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Le Liban en 2014

Deux millénaires et des poussières

S'il n'y avait pas les lunes, les saisons, les calendriers, le temps ne semblerait pour l'humanité qu'une masse informe et insensée qui passerait sans laisser de trace. Pourtant, loin des manies citadines de tout chiffrer et consigner, il existe encore dans les arrière-pays des personnes pour qui le passage de l'année ne signifie rien. Pour peu, elles ne sauraient même pas l'année de leur propre naissance, la date figurant sur leur pièce d'identité ne référant qu'à un acte administratif effectué presque à contrecœur par un père ou un oncle à qui l'on aurait signalé qu'il est obligatoire. Dans ces milieux-là, on compte le temps à partir d'un événement, heureux ou malheureux, qui aurait marqué la communauté. Il y aurait l'année où la gamine est tombée dans le ruisseau, l'année où la vache a vêlé, l'année du tremblement de terre, l'année des sauterelles, l'année de la tempête ou l'année sans hiver.
Qu'aura été pour nous l'année 2014 ? L'année de la suspecte montée en puissance du militarisme islamique. Et l'année sans président de la République. Ainsi s'achève-t-elle, avec ce vide scandaleux qui se perpétue à la tête de l'État. Avec, surtout, le désarroi d'ignorer le sort d'une trentaine de soldats et gendarmes libanais pris en otage de la manière la plus rocambolesque par une bande d'égorgeurs qui prônent le retour au degré zéro de l'humanité.
De quoi demain sera-t-il fait, entre une horloge climatique qui s'affole et un monde qui se déshumanise, dominé par les technologies ? Aux excès répondent d'autres excès. Il ne restera de boussole que le cœur. Préservons notre capacité d'aimer.

S'il n'y avait pas les lunes, les saisons, les calendriers, le temps ne semblerait pour l'humanité qu'une masse informe et insensée qui passerait sans laisser de trace. Pourtant, loin des manies citadines de tout chiffrer et consigner, il existe encore dans les arrière-pays des personnes pour qui le passage de l'année ne signifie rien. Pour peu, elles ne sauraient même pas l'année de leur...

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