 50 dollars pour la première fois depuis 2009 et les analystes prédisent un passage sous les 40 dollars dans les prochains mois.
La banque d'affaires Goldman Sachs anticipe un WTI à 41 dollars dans trois mois, à 39 dollars dans six mois avant un rebond jusqu'à 65 dollars dans un an, contre respectivement 70 dollars, 75 dollars et 80 dollars estimés auparavant, dans une note.
Pour le Brent de la mer du Nord également, les perspectives étaient maussades, les experts de la banque prévoyant un baril à 42 dollars dans trois mois, à 43 dollars dans six et à 70 dollars l'an prochain, contre 80, 85 et 90 dollars précédemment.


Le prix du baril est en recul depuis juin et la baisse s'est accélérée après une décision de l'Opep de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils.


M. Mazroui a déclaré que son pays était "inquiet" du manque d'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché pétrolier mais "ne peut pas en être le seul responsable". Il faisait allusion à l'augmentation de la production des pays pétroliers non membres du cartel.
Le ministre émirati a souhaité une rationalisation de la production des pays non membres de l'Opep, en insistant sur le fait que le niveau actuel des prix ne pouvait être maintenu. "Nous disons au marché et aux autres producteurs d'être rationnels, de suivre l'Opep et d'agir pour une croissance du marché", a-t-il déclaré.

 

(Dans la presse : Quand l'Iran subit la chute des cours du pétrole, le Hezbollah doit se serrer la ceinture)

 

Parallèlement, le président vénézuélien Nicolas Maduro a entamé, lundi soir, une visite d'Etat à Alger pendant laquelle il doit s'entretenir avec son homologue Abdelaziz Bouteflika, selon un communiqué de la présidence algérienne, cité par l'agence APS. Ces entretiens "seront l'occasion pour une concertation entre l'Algérie et le Venezuela, deux membres actifs de l'Opep, au sujet de l'actuelle crise des prix du pétrole, et sur les voies et moyens de parvenir à leur redressement, dans le cadre d'un effort élargi aux producteurs non-Opep", a indiqué une source officielle.

Dimanche, M. Maduro était en Arabie Saoudite après une visite la veille en Iran où il a eu des entretiens sur la dégringolade des prix de l'or noir.
En Algérie, la crise des prix du pétrole a eu pour conséquence une baisse de 10 milliards de dollars en six mois de ses réserves de change après une hausse continue depuis une dizaine d'années. Alger a demandé fin décembre à l'Opep de réduire sa production pour enrayer la chute des cours.

 

Lire aussi

Le plongeon des cours du pétrole va exacerber les tensions géopolitiques

Pétrole : les USA ont ouvert une boîte de Pandore

 

Le président iranien Hassan Rohani a assuré mardi que l'économie de son pays pouvait surmonter la chute des cours du pétrole, contrairement à d'autres producteurs comme l'Arabie saoudite et le Koweït qui "souffriront plus" que l'Iran.Alors que le prix du baril est tombé à moins de 50 dollars, l'Iran et d'autres membres de l'Opep comme le Venezuela critiquent la politique de...

commentaires (5)

Une Per(s)cée qui risque, elle, plus qu'une crise alimentaire : la famine !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

02 h 04, le 14 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Une Per(s)cée qui risque, elle, plus qu'une crise alimentaire : la famine !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 04, le 14 janvier 2015

  • POUR FAIRE AGENOUILLER QUELQU'UN... ON NE COMPTE PAS LES POTS CASSÉS... BUT : LE MARCHANDAGE DE TOUS LES DAESCHS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 10, le 13 janvier 2015

  • Je ne le croirai pas aveuglement , mais base sur des faits . Comment l'Iran nouvelle puissance regionale a t elle pu tenir après 35 ans d'embargo de sanctions et de diabolisation a tenir et a progresser ? Elle tiendra encore autant de temps parce que la mat grise transcende l'esprit bassement executoire de ses ennemis regionnaux associes aux occicons en deroute totale . Qui , rappelons le ne subissent aucun des affres que l'Iran nouvelle puissance mondiale endure . J'aime pas les perroquets , ils sont beaux ,mais repetent idiotement les idioties .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 18, le 13 janvier 2015

  • les plus grand perdant sont bien sur les pays qui voulaient faire plier l'occident avec le prix du petrole a la hausse (grace a un complot, voyez vous se ne sont pas seulement les pays occidentaux qui fomente des complots)esperant un soulevement des peuples .. mais voila l'arroseur arroser !!!

    Bery tus

    16 h 59, le 13 janvier 2015

  • Dans tous les cas, étant donné sa situation catastrophique ainsi que celle de l'Iran Per(s)cé, ni le Koweït ni l'Arabie ne pourraient tomber aussi bas !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 10, le 13 janvier 2015

Retour en haut