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Moyen Orient et Monde - Conflit

El-Qaëda chasse l’armée de deux bases au cœur de « la Syrie utile »

La prise de Wadi el-Deif ouvre la voie à un assaut d'envergure contre la ville d'Idleb ; les ministres européens des Affaires étrangères favorables au plan de cessez-le-feu à Alep.

Les forces du régime inspectant un cadavre à el-Mallah. George Ourfalian/Reuters

El-Qaëda a infligé hier une gifle au régime syrien en s'emparant en quelques heures de deux bases militaires stratégiques dans le Nord-Ouest, une région frontalière désormais presque totalement contrôlée par le groupe jihadiste. À la faveur d'une offensive éclair lancée dimanche, le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, secondé par deux groupes islamistes radicaux, a pris Wadi el-Deif et Hamidiyé, deux bases de la province d'Idleb qui étaient assiégées par les rebelles depuis deux ans. En outre, la prise des deux bases, situées sur l'autoroute reliant la province centrale de Hama à celle septentrionale d'Alep, devrait empêcher les forces du régime d'avancer vers le nord du pays. Quelques heures après la prise de Wadi el-Deif, la plus importante position militaire d'Idleb, al-Nosra, Jund al-Aqsa et Ahrar ach-Cham ont pris la base de Hamidiyé après de violents combats avec les forces du régime qui se sont retirées vers des localités environnantes, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Al-Nosra a revendiqué sur Twitter être la seule faction à avoir pris part à la libération de Wadi el-Deif, affirmant pourchasser les soldats.

3 000 assaillants
Pour sa part, la télévision syrienne, citant une source militaire, a implicitement reconnu la perte de Wadi el-Deif. « Les forces armées se sont redéployées ce matin dans la région de Wadi el-Deif et mènent des combats violents dans celle de Hamidiyé », a-t-elle annoncé. Et d'après l'OSDH, qui dispose d'un large réseau d'informateurs à travers la Syrie, 31 soldats et 12 assaillants ont été tués à Wadi el-Deif dimanche.
D'ailleurs, les attaquants jihadistes et islamistes étaient plus de 3 000 hommes, selon une source du Hezbollah. Ils sont parvenus à s'emparer des deux bases malgré d'intenses raids de l'armée, selon l'OSDH. Un hélicoptère militaire a évacué dans la nuit de samedi à dimanche les hauts officiers de Hamidiyé avant la prise du camp, a précisé l'ONG. « La victoire d'al-Nosra revêt une réelle importance stratégique car elle ouvre éventuellement la voie à un assaut d'envergure contre la ville d'Idleb », a indiqué à l'AFP Charles Lister, spécialiste des groupes jihadistes auprès du Brookings Doha Center. « Elle souligne l'importance accrue des forces islamistes dans Idleb », alors que cette région était dominée depuis deux ans par les rebelles dits modérés, selon lui. D'ailleurs, lors de son attaque contre Wadi el-Deif, « al-Nosra a utilisé des tanks et des armes lourdes qu'il avait pris aux rebelles du Front révolutionnaire de Syrie », un groupe rebelle soutenu par l'Occident, d'après l'OSDH.
Cette avancée rappelle aussi la prise par le redoutable groupe État islamique (EI) cet été de deux bases militaires dans la province septentrionale de Raqqa, marquée par l'exécution de centaines de soldats.
Mais contrairement aux bases de Raqqa implantées dans le désert, celles de Wadi el-Deif et Hamidiyé « se situent au cœur de la "Syrie utile" (les grandes villes et les grands axes) dont le régime prétend garder le contrôle », explique à l'AFP Thomas Pierret, spécialiste des courants islamiques à l'Université d'Édimbourg. Idleb est l'une des premières provinces à avoir échappé au contrôle du régime syrien peu après la révolte contre le régime d'Assad en mars 2011. D'après M. Pierret, la principale cause de cette défaite de l'armée d'Assad est « l'usure du régime sur le plan des effectifs et du matériel (...) en particulier dans des endroits difficiles à ravitailler car enclavés comme Wadi el-Deif ».

« Une Syrie sans Assad »
Sur le plan diplomatique, le Premier ministre syrien Waël el-Halaqi est arrivé hier en Iran, principal allié régional et bailleur de fonds du régime de Bachar el-Assad, ont annoncé les médias iraniens. Il doit notamment rencontrer aujourd'hui le Premier vice-président iranien, Es-haq Jahanguiri, pour évoquer « la situation dans la région et les relations bilatérales », a précisé le site Internet du gouvernement.
Parallèlement, les ministres européens des Affaires étrangères ont apporté hier leur soutien au plan proposé par l'Onu pour instaurer des zones de cessez-le-feu en Syrie, notamment à Alep. « Alep peut être un banc d'essai » avant d'appliquer cette recette à d'autres parties du territoire, a jugé le ministre espagnol José Manuel Garcia Margallo en arrivant à la réunion mensuelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Mais un tel cessez-le-feu suppose l'appui de la Russie, de l'Iran et de l'Arabie saoudite, dans le cadre du Conseil de sécurité de l'Onu, a affirmé le ministre luxembourgeois Jean Asselborn. Et même si le président Bachar el-Assad « fait partie de la réalité », l'UE continue de travailler à « une Syrie sans Assad et sans l'État islamique », a souligné la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, à l'issue de la réunion.

El-Qaëda a infligé hier une gifle au régime syrien en s'emparant en quelques heures de deux bases militaires stratégiques dans le Nord-Ouest, une région frontalière désormais presque totalement contrôlée par le groupe jihadiste. À la faveur d'une offensive éclair lancée dimanche, le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, secondé par deux groupes islamistes radicaux,...

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Le petit Hitler doit être dans ses petits souliers !!!!! Ça commence à sentir le sapin !!!!

FAKHOURI

22 h 52, le 16 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • Le petit Hitler doit être dans ses petits souliers !!!!! Ça commence à sentir le sapin !!!!

    FAKHOURI

    22 h 52, le 16 décembre 2014

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