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À La Une - Liban

Hygiène alimentaire : les organismes économiques et les ministres dialoguent en vue d'unifier les points de vue

Les ministres expriment l'unité au sein du gouvernement concernant le dossier de l'hygiène alimentaire.

Le ministre de la Santé Waël Bou Faour, lors de la conférence entre les dirigeants des organismes économiques, et les ministres concernés par le dossier de l'hygiène alimentaire, le 22 novembre 2014. Capture d'écran LBCI

La campagne d'hygiène alimentaire lancée par le ministre de la Santé Waël Bou Faour ne cesse de faire des remous depuis la semaine dernière. Face aux critiques des organismes économiques et des voix discordantes au sein du gouvernement, les dirigeants du secteur privé et les ministres concernés ont tenu samedi une conférence conjointe afin d'exprimer leurs points de vue respectifs sur la question. Étaient présents parmi les intervenants, le ministre de la Santé Waël Bou Faour, le ministre du Tourisme Michel Pharaon, le ministre de l'Economie Alain Hakim, le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk, le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, ainsi que le ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan.

 

Les responsables des organismes économiques libanais, notamment ceux du secteur de la restauration, ont tenu à rappeler au gouvernent qu'il devrait mener aussi une campagne afin de mettre un terme à la corruption des politiques. Ils ont également rappelé aux ministres l'impact négatif de cette campagne sur la réputation du Liban à l'étranger, notamment en raison des nombreuses franchises de restaurants libanais dans les pays du Golfe par exemple.

Mais resté impassible, M. Bou Faour, a, durant cette rencontre, dénoncé une nouvelle fois les attaques contre sa campagne. "En tant que ministre de la Santé, et de par ma responsabilité morale, je dois assurer la santé du citoyen libanais, même si cela va parfois à l'encontre de l'économie", a souligné M. Bou Faour.

 

(Lire aussi : Sûreté alimentaire au Liban : le grand déballage prend un tour politique)

 

"Cela me rappelle l'obscurantisme lorsqu'on nous disait : soit la sécurité, soit la liberté"

Répondant aux critiques, il assure qu'"il est faux de dire que l'économie et le tourisme ne sont pas compatibles avec l'hygiène alimentaire. Cela me rappelle l'obscurantisme lorsqu'on nous disait : soit la sécurité, soit la liberté. L'hygiène alimentaire au contraire renforce le tourisme et la réputation du Liban".

"On m'accuse d'avoir saboté l'économie. Tout ce qui s'est passé à Ersal et à Tripoli, cela n'a pas miné l'économie ? Et les explosions à travers le pays ? Les propos à l'encontre de ma campagne ne m'affectent pas", a martelé M. Bou Faour. Depuis le début de sa campagne, les organismes économiques et certains ministres ont considéré que les mesure du ministère de la Santé portaient préjudice à l'économie et au tourisme du pays.

"Il est de ma responsabilité de rendre publics les résultats de nos enquêtes. Le citoyen libanais est à présent au courant de ce qui se passe. Pourquoi avoir peur des médias ?", s'est interrogé M. Bou Faour. Il a depuis la semaine dernière rendu publiques plusieurs listes d'établissements contrevenant aux standards d'hygiène alimentaire, non sans susciter des critiques de la part de ses détracteurs. (voir les listes ici, ici et ).

 

(Repère : Sûreté alimentaire au Liban : un diagnostic inquiétant)

 

Saluant les mesures de M. Bou Faour, le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb a pour sa part estimé que "si l’humain disparaît, il n’y aura plus de tourisme ou d’économie. Certains produits, interdits dans le Golfe en raison de leur qualité, sont acceptés par certains commerçants au Liban, comme si le Libanais est un citoyen de dixième classe".

Suite à la fermeture de plusieurs abattoirs du pays, notamment celui de Beyrouth, M. Chehayeb a souligné que "nous avons besoin d'abattoirs modernes. Par ailleurs, nos laboratoires sont excellents et font notre fierté. Je tiens à souligner qu'il y a des équipes sanitaires à l'aéroport et au port qui contrôlent les produits importés". M. Chehayeb a conclu son intervention en annonçant une campagne concernant "les fermes de volailles et les engrais".

 

(Lire aussi : Fermeture de l'usine de broyage adjacente à l'abattoir de Beyrouth)

 

"L'air que vous respirez est (aussi) pollué"

Exprimant également son soutien au ministre de la Santé, Mohammad Machnouk, ministre de l'Environnement, a de son côté insisté sur l'unité au sein du gouvernement : "Nous sommes tous unis, ici. Nous sommes tous citoyens, en premier lieu. La position adoptée par M. Bou Faour est celle de tout le gouvernement". Il a ainsi souligné que "la campagne de M. Bou Faour était un choc positif qui a poussé le secteur à se réévaluer", avant de poursuivre : "Ne vous étonnez pas si, à l'instar de la campagne du ministère de la Santé, une autre campagne est menée par le ministère de l'Environnement. Car les établissements qui se débarrassent de leurs déchets polluent l'environnement de manière considérable. Personne ne peut ignorer la loi. Il ne s'agit pas seulement de viande avariée. L'air que vous respirez est pollué, l'eau dans laquelle vous vous baignez est polluée. Nous allons être extrêmement fermes sur le dossier".

Mais malgré cette volonté d'afficher une position gouvernementale unifiée, le ministre de l'Economie Alain Hakim a tenu à mettre les choses en perspective : "Oui, il y a un problème, et il a été largement exposé dans les médias, au plaisir des Libanais, malgré certaines imprécisions dans la couverture. Il ne faut pas donner l'impression qu'il y a une catastrophe au Liban. Oui, il y a des cas d'intoxication de groupes au Liban, mais ils ne sont pas nombreux", a-t-il estimé avant de souligner que "nous sommes tous solidaires au sein du gouvernement. Tous les ministères vont œuvrer dans le sens de la sécurité sanitaire des aliments.

Le ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan a pour sa part tenu à préciser que "le problème ne réside pas au niveau de la loi, même si nous avons un certain manque en matière de décrets d'application. Le problème majeur réside au niveau de la continuité".

 

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commentaires (3)

DIALOGUENT POUR... AMADOUER ABOU FAOUR OU LE FREINER ? ABOU FAOUR... POURSUIS-LES JUSQU'AU DERNIER TOUR !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 38, le 23 novembre 2014

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Commentaires (3)

  • DIALOGUENT POUR... AMADOUER ABOU FAOUR OU LE FREINER ? ABOU FAOUR... POURSUIS-LES JUSQU'AU DERNIER TOUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 38, le 23 novembre 2014

  • Un seul hopital de la ville recoit en moyenne 20 cas par jour d'intoxication alimentaire ... Je viens d'apprendre que la niece d'un ami a ete intoxiquee apres un repas sushi, et pas chez n'importe quel sushi bar ... M. Abou Faour, ne faites surtout pas marche arriere !

    Remy Martin

    17 h 46, le 22 novembre 2014

  • M. le Ministre...ce n'est pas marginal....! , ne pas oublier dans votre campagne d'hygiène alimentaire ...les céréales , les légumes secs ,les cacahuètes , les pistaches et autres pépins en touts genres ! ils sont le plus souvent lesté aux pesticides dangereux et autres produits chimiques ...pour lutter contre les insectes et les déprédateurs des grains...!

    M.V.

    15 h 56, le 22 novembre 2014

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