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Économie - Devise

La chute du rouble hors de contrôle

75 roubles pour un euro, 60 pour un dollar : la monnaie russe, dont la chute vertigineuse fait flamber les prix, s'est effondrée au-delà de nouveaux seuils historiques lundi, à trois jours d'une intervention très attendue de Vladimir Poutine.

Le rouble a perdu 45 % de sa valeur face au dollar et 40 % face à l’euro depuis le début de l’année. Archives/Reuters

Les jours se suivent et se ressemblent sur le marché des changes, mais les conséquences prennent chaque jour un tour plus dramatique.
La nouvelle dégringolade de la monnaie russe, affaiblie par les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne et la chute des cours du pétrole, signifie qu'elle a perdu depuis le début de l'année 40 % de sa valeur face à l'euro et 45 % face au dollar. La hausse des prix va atteindre 10 % sur l'année, selon la Banque centrale.
Hier, l'euro a grimpé à 76,10 roubles et le dollar à 61,25 roubles, soit une baisse d'environ 4 % pour la monnaie russe au plus fort de la journée.
La Banque centrale est pourtant intervenue quasi quotidiennement depuis le début du mois pour soutenir le rouble, dépensant au total 5,9 milliards de dollars, sans succès.
Sa nouvelle politique introduite le mois dernier – intervenir par surprise lorsque la stabilité financière est menacée – était censée punir les spéculateurs en les prenant de court et limiter les sommes dépensées alors que les réserves de changes du pays ont été dilapidées sans résultat depuis un an.
La Banque de Russie a aussi augmenté son taux directeur à 10,5 % jeudi, près du double de son niveau du début de l'année (5,5 %), pour juguler le mouvement, au risque d'affecter une économie déjà au bord de la récession avec des crédits plus coûteux.

Budget rogné ?
« Si on entre dans une spirale où on a l'impression que tout va mal et que l'économie s'effondre, aucune action de la Banque centrale ne stabilisera la situation », a jugé dans une tribune du quotidien des affaires Vedomosti Maxime Bouïev, professeur à la faculté d'économie de l'Université européenne de Saint-Pétersbourg.
La pression se renforce donc sur Vladimir Poutine qui donne jeudi sa grande conférence de presse annuelle. L'homme fort du Kremlin bénéficie d'une popularité record depuis l'annexion de la Crimée, mais la population se montre de plus en plus pessimiste sur l'évolution de son niveau de vie.
Pour soutenir l'économie, le président a annoncé un moratoire fiscal de deux ans pour les entreprises nouvellement créées et une amnistie pour les capitaux qui reviendraient en Russie, promettant que leur origine ne leur ferait l'objet d'aucune question.
Mais ces mesures ont été accueillies avec grand scepticisme et la Banque centrale a estimé la semaine dernière qu'elle s'attendait à voir les fuites de capitaux se poursuivre au même risque que l'an prochain : 120 milliards de dollars.

Les jours se suivent et se ressemblent sur le marché des changes, mais les conséquences prennent chaque jour un tour plus dramatique.La nouvelle dégringolade de la monnaie russe, affaiblie par les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne et la chute des cours du pétrole, signifie qu'elle a perdu depuis le début de l'année 40 % de sa valeur face à l'euro et 45 % face au...

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