Un convoi d’armes du Hezbollah attaqué par Israël près de Damas ?

La Syrie a accusé hier Israël d'avoir mené deux raids contre des régions tenues par le régime dans la province de Damas, selon la télévision officielle, qui a précisé qu'ils n'avaient pas fait de victimes.
« L'ennemi israélien a attaqué la Syrie en visant deux régions sécurisées (gouvernementales) de la province de Damas : le secteur de Dimas et celui de l'aéroport international de Damas », a indiqué la chaîne. Le haut commandement de l'armée syrienne a fait état de dégâts matériels et affirmé que ces bombardements servaient les intérêts des islamistes d'el-Qaëda. Et le ministère syrien des Affaires étrangères compte faire appel au Conseil de sécurité pour qu'il intervienne contre les violations territoriales israéliennes. Pour rappel, l'armée israélienne a frappé plusieurs fois ces dernières années en territoire syrien, en général pour détruire des armes, notamment des missiles, probablement destinées au Hezbollah. Ce qui semble être aussi le cas cette fois-ci – une frappe donc, indirecte certes, contre l'Iran. Cette annonce intervient à la veille d'une visite prévue du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, à Téhéran où il doit rencontrer son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif.

Parallèlement, l'émissaire de l'Onu en Syrie, Staffan de Mistura, discutera dans les prochains jours à Gaziantep, en Turquie, avec les chefs rebelles d'Alep d'un « gel » des combats dans la deuxième ville de Syrie, a affirmé sa porte-parole. « Il se rend très bientôt à Gaziantep pour discuter de son plan avec les principaux chefs rebelles d'Alep, actifs sur le terrain, pour le faire avancer », a déclaré Juliette Touma, jointe par téléphone. En réaction, le chef rebelle Sobhi al-Rifaï a indiqué : « Nous sommes prêts à participer à une réunion (...) avec quiconque pour discuter de la question syrienne. » Membre du Conseil de commandement de la révolution, une coalition d'une vingtaine de groupes modérés, laïques et islamistes, M. Rifaï n'a pas confirmé pour autant s'il allait rencontrer M. de Mistura, vraisemblablement pour des raisons de sécurité. De plus, M. de Mistura, qui se trouvait hier à Istanbul, a rencontré Hadi al-Bahra, chef de la Coalition de l'opposition, pour discuter « du volet politique », a précisé Mme Touma.

Mercredi à Moscou

En outre, la Russie, qui entend relancer le processus de paix en Syrie, recevra mercredi une délégation d'opposants syriens tolérés par le président Bachar el-Assad, après des personnalités du régime fin novembre. La rencontre des Syriens avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov portera sur « l'examen d'une solution politique, le rôle des opposants de l'intérieur et l'initiative de (l'émissaire de l'Onu) Staffan de Mistura », a déclaré un membre de la délégation, Maher Merhej, secrétaire général du parti des Jeunes nationaux syriens. Les huit membres de cette délégation devaient partir hier et rester en Russie jusqu'au 15 décembre. M. Merhej et trois autres dirigeants de petites formations sont regroupés au sein du « Rassemblement du dialogue national syrien », créé en novembre 2012. À ceux-ci s'ajoutent une représentante de la société civile, Souheir Sarmini, et trois députés, Fayçal Azzouz du parti Baas au pouvoir, Nawaf al-Melhem, représentant les tribus, et l'indépendant Hussein Ragheb.

(Lire aussi : L'Iran confirme avoir frappé l'EI en Irak, sans coordination avec les Etats-Unis)

Sur le terrain, les forces gouvernementales syriennes ont réussi à repousser l'attaque jihadiste contre un important aéroport militaire de la province orientale de Deir ez-Zor, a indiqué hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon l'observatoire, plus de 100 jihadistes ont péri dans la bataille, dont deux Français, et les forces prorégime ont perdu au moins 59 hommes. L'OSDH assure aussi que plusieurs jihadistes ont souffert de « suffocation » en raison de l'utilisation par l'armée de chlorite durant la bataille.
Enfin, trois hauts responsables de l'Union européenne sont attendus aujourd'hui et demain en Turquie pour appeler Ankara à coopérer plus étroitement dans la lutte contre l'EI.

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