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Thaïlande: la junte menace d'"agir" contre toute manifestation pro-Shinawatra

Le chef de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande a menacé mardi de "passer à l'action" contre toute manifestation de soutien à la Première ministre déchue Yingluck Shinawatra.

"Il n'y aura pas de manifestation, ils ne peuvent pas manifester", a dit le général Prayut Chan-O-Cha, invoquant la loi martiale toujours en vigueur depuis le coup d'Etat du 22 mai 2014, qui interdit tout rassemblement politique.

Vendredi, l'Assemblée nationale législative doit commencer à examiner la possible interdiction de vie politique, pour cinq ans, de l'ex-chef du gouvernement. Elle devrait prendre une décision d'ici à la fin du mois et les autorités redoutent des manifestations de Chemises rouges, puissant mouvement populaire de soutien aux Shinawatra. "S'ils n'acceptent pas la décision, nous passerons à l'action, un point c'est tout", a ajouté le général Prayut devant la presse.

Yingluck Shinawatra a annoncé mardi, par la voix de ses avocats, qu'elle se présenterait vendredi matin devant l'Assemblée nationale législative pour exposer sa défense, une intervention attendue après des mois de silence et de quasi-retrait de la vie publique. Cette Assemblée, censée faire figure de Parlement dans ce pays où la junte entend prendre le temps de "réformer" la scène politique avant d'envisager toute élection, est composée de membres nommés par les militaires.

"Nous avions confiance dans le fait que cela sera fait avant la fin du mois, vers le 22 ou le 23" janvier, a précisé à l'AFP le vice-président de l'Assemblée nationale législative, Surachai Liengboonlertchai. "Si la junte veut vider Yingluck de la scène politique, elle le peut", malgré la légitimité contestée de cette procédure, souligne l'analyste thaïlandais Pavin Chachavalpongpun, basé à l'université de Kyoto. "Mais dans le même temps, la junte réalise peut-être que ce ne sera pas facile vu le niveau de popularité dont jouit encore Yingluck", souligne-t-il.

A l'origine de cette procédure: la Commission anti-corruption, réputée proche des élites traditionnelles comme les militaires, accuse Yingluck, avant même la chute de son gouvernement, de négligence dans le cadre d'un programme de subvention aux riziculteurs ayant conduit le gouvernement à acheter le riz jusqu'à 50% au-dessus du prix du marché.

La Thaïlande, profondément divisée entre pro et anti-Shinawatra, est engluée dans une crise politique récurrente depuis le coup d'Etat de 2006 contre Thaksin Shinawatra, frère de Yingluck. Alors que les partis pro-Thaksin ont gagné toutes les législatives depuis plus de dix ans, les élites traditionnelles, au premier rang desquels les militaires, accusent la famille Shinawatra de corruption.

Le chef de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande a menacé mardi de "passer à l'action" contre toute manifestation de soutien à la Première ministre déchue Yingluck Shinawatra.
"Il n'y aura pas de manifestation, ils ne peuvent pas manifester", a dit le général Prayut Chan-O-Cha, invoquant la loi martiale toujours en vigueur depuis le coup d'Etat du 22 mai 2014, qui interdit tout...