Dans le cadre d'une conférence donnée à la faculté de droit à l'Université de Harvard à Boston, l'ancien Premier ministre Nagib Mikati a estimé que la politique centriste et la modération sont une nécessité au Moyen-Orient, en particulier au Liban. Il a ainsi expliqué que le centrisme se résume à adopter des positions équilibrées loin de tout extrémisme et vise à pousser les gens à écouter la voix de la raison et à rechercher les points communs au lieu de s'attarder sur les sujets conflictuels. Il a aussi précisé que dans la région, le débat et la division ne sont pas entre droite et gauche, ou entre libéraux et démocrates.
« Les conflits, a-t-il dit, sont généralement à base religieuse et confessionnelle. C'est pourquoi les politiques modérées et tolérantes, adoptées par des gouvernements justes et forts, seraient la démarche la plus valable pour dissiper les tensions et unifier la population autour de l'État et de ses institutions. » Nagib Mikati a insisté sur la nécessité d'éviter tout extrémisme, générateur d'exclusion et de radicalisation. C'est pourquoi, selon lui, il faut toujours chercher « une troisième voie » pour éviter l'explosion de conflits et instaurer une nouvelle philosophie politique plus ouverte, en mesure d'absorber tous les courants et de les contenir. Selon lui, les trois composantes d'une politique centriste sont la globalité, la capacité à contenir en ratissant large et en reconnaissant les particularismes au lieu de chercher à les éliminer et enfin le pragmatisme. C'est cette troisième composante qui permet au centrisme de chercher toujours à trouver des solutions concrètes...
M. Mikati est revenu sur l'expérience du Liban avec la politique centriste qui a commencé avec le président Béchara el-Khoury et s'est poursuivie avec le président Fouad Chéhab. Elle a été aussi adoptée par le gouvernement de Sélim Hoss puis par celui de Rafic Hariri avant d'être reprise par le gouvernement qu'il a lui-même présidé en 2005, puis dans son second gouvernement en 2011... L'ancien Premier ministre a affirmé que le centrisme prend en considération deux idées au lieu de prendre parti et c'est en ce sens qu'il est une solution satisfaisante surtout dans un pays comme le Liban.
Liban
Mikati : Le centrisme pour faire baisser les tensions et mettre un terme à la radicalisation
OLJ / le 26 novembre 2014 à 00h00
commentaires (5)
BIG MIK ? Ou, le singe qui veut à tout prix imiter son "maître" !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
09 h 35, le 27 novembre 2014