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Culture - Théâtre

« Tempête » shakespearienne force 10 et marionnettes géantes

Se laisser emporter par une spectaculaire « Tempête » causée par la « Shakespeare Theater Company ».

Prospero apaisant « La Tempête », avec sa fille Miranda.

La «Shakespeare Theater Company», une troupe basée à Washington qui célèbre le Barde depuis trois décades, a vu cette fois les choses en très grand. La distribution de haut standing de cette tragicomédie, «Tempête», comprend également des personnages plus grands que nature de par leur conception. Il s'agit de marionnettes géantes qui campent le rôle des éléments de la nature que va manipuler le duc de Milan, Prospero, déchu et exilé avec sa fille Miranda sur une île déserte, pour reprendre son dû. Le metteur en scène, Ethan McSweeny, a opté pour cet effet scénique qui, selon lui, fait écho à ces propos de Prospero sur la vie: «Spectacle illusoire et changeant car nous sommes tous faits de l'étoffe d'un rêve.» Pour cela, il a fait appel à un spécialiste en la matière, James Ortiz, qui a donné corps et vie à ces forces invisibles en en faisant tantôt des accessoires du décor, tantôt des acteurs. Il les a voulues visibles et même imposantes. Sa marionnette, Ariel (esprit positif de l'air et du souffle de vie), mesure 3 mètres de haut, avec la tête flottant au-dessus de son torse. Elle est couverte d'un voile de gaze mouvant et iridescent qui en fait la déesse des arcs-en-ciel. L'esprit négatif, emblème de la mort et de la violence, est surtout une immense tête de 4 mètres. Se joint à eux la présence dominante d'une Junon de 5 mètres, comme protectrice du mariage de Miranda et de Ferdinand, le fils du roi de Naples dont le bateau fait naufrage sur l'île, pris dans « La Tempête » provoquée par Prospero, détenteur d'un pouvoir sur la nature.

Vers une scénographie holistique
Ethan McSweeny, le metteur en scène de cette nouvelle production, a notamment voulu renforcer les accents vivides de cette œuvre de Shakespeare, riche en symbolisme, notamment par le biais des marionnettes géantes. Le public s'est tant laissé emporter par cette «Tempête» force 10 qu'on a dû prolonger les représentations. McSweeny explique: «L'art traditionnel des marionnettes est en train de s'enraciner de plus en plus dans les actuelles techniques scéniques.» Pour exemple, le film de Spielberg, War Horse, qui repose en grande partie sur ce procédé également utilisé par Julie Taymore dans l'adaptation théâtrale de Lion King. C'est, entre autres, un moyen de détourner une difficulté de la pièce, à savoir le changement de ton dans le segment «masque», du IVe acte.
Sweeny poursuit: «Chaque metteur en scène de "La Tempête" doit affronter cette embûche.» Par ailleurs, les intermèdes masque étaient uniquement réservés à la cour royale aux XVe et XVIe siècles. Au temps de Shakespeare, il était en vogue de les inclure dans une pièce de théâtre. Quant à la taille démesurée des marionnettes, elle participe ici à amplifier le magique et le surréel. Leur créateur, James Oriz, précise : «Nous allons vers une notion de scénographie holistique au sein de l'expérience théâtrale qui devient ainsi multidisciplinaire.»
Et ceci sied à la faconde de l'auteur de Hamlet qui, de plus, est roi à Washington où existe la plus grande collection au monde de ses ouvrages et de ceux qui lui sont consacrés. Elle se trouve dans une bibliothèque portant son nom, la «Shakespeare Folger's Library», qui a lancé également la «Shakespeare Theater Company», toujours en train de remettre cent fois l'ouvrage sur le métier, le célèbre dramaturge anglais recélant encore et encore mille matériaux inexplorés.

La «Shakespeare Theater Company», une troupe basée à Washington qui célèbre le Barde depuis trois décades, a vu cette fois les choses en très grand. La distribution de haut standing de cette tragicomédie, «Tempête», comprend également des personnages plus grands que nature de par leur conception. Il s'agit de marionnettes géantes qui campent le rôle des éléments de la...

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