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Liban - Terrorisme

« Ceux qui s’opposent à la médiation des ulémas seront responsables de la mort de nos fils »

« Nous faisons de notre mieux pour arranger une réunion avec Amine Gemayel et le général Aoun, ainsi qu'avec tous ceux qui s'opposent à nos demandes », a confié hier le père d'un des otages.

Le Premier ministre Tammam Salam a assuré au quotidien panarabe al-Hayat dans son édition de vendredi que le gouvernement n'a mandaté personne afin de négocier la libération des 25 militaires otages des jihadistes depuis les combats à Ersal. Interrogé par le quotidien sur un éventuel mandat donné au comité des ulémas pour négocier dans cette affaire, M. Salam a souligné avoir « lu dans la presse la demande du comité. Mais nous n'avons mandaté personne, les parties qui jouent les médiateurs pour des considérations humanitaires sont les bienvenues », a-t-il souligné.
Ces déclarations surviennent alors que les parents des otages continuent de revendiquer un mandat officiel de la part du cabinet Salam pour le comité des ulémas musulmans. « Nous espérons que les ulémas puissent au moins bénéficier de la couverture politique des autorités officielles, même si le chef du comité, cheikh Salem el-Rafeï, nous a assuré qu'ils étaient prêts à nous aider et qu'il s'agit d'un devoir humanitaire », a confié Hussein Youssef, père d'un des otages, hier. Il a également assuré que les informations selon lesquelles le général Abbas Ibrahim aurait demandé au comité d'obtenir un engagement des ravisseurs de ne pas exécuter les otages ne sont pas sûres. « Le comité a estimé que toutes les parties étaient positives, mais il semble que des parties chrétiennes aient émis des réserves, a-t-il expliqué. Nous faisons de notre mieux pour arranger une réunion avec le chef des Kataëb Amine Gemayel et le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, ainsi qu'avec tous ceux qui s'opposent à nos demandes. » « Toute personne qui entrave celles-ci sera portée responsable de la mort de nos fils et sera considérée comme criminelle. Qu'ils s'entêtent à ne pas changer de position s'ils sont prêts à assumer une telle responsabilité », a-t-il clamé.

Une manifestation dimanche place Riad el-Solh
Les familles des otages, favorables à une médiation du Comité des ulémas et au principe de l'échange de leurs fils contre des islamistes de Roumieh, sont soutenues dans leurs revendications par de nombreuses parties, notamment le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt qui a appelé une nouvelle fois hier les autorités libanaises à accepter le principe de l'échange. « Lorsqu'une superpuissance comme les États-Unis échange un soldat contre cinq cadres des talibans, alors de petits États tels que le nôtre pourrait faire un sacrifice similaire afin de ramener nos militaires », a souligné le leader druze dans une entrevue accordée au quotidien as-Safir, en allusion à la libération en juin du sergent américain Bowe Bergdahl. De son côté, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati a appelé hier au déploiement de tous les efforts possibles pour obtenir la libération des militaires, souhaitant que ce dossier soit gardé à l'écart des tiraillements politiques et des considérations personnelles. « La priorité actuelle est d'élaborer un plan gouvernemental rapide sur la façon de résoudre ce dilemme national et de mettre un terme aux déclarations qui ne font qu'empirer les choses », a-t-il dit, ajoutant qu'il était en faveur des négociations avec les ravisseurs. « Il est inadmissible que les responsables chargés de ce dossier fassent des déclarations contradictoires qui compliquent davantage ce dossier national par excellence, plusieurs mois après l'enlèvement des soldats, sans oublier que la sauvegarde du prestige de l'État commence par la sauvegarde de la vie des militaires », a-t-il martelé.
Les familles des otages observeront ce dimanche dans l'après-midi un sit-in place Riad el-Solh. Elles ont appelé hier les Libanais à se joindre à cette manifestation de soutien. La semaine prochaine, par ailleurs, une délégation des familles se rendra à Bazzaliyé, village natal du dernier policier exécuté Ali Bazzal, pour être aux côtés de sa famille. Pendant ce temps, les incidents sécuritaires se poursuivent dans ce village où la colère des habitants ne s'est toujours pas calmée, surtout envers les habitants du village voisin de Ersal qui accueille de nombreux réfugiés syriens.
Pendant ce temps, la chaîne de télévision du Hezbollah, al-Manar, a rapporté hier l'arrestation de l'épouse du frère du chef jihadiste Anas Charkas, connu sous le nom d'Abou Ali al-Chichani, Leila Abdel Latif Menchar, dans la Békaa. Une information qui pourrait compliquer le dossier des militaires pris en otage. L'arrestation de l'épouse d'Anas Charkas, Ola al-Oqaïly, et de Saja al-Doulaïmi, ex-femme du chef du groupe État islamique, avait en effet accéléré en quelque sorte la mise à mort du policier Ali Bazzal la semaine dernière, même si l'État laisse toujours croire qu'il compte négocier un échange entre Saja al-Doulaïmi et les militaires.

Le Premier ministre Tammam Salam a assuré au quotidien panarabe al-Hayat dans son édition de vendredi que le gouvernement n'a mandaté personne afin de négocier la libération des 25 militaires otages des jihadistes depuis les combats à Ersal. Interrogé par le quotidien sur un éventuel mandat donné au comité des ulémas pour négocier dans cette affaire, M. Salam a souligné avoir « lu...

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