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Moyen Orient et Monde - Turquie

Erdogan accélère la chasse aux sorcières-journalistes

Au moins 24 personnes pro-Gülen ont été arrêtées hier, dont le rédacteur en chef de l'un des principaux quotidiens du pays.

Les autorités turques ont lancé hier une nouvelle opération coup de poing de la police turque contre les partisans du rival du président Recep Tayyip Erdogan, le prédicateur islamiste Fethullah Gülen. Cette nouvelle rafle survient deux jours après que M. Erdogan a annoncé une nouvelle opération contre les « forces du mal » activées depuis son exil en 1999 aux États-Unis par son ennemi juré, qu'il accuse d'avoir orchestré l'an dernier le lancement d'une enquête pour corruption contre des membres de son cercle le plus proche.
Treize villes de Turquie dont Istanbul ont ainsi été visées par la police antiterroriste, et au moins 24 personnes, principalement des journalistes, dont Ekrem Dumanli, le rédacteur en chef de Zaman, l'un des grands quotidiens du pays. Des mandats d'arrêt ont été délivrés contre 32 personnes au total, accusées entre autres de « former un gang pour tenter d'attenter à la souveraineté de l'État ». L'opération lancée hier était apparemment attendue depuis plusieurs jours. En effet, un compte Twitter particulièrement suivi, qui a averti par le passé de l'imminence d'autres coups de filet, aurait récemment indiqué que la police s'apprêtait à interpeller 400 personnes, dont 150 journalistes considérés comme des soutiens de Gülen. D'ailleurs, samedi matin déjà, une foule de protestataires rassemblés devant l'immeuble de Zaman, situé à la périphérie d'Istanbul, avaient momentanément empêché l'interpellation d'Ekrem Dumanli, créant la confusion et obligeant la police à quitter l'immeuble sans arrêter aucun des employés du journal. « Une presse libre ne peut être réduite au silence », scandait la foule en soutien à M. Dumanli.
Pour rappel, le régime qui dirige la Turquie depuis 2002 a, l'hiver dernier, déclaré la guerre au mouvement de M. Gülen, 73 ans, accusé d'avoir constitué un « État dans l'État » et comploté dans l'ombre pour provoquer sa chute. Le mouvement Hizmet du prédicateur islamique a nié toute implication dans l'enquête pour corruption visant des proches du président. En effet, celle-ci avait entraîné la démission de trois ministres et poussé Erdogan à procéder à une reprise en main de l'appareil d'État : des milliers de policiers, et des centaines de juges et de procureurs ont été mutés. Le principal accusé dans cette « chasse au sorcières », M. Gülen, avait déjà estimé cette année que la répression menée par Recep Tayyip Erdogan était « dix fois pire » que celle qu'a connue la Turquie après le putsch militaire de 1980. L'Union européenne a quant à elle déclaré que ces arrestations contre des médias étaient « contre ses valeurs », tandis que Washington exhortait la Turquie à respecter ses « fondations démocratiques ».

Les autorités turques ont lancé hier une nouvelle opération coup de poing de la police turque contre les partisans du rival du président Recep Tayyip Erdogan, le prédicateur islamiste Fethullah Gülen. Cette nouvelle rafle survient deux jours après que M. Erdogan a annoncé une nouvelle opération contre les « forces du mal » activées depuis son exil en 1999 aux États-Unis par son...

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